Jusqu’à samedi, Vélo 101 pose les enjeux en cinq thèmes de la 99ème édition du Tour des Flandres.
Parmi les favoris du Tour des Flandres, deux hommes s’annoncent particulièrement redoutables en cas de course cadenassée. Leurs noms ? John Degenkolb (Giant-Alpecin) et Alexander Kristoff (Team Katusha). Privés d’une explication sur la classique qui sourit d’ordinaire aux sprinteurs, Gand-Wevelgem, les deux hommes pourraient bien se rabattre sur le Ronde qui a rarement été aussi ouvert. L’absence de Fabian Cancellara et de Tom Boonen leur ouvre en tout cas de belles portes pour s’imposer à Audenarde.
Et ils en ont les moyens ! Les deux hommes sont évidemment des sprinteurs hors pair. Ils s’imposent également depuis plusieurs années dans le paysage des classiques flandriennes, bien qu’il leur ait souvent manqué un petit quelque chose pour décrocher l’un des deux monuments. Rappelons que le Norvégien s’est classé dans le Top 15 des trois derniers Tours des Flandres avec une 4ème place en 2013 et une 5ème place l’an dernier, même s’il a souvent couru à contretemps. L’Allemand s’est quant à lui contenté d’une 9ème place en 2013 comme meilleure expérience. En cas de victoire dimanche, le Teuton entrerait dans l’histoire. Un seul homme a réussi à doubler Milan-San Remo et le Tour des Flandres la même année : Eddy Merckx, bien entendu en 1969 et 1975. Rien n’est impossible pour l’Allemand, tout proche de remporter Paris-Roubaix l’an dernier quand un groupe de onze hommes était sorti en tête du dernier secteur de Hem.
Il n’est d’ailleurs pas exclu que l’on puisse assister à un scénario du même type dimanche. Mais pour cela, l’aide de coéquipiers leur sera précieuse, surtout pour rouler dans les 13 derniers kilomètres, séparant le sommet du Paterberg de la ligne d’arrivée. La clé d’une victoire est sans doute ici pour ces deux hommes. L’équipe Giant-Alpecin qui se construira autour de son sprinteur dimanche est en ce sens plus redoutable qu’elle en a l’air. « L’an dernier, nous étions présents juste avant le final, mais nous n’avions pas eu les jambes pour jouer un rôle dans la dernière montée du Vieux-Quaremont, rappelle l’entraîneur de Giant-Alpecin, Marc Reef. Mais nous avons travaillé dur cet hiver avec les experts et les entraîneurs pour franchir cette dernière étape. Nos performances lors des dernières classiques ont montré que nous étions prêts. »
De son côté, Alexander Kristoff possède avec Luca Paolini un homme fidèle, capable d’être présent dans le final. Le coureur de 38 ans l’a affirmé après son Gand-Wevelgem victorieux, s’il a attaqué, c’est parce qu’il a eu le feu vert de la part de son leader. Autrement dit, si le Norvégien demande à Paolini de se mettre à la planche, il le fera sans demander son reste. À moins qu’Alexander Kristoff ne change de registre comme il l’a fait hier. La démonstration du Scandinave lors de la première étape des Trois Jours de La Panne a marqué les esprits. L’étape a prouvé que l’ancien vainqueur de Milan-San Remo pouvait maintenant se dévoiler ailleurs que dans les 200 derniers mètres. « C’était une nouvelle manière de gagner pour moi à La Panne, a réagi Alexander Kristoff après sa victoire. Je n’ai pas souvent réussi à faire la jonction avec un groupe d’échappés. Cela me donne confiance. Je suis en bonne condition et c’est important pour les Flandres. »
Même dans l’éventualité où le Tour des Flandres se jouerait dimanche au sprint en petit comité, Alexander Kristoff et John Degenkolb (Giant-Alpecin) devront se méfier de Peter Sagan (Tinkoff-Saxo) et d’Arnaud Démare (FDJ), eux aussi capables d’accrocher le bon wagon.