Le Parcours du Tour de la Provence 2022
Le parcours du Tour de la Provence 2022 | © Tour de la Provence
Prologue : Berre l’Etang – Berre l’Etang (CLM, 7km), jeudi 10 février
Le profil du prologue du Tour de la Provence 2022 | © Tour de la Provence
Il faut remonter à 2019 pour retrouver trace d’une épreuve chronométrée sur le Tour de la Provence, tracé à l’époque autour de Saintes-Maries-de-la-Mer, cités que les coureurs retrouveront le lendemain sur cette 7e édition. Cette année, c’est dans les rues de la commune de Berre l’Etang (Bouches-du-Rhône), au nord de l’agglomération marseillaise, que se disputera cette épreuve.
Totalement plat, ce tracé long de 7 bornes donnera l’occasion aux leaders se créer de premiers écarts, qui pourront compter, dimanche soir, au sommet de la montagne de Lure. Un homme peu à l’aise avec l’exercice chronométré pourrait ainsi perdre jusqu’à une trentaine de secondes sur les meilleurs. Les petits gabarits pourront être freinés par le mistral en longeant l’Etang éponyme de Berre, tandis que les mauvais descendeurs perdront de précieuses secondes dans les nombreux virages techniques proposés, dont un changement de direction à 180° au niveau d’un rond-point. Bref, s’il n’est évidemment pas possible de remporter le classement général sur cette première journée, il est en revanche tout à fait envisageable de le perdre.
Etape 1 : Istres – Saintes-Maries-de-la-Mer (152km), vendredi 11 février
Le profil de la 1ere étape du Tour de la Provence 2022 | © Tour de la Provence
Le col de Vayède (2,5km à 4%) en début d’étape, et puis plus rien. Voilà comment on pourrait résumer le relief de cette première étape en ligne. Si celle-ci est inéluctablement promise aux sprinteurs, ceux-ci devront toutefois prendre garde aux conséquents risques de bordures planant sur la journée pour jouer la victoire à Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône) en fin d’après-midi. Effectivement, la traversée du parc naturel régional de Camargue n’offrira pas le moindre abri aux coureurs, et proposera suffisamment de changements de direction pour que le peloton se retrouve en trois-quarts face avec le vent.
Si les « grosses cuisses » piégées abandonneront leurs espoirs de victoire, les grimpeurs pris dans la même infortune pourront carrément oublier leurs rêves de triomphe final. L’exemple de Tobias Johannessen sur l’Etoile de Bessèges l’illustre parfaitement. A Alès, les 41 secondes déboursées au terme de la première étape se sont avérées fatales. Nervosité et tension marqueront donc cette seconde journée !
Etape 2 : Arles – Manosque (181km), samedi 12 février
Le profil de la 2eme étape du Tour de la Provence 2022 | © Tour de la Provence
Sur la route de Manosque (Alpes de Haute Provence), les premiers reliefs feront leur apparition dans la course. Après un premier raidard précoce à l’abord des Baux de Provence, le peloton prendra progressivement de l’altitude dans le parc naturel du Luberon pour enchaîner les difficultés et montées. En effet, à partir du col de la Mort d’Imbert (5,8km à 3,9%), situé juste après un premier passage sur la ligne d’arrivée, la route ne se reposera plus jamais. Si le parcours soumis au peloton ne possède pas d’épouvantail, il saura les user pour en extraire les plus moelleux.
Le col de l’Aire dei Masco (6,6km à 4,8%), dont le sommet est situé à 28 kilomètres de l’arrivée, devrait notamment y contribuer. Après une longue descente et un passage par La Bastide-des-Jourdans, une succession de « repechos » conduira les coureurs jusqu’au terme du tracé, procurant un terrain d’attaque idéal pour les plus offensifs d’entre eux. Sprint de puncheurs, départage de costauds ou victoire en solitaire, tous les scénarios sont envisageables dans les rues de Manosque !
Etape 3 : Manosque – La Montagne de Lure (166km), dimanche 13 février
Le profil de la 3e étape du Tour de la Provence 2022 | © Tour de la Provence
Il s’agit tout naturellement de l’étape reine de cette 7e édition du Tour de la Provence. Après l’ascension du Mont Ventoux jusqu’au Chalet Reynard l’an passé, les organisateurs proposent cette année l’escalade de la Montagne de Lure (Alpes de Haute Provence), plus exigeante pour sa longueur (13,4km) que son pourcentage (6,5%). Cela dit, la pente se raidit légèrement dans les 5 derniers kilomètres d’ascension, ne redescendant plus en dessous du seuil des 7%.Le profil de l’ascension de la Montagne de Lure | © Tour de la Provence
Si l’entame d’étape ne sera pas sélective, les moultes difficultés présentées par le parcours contribueront toutefois à fatiguer des organismes, déjà éreintés par deux dernières journées intenses. Les premières pentes de la Montagne de Lure donneront lieu à un grand essorage, avant que l’approche du sommet ne laisse les favoris s’expliquer pour la victoire finale, et la conquête d’un bouquet de prestige !
