Bonjour Kjell. Quel est le premier bilan que vous tirez de la saison 2018 ?
Je pense qu’on a fait une bonne saison, nous avons eu 15 victoires et avons été présents sur beaucoup de courses pour la gagne ou pour marquer notre présence. On était là pour influencer la course.
Si vous deviez faire un top 5 des meilleurs moments de la saison ce serait lequel ?
Je pense d’abord à Krists Neilands sur le Poggio à l’occasion de Milan-San-Remo. C’était vraiment extraordinaire. Ensuite, Mikhel Raim sur la Great War Remembrance Race, c’était une très belle chose, assez inespérée. Il y aussi la bataille de Ruben Plaza sur le Giro où même s’il ne gagne pas ça reste superbe. Bien évidemment, le départ de ce même Tour d’Italie de Jérusalem était très beau. Enfin, il y a la victoire de Ben Hermans sur la 3ème étape du Tour d’Autriche.
De même, sur le plan des déceptions, quel serait le top 3 ?
Ne pas pouvoir gagner une étape sur le giro malgré le fait qu’on a essayé, c’est la principale déception. On a eu aussi quelques courses où on n’a pas fini et ce n’est jamais agréable de ne pas avoir quelqu’un dans le final. La chute d’August Jensen à l’Artic Race of Norway fait aussi partie de ces déceptions car on savait qu’il pouvait faire quelque chose.
Vous en avez déjà parlé, le Giro était le rendez-vous de l’année pour l’équipe. En quoi l’équipe a progressé grâce à ce Giro ?
Les coureurs qui ont été présents ont beaucoup progressé, c’est sûr. Mais le staff aussi, l’équipe en général car c’est toujours compliqué de faire un premier grand tour. Le début en Israël était une très grande chose pour nous et on a dû progresser le reste de l’année pour mieux se préparer car on avait le Giro en vue. Le Giro à fait aussi qu’on a pu gagner quelques courses après ces 3 semaines.
Sur ce Giro, il vous a manqué quelques participations à des courses d’une semaine ?
Non, pas vraiment. On a participé à la Vuelta ciclista a Catalunya et à Tirrono–Adriatico pour ça et ça nous a fait une bonne préparation. Il nous a peut-être manqué quelques personnes sur le giro, notamment sur le plan des sprinters où par exemple Sondre Holst Enger nous as manqué car il n’était pas encore prêt pour le Giro mais on comptait sur lui à la place de sprinter. C’était un manque.
ITW K.Carlstrom | © Vélo 101
Globalement, quelles sont les nouvelles lignes de votre discours pour cette année ?
Maintenant, avec la réforme de l’UCI, c’est très important de gagner des courses et de marquer plus de points. Et on veut essayer dans les meilleures équipes donc le management de l’équipe à changé et on devrait être plus rigoureux, demander plus de nos coureurs et avoir des profils pour gagner partout. On peut aussi dire qu’on n’a pas fait une grosse évolution dans les grimpeurs mais on a des coureurs comme Ben Hermans qui peuvent encore faire des choses voire progresser et ça pour nous, c’est important. On a vraiment boosté l’équipe pour les classiques et pour les sprints.
De quelle partie de votre expérience de coureur vous vous servez principalement aujourd’hui pour coacher l’équipe ?
Je comprends encore ce que ça veut dire d’être coureur donc je peux encore comprendre ce qu’ils ressentent et avoir un meilleur avis sur la course. Grace à ça, on peut mettre une équipe performante sur chaque course et je pense que c’est la différence pour encore quelques années, le temps que le feeling sera encore là.
Qu’est-ce que vous utilisez aussi de tes diverses expériences de directeur sportif chez Israël Cycling Academy ?
Il y a beaucoup de choses mais surtout le fait qu’on veut être une famille. On veut être rigoureux mais on reste toujours une famille avec le but de résoudre les problèmes et pouvoir tirer le meilleur de chacun.
Vous avez dans l’équipe 18 nationalités, c’est un maximum où vous pouvez encore vous enrichir de ça ?
On pense que c’est une très bonne richesse que d’avoir autant de nationalités diverses. Ce n’est pas un maximum mais d’un autre côté, notre ambition est aussi de développer les coureurs Israéliens donc ce sera peut-être compliqué d’avoir plus de nationalités dans l’équipe à l’avenir.
