Nicolas, la saison se termine et on peut dire qu’elle a été fructueuse pour toi, n’est-ce pas ?
Cette saison a été bonne mais je reste malgré tout un peu déçu de mes performances car trop souvent aléatoires. J’estime manquer de régularité et si mes partenaires me le permettent, je vais travailler davantage pour combler ces lacunes.
Apparemment, ton changement de team et surtout de bike n’a pas été très difficile ?
Effectivement, j’ai tout de suite été mis à l’aise chez Cube. Leur philosophie de travail concorde parfaitement à la mienne et j’avouerai que de faire face à la rigueur allemande c’est très plaisant. En effet, ça me met en confiance d’avoir une grosse structure qui est motivée à fond pour développer son secteur d’activité.
Il y a de grosses différences entre ces deux vélos ?
Techniquement, les deux vélos sont très différents. J’utilise actuellement un Fritzz Sl en enduro et je renouvèle ce choix pour 2012. Le vélo est très efficace sur les terrains de moyenne montagne. J’ai choisi un vélo de petite taille de manière à avoir le spad le plus nerveux possible, ce qui est primordial à mon sens sur nos beaux singles vosgiens. Pour les tracés plus exigeants, j’utilise régulièrement le Hanzz en 180 avec des angles plus fermés et donc plus à l’aise dans les pentes. Concernant le Fritzz, sa suspension plus ferme que le Labyrinth le rend plus apte aux bunny-up, aux transferts et également plus présent lorsqu’il s’agit de relancer. Quoi qu’il en soit je pilotais un super vélo l’année passée et je suis tombé sur un bike qui me procure un type de pilotage différent mais qui m’a permis, je pense, de m’améliorer techniquement.
Peux-tu nous conter ton meilleur souvenir cette saison et le pire ?
Le meilleur, c’est difficile… J’hésite entre ma victoire de l’Open Enduro à Métabief et l’Enduro des Nations où j’ai pu faire équipe avec Karim Amour et Nico Vouilloz, une course vraiment inoubliable avec ses deux personnages du VTT. Vraiment cool ! Nous étions l’équipe favorite avant la seconde spéciale, où la crevaison de Nico et le bris de cadre de Karim nous ont sérieusement éloignés du podium. C’est à ce moment précis que nous nous sommes dit « c’est lorsque le jeu devient dur que les meilleurs savent rester au contact. » Nous étions à la chasse à la première place avec plus de cinq minutes à reprendre sur la tête de la course, nous échouons a 12 petites secondes de la première place. Voilà donc un bel échange durant l’effort avec eux. Pour le moins bon moment, sans hésitation la grosse déception lors de la Mégavalanche de l’Alpe d’Huez. J’avais beaucoup travaillé pour me donner toutes les chances de bien faire à cette course et malheureusement je pulvérise mon dérailleur sur le glacier. Rien à faire, à part sortir le clignotant et laisser tout le monde passer, oui vraiment les boules.
Tu es une référence maintenant dans l’enduro mondial. Que conseillerais-tu aux jeunes qui veulent se lancer dans cette discipline ?
Oh, une référence, merci c’est flatteur… No stress, juste fun. Il est difficile de percer dans cette discipline car c’est un sport exigeant comme tout sport lorsque nous le pratiquons à haut niveau. Malgré tout, il y a des places à prendre, j’en suis persuadé. C’est d’ailleurs ce qui me fait avancer tous les jours.
Quelles qualités faut-il pour devenir un bon enduriste ?
Respecter l’environnement dans lequel on évolue quotidiennement, le rider, triper… Ensuite, quand nous roulons ailleurs l’évolution se fait naturellement.
Que nous réserves-tu côté programme pour 2012 ?
Pour le moment je ne peux pas m’exprimer, tout dépendra des conditions auxquelles j’aurai accès. Ce qui est certain c’est que je ferai moins de courses et prioriserai mon avenir professionnel qui est trop souvent mis de côté.
Et côté structures, restes-tu avec les mêmes partenaires ?
Selon eux j’ai passé une bonne année de test. Cube Allemagne semble donc satisfait et les négociations sont en cours pour la suite.
Propos recueillis par Emmanuel Chaillard pour http://velotekiero.sportblog.fr.