Les favoris du Tour de la Provence 2022
Julian Alaphilippe sera la tête d’affiche du Tour de la Provence | © Quick-Step Alpha Vinyl
Alaphilippe et Sosa, têtes de file des grimpeurs
Si les meilleurs grimpeurs du monde ne feront pas le déplacement en Provence, de sacrés leaders seront cependant à l’affiche, à commencer par Julian Alaphilippe (Quick-Step Alpha-Vinyl). La coqueluche des Français fera effectivement sa reprise sur l’épreuve coorganisée par sa compagne, Marion Rousse, avec l’ambition d’améliorer sa marque de l’an passé. Dauphin d’Ivan Sosa, après une légère défaillance dans le Mont Ventoux, il souhaite désormais lever les bras au sommet de la Montagne de Lure, et débloquer d’ores et déjà son compteur de victoires cette saison.
Mais le champion du monde aura fort à faire pour l’emporter. Tout d’abord, il devra se mesurer à son dernier bourreau, Ivan Sosa, passé d’INEOS-Grenadiers à Movistar à l’intersaison. Relativement transparent l’an passé après son sacre en Provence, le colombien a déjà couru cette saison, à l’occasion du Challenge de Majorque, sans plus de résultats (11e sur le Trofeo Pollença). Mais le champion du monde gagnerait à se méfier de lui sur les pentes de la Montagne de Lure, s’il est toujours dans la course pour la victoire finale. Après tout, un grimpeur reste un grimpeur.
Nairo Quintana (Arkea Samsic) sera tout autant à considérer. Régulièrement placé l’an dernier, le colombien n’est jamais à négliger, pas même pour une course de reprise. Lorsqu’il est en forme, « Nairoman » sait toujours s’envoler.Michael Storer sous son nouveau maillot de la Groupama FDJ | © Groupama-FDJ
Enfin, du côté de la Groupama-FDJ, nous n’attendons ni Thibaut Pinot, ni David Gaudu, absents de la liste de départ, mais Michael Storer. L’australien constitue même notre pronostic pour la victoire finale. Auteur d’une année 2021 éblouissante, regorgeant de lauriers et bouquets, à la Vuelta comme au Tour de l’Ain, le natif de Perth tiendra à affirmer son statut de leader au sein de la formation française. Le Tour de la Provence, son parcours et son plateau, forme le théâtre parfait d’une nouvelle épopée pour ce garçon en pleine explosion.
Arnaud Démare souhaite redorer son blason de sprinteur
A Saintes-Maries-de-la-Mer, l’équipe de Marc Madiot pourra compter sur un second homme dans sa quête de succès. S’il s’agira naturellement de protéger Michael Storer des mauvais coups de bordure, cet objectif s’aligne parfaitement avec le désir de replacer Arnaud Démare au sommet d’un prestigieux podium, dans la lignée de son triomphe sur Paris-Tours. Dépourvu de son train habituel, le picard pourra tout de même compter sur le talentueux Lewis Askey pour le lancer dans l’emballage final, accompagné de l’éternel Anthony Roux. Mis sous pression par son manager, globalement déçu de ses récentes performances, le septuple vainqueur d’étapes en Grands Tours va tout faire pour se racheter !L’ambitieuse compo de la Groupama FDJ sur le Tour de la Provence | © Groupama-FDJ
Néanmoins, Arnaud Démare devra affronter moultes dangereux adversaires pour parvenir à cette fin, à commencer par Elia Viviani. Revenu au sein du Team INEOS à l’intersaison, l’italien devrait ainsi éviter les bordures grâce à l’expertise de son équipe. Soutenu par Luke Rowe, Ethan Hayter et Filippo Ganna, il devrait aborder l’ultime ligne droite en bonne position, et avoir enfin l’occasion de refaire parler la poudre. Le rouleur italien constituera quant à lui le grandissime favori du prologue de Berre l’Etang.
Enfin, Bryan Coquard (Cofidis) a démontré sur l’Etoile de Bessèges que l’on pouvait à nouveau compter sur lui. En plein regain de confiance grâce à son récent succès, il arrivera à Saintes-Maries-de-la-Mer délivré.
Par Jean-Guillaume Langrognet