On dit souvent en football qu’un grand joueur ne fait pas forcément un grand entraîneur. C’est aussi vrai en cyclisme ?
Il n’y a pas de règle là-dessus, il faut toujours être ouvert et apprendre. Comme ça on peut toujours évoluer donc pas forcément.
L’objectif de ce début de saison, c’est de vite performer. Quel va être le programme ?
Cette année, nous avons déjà fait beaucoup de courses pour voir comment on réagissait à ça. Cette année, on veut faire la même chose et faire des résultats. Au début de l’année, c’est toujours compliqué d’avoir beaucoup de courses en Europe car tout le monde veut en faire. Pour ça, on a pris contact en Argentine et en Colombie mais il y a d’autres équipes plus fortes que nous qui auront peut-être la priorité. On veut faire aussi beaucoup de courses en France, en Belgique et en Espagne sur le début de saison.
Quelles sont déjà les courses sur lesquelles vous êtes d’ores et déjà assuré d’être au départ en France ?
Il y a le Tour de la Provence, le Haut Var pour février. Ensuite on espère pour le GP La Marseillaise et l’Etoile de Bessèges (que l’équipe fera NDLR). En mars, il y a le Tour de l’Ardèche et la Drôme classic où nous espérons aussi pouvoir être présents. Ensuite, il y a la Route Adélie, la Roue Tourangelle, le Tour du Finistère et le Tro Bro Léon.
©Vélo 101
Vous allez rencontrer ASO pour candidater pour toutes les classiques qu’ils organisent, à titre d’exemple, vous êtes candidats pour Paris-Nice ?
Je ne sais pas si c’est possible pour nous car il y a déjà beaucoup d’équipes qui veulent y participer mais c’est une très belle course. Il faudra en parler avec eux car on a aussi les classiques Belges en même temps mais c’est sûr que si on fait Paris-Nice on aura une équipe vraiment performante. Les classiques nous font aussi rêver, on espère pouvoir y être !
Vous êtes aussi candidats pour le Tour de France en 2020. Après le Giro en 2018, il y aura peut-être la Vuelta cette année ?
La Vuelta est une très bonne course. On pense qu’il faut avoir des bons coureurs pour y participer mais on espère aussi pouvoir refaire le Giro et pouvoir confirmer qu’on est bien là.
Selon vous, quelle devrais être la date à laquelle ASO donne les invitations pour le Tour de France 2019 ?
Je pense que c’est toujours mieux de donner l’information assez tôt comme en janvier. Après c’est toujours mieux de laisser un peu de temps à une équipe pour faire des résultats aussi et ne pas donner une invitation dès sa première année.
Vous avez recruté cette année Rudy Barbier, sur le plan des sprinters, Rudy Barbier et Ben Hermans seront sur deux fronts sans jamais être sur une même course ?
Oui, c’est ça. Mais même s’ils seraient dans une même course, on est sûr que Rudy peut faire de bons résultats sur le sprint et on va lui laisser sa chance en construisant une équipe autour de lui.
D’un autre côté, il y a aussi Clément Carisey qui a fait 27 jours de courses à partir du mois d’aout, ça veut aussi dire qu’il y a eu une confiance dès le début entre vous ?
Oui, on a tout de suite vu qu’il est très bien dans le peloton et qu’il sait comment gérer aider son effort et aider au mieux l’équipe. C’est aussi pour ça qu’on lui a donné beaucoup de courses et qu’un contrat à été signé ensuite.
Aujourd’hui quel rôle lui donnez-vous ?
Il marche très bien dans les classiques mais passe aussi bien les bosses donc je pense qu’on peut l’utiliser dans beaucoup de courses surtout au début de l’année sur les classiques. Ensuite on verra vraiment où on va et on ajustera ça.
Enfin, vous avez un partenariat avec l’équipe Côte d’Armor – Marie Morin. Vous y voyez quels avantages ?
Ça va déjà apporter un autre axe de développement de l’équipe, c’est déjà extraordinaire. Jusque-là on ne pouvait pas développer les coureurs Israéliens. L’autre possibilité pour nous, c’est de découvrir d’autres talents.