C’est un coup terrible que le cyclisme prend aujourd’hui sur la tête tandis que l’un des principaux acteurs de la semaine a trouvé la mort ce matin. Michele Scarponi (Astana), qui s’accrochait encore il y a vingt-quatre heures dans la montée de Novaline pour rester au contact de Geraint Thomas, Thibaut Pinot et Domenico Pozzovivo, les trois coureurs qui le précédaient au classement général du Tour des Alpes, était reparti confiant à deux semaines d’un Giro pour lequel il venait d’être promu leader d’Astana après le forfait de Fabio Aru.
Hier soir, il avait regagné son domicile de Filottrano, dans la région des Marches, où il avait fièrement remis à ses fils jumeaux le maillot fuchsia du Tour des Alpes dont il avait été le détenteur lundi après sa victoire d’étape à Innsbruck. C’était une soirée pleine de bonheur, un moment d’intimité partagé sur les réseaux par Michele Scarponi lui-même. Revigoré par ses performances toute la semaine dans le Trentin, le vainqueur du Tour d’Italie 2011 (sacré après le déclassement d’Alberto Contador) était concentré sur le prochain rendez-vous inscrit à son calendrier. Aussi s’était-il levé aux aurores ce matin pour aller décrasser sur ses routes d’entraînement habituelles. Une sortie matinale de laquelle il n’allait jamais revenir.
Aux alentours de 8h00 ce matin, Michele Scarponi descendait de Filottrano quand un fourgon arrivant en sens inverse lui a brutalement coupé la route à une intersection, sans marquer la priorité selon les premières indications fournies par la presse italienne, qui cite les nombreux automobilistes témoins du drame. L’impact a été d’une terrible violence. Et bien que les secours aient été aussitôt dépêchés sur place, ils n’ont pu que constater le décès du champion.
Aujourd’hui, c’est le monde du cyclisme tout entier qui pleure la disparition brutale de ce coureur attachant. Arrivé chez les pros en 2002, il s’était rapidement distingué par des places sur les plus beaux événements du calendrier, les classiques ardennaises et les Grands Tours. Mais c’est après sa mise en cause dans l’affaire Puerto et une suspension de dix-huit mois que Michele Scarponi avait trouvé la consécration. Vainqueur de Tirreno-Adriatico en 2009, il était devenu une figure incontournable du Giro, dont il avait remporté trois étapes entre 2009 et 2010 avant de s’adjuger l’édition 2011 sur tapis vert. Depuis plusieurs années, c’est dans un rôle de lieutenant (auprès de Vincenzo Nibali puis de Fabio Aru) que Michele Scarponi s’exprimait le mieux. Le grimpeur des Marches avait 37 ans.