Mathew Hayman. Sa victoire est une telle surprise que lui-même n’en revenait pas ! Mathew Hayman (Orica-GreenEdge) a remporté un Paris-Roubaix de légende, cinq semaines après s’être fracturé le radius, huit jours après sa reprise au GP Miguel Indurain et quatre ans et demi après sa dernière victoire en date. « J’ai eu assez de malchance sur Paris-Roubaix ces quinze dernières années, souligne le coureur de 37 ans. Tout s’est bien passé. J’étais bien mentalement, détendu et je ne me suis pas mis de pression. Au kilomètre, je me disais que je serais content en montant sur le podium. J’ai fait de la piste récemment après m’être fracturé le radius. Je sentais que mes jambes étaient bonnes dans la dernière ligne droite quand j’ai lancé mon sprint. Je pouvais voir le boyau de Tom Boonen en regardant sous mon bras, mais j’ai résisté. »
Sep Vanmarcke. Avec cinq coéquipiers à ses côtés après le coup de force de l’équipe Etixx-Quick Step à 115 kilomètres de l’arrivée, Sep Vanmarcke (Team LottoNL-Jumbo) voyait son heure arriver sur l’Enfer du Nord. Mais son offensive dans le Carrefour de l’Arbre n’a pas su écarter ses quatre rivaux pour la victoire. C’est en 4ème position qu’il a rallié l’arrivée. « Nous étions bien représentés dans le petit groupe, c’était parfait pour moi, ne manque pas de noter le Belge, 3ème du Tour des Flandres dimanche dernier. J’ai choisi d’attendre le Carrefour de l’Arbre. J’avais créé un écart. J’ai la sensation que j’étais le plus fort sur les pavés, mais cela n’a pas suffi. Nous avons pris l’initiative et nous méritions une place sur le podium. »
Tom Boonen. Jamais de toute la campagne de classiques l’équipe Etixx-Quick Step n’avait pu se battre pour un Top 5, mais c’est bien la victoire qu’a failli aller chercher Tom Boonen sur le vélodrome de Roubaix. Le Belge n’a pu s’emparer d’un cinquième pavé qui aurait eu une valeur historique et devra se contenter d’un septième podium sur l’Enfer du Nord (vainqueur en 2005, 2008, 2009 et 2012, 2ème en 2006 et 3ème en 2002). « La quête d’une cinquième victoire n’a jamais été une tâche facile et en me rendant à Roubaix cette année, j’ai dû surmonter plusieurs obstacles, rappelle Tom Boonen. En regardant derrière moi, je me rends compte à quel point cela a été difficile. Mon but était de prendre la tête au dernier virage, mais j’ai dû attendre 30 mètres parce que Sep Vanmarcke était à côté de moi. Ces 30 mètres m’ont coûté la victoire. »
Peter Sagan. Favori logique de Paris-Roubaix après ses victoires les deux dimanches précédents, Peter Sagan (Tinkoff) n’avait pas la chance de son côté. Piégé dans le secteur de Maing, il a fallu un numéro d’équilibriste dont il a le secret pour éviter la chute de Fabian Cancellara à Mons-en-Pévèle. « Avant la course, tout le monde me demandait si j’allais gagner, mais c’est Paris-Roubaix et on ne sait jamais ce qui peut arriver, avance le champion du monde, finalement 11ème. Avant Arenberg, j’étais déjà impliqué dans deux chutes et j’étais repoussé dans un deuxième groupe. Nous collaborions bien avec Fabian. Quand il est allé au sol, j’ai sauté et j’ai réussi à lui passer au-dessus. J’étais très chanceux de ne pas chuter moi-même. Il y a eu un moment de flottement. C’est à partir de ce moment que la course était terminée pour moi. »
Fabian Cancellara. La belle histoire qui lie Fabian Cancellara (Trek-Segafredo) à Paris-Roubaix ne s’est pas terminée comme il l’espérait. Contraint de poser pied à terre dans l’empilage survenu dans le secteur de Maing, le Suisse avait pourtant pris ses responsabilités en tentant de combler l’écart en personne dans le secteur d’Orchies. La glissade dont il a été victime à Mons-en-Pévèle n’a pourtant pas immédiatement découragé le champion helvète. « Je savais que ça allait être difficile, mais je sais aussi que Paris-Roubaix est tellement difficile que ce n’est jamais vraiment fini, affirme le triple vainqueur de l’épreuve, également victime d’une chute pendant son tour d’honneur. J’ai continué à me battre, c’était mon dernier effort. Si j’avais abandonné, c’était terminé. Je me suis rendu à l’évidence que la tâche était impossible dix ou quinze kilomètres après ma chute. »
Adrien Petit. Un an après Florian Sénéchal, c’est à un autre régional que revient le titre honorifique de premier Français sur Paris-Roubaix. Natif d’Arras, Adrien Petit (Direct Energie), déjà 7ème du Circuit Het Nieuwsblad, a réglé au sprint le groupe de Peter Sagan pour arracher une 10ème place. « Adrien a 26 ans et il vient d’arriver chez nous, rappelle son manager Jean-René Bernaudeau. Nous allons le bichonner pour l’année prochaine, le remettre encore plus en confiance avec une équipe pour lui. C’est un grand Paris-Roubaix pour l’équipe Direct Energie. » L’équipe vendéenne s’est spécialisée sur Paris-Roubaix avec un troisième Top 10 en cinq ans. La performance d’Adrien Petit s’inscrit dans la lignée de la 2ème place de Sébastien Turgot en 2012 et la 5ème place de Damien Gaudin en 2013 sous les couleurs de l’équipe Europcar.
UCI WorldTour # 9. Paris-Roubaix n’aura apporté que peu de modifications au classement WorldTour. La 11ème place de Peter Sagan (Tinkoff) ne lui permet pas de conforter sa position, mais elle ne le prive pas pour autant du statut de numéro un mondial, toujours devant son coéquipier Alberto Contador (Tinkoff) et Richie Porte (BMC Racing Team). L’Enfer du Nord n’aura seulement profité qu’à Sep Vanmarcke (Team LottoNL-Jumbo) passant du 8ème au 4ème rang mondial et à Ian Stannard (Team Sky), 3ème sur le vélodrome de Roubaix et qui entre in extremis dans le Top 10 mondial. Le Britannique reste un rang derrière Arnaud Démare (FDJ), 9ème et premier Français. Pas de changement non plus au classement par équipes où Tinkoff reste en tête devant le Team Sky bien que l’écart séparant les deux formations se soit resserré.
Classement UCI WorldTour # 9 :
1. Peter Sagan (SVQ, Tinkoff) 329 pt
2. Alberto Contador (ESP, Tinkoff) 280 pt
3. Richie Porte (AUS, BMC Racing Team) 222 pt
4. Sergio Henao (COL, Team Sky) 204 pt
5. Sep Vanmarcke (BEL, Team LottoNL-Jumbo) 201 pt
6. Nairo Quintana (COL, Movistar Team) 178 pt
7. Fabian Cancellara (SUI, Trek-Segafredo) 166 pt
8. Greg Van Avermaet (BEL, BMC Racing Team) 162 pt
9. Arnaud Démare (FRA, FDJ) 137 pt
10. Ian Stannard (GBR, Team Sky) 120 pt
Classement UCI WorldTour par équipes # 9 :
1. Tinkoff (RUS) 683 pt
2. Team Sky (GBR) 622 pt
3. BMC Racing Team (USA) 490 pt
4. FDJ (FRA) 323 pt
-. Team Katusha (RUS) 323 pt
6. Etixx-Quick Step (BEL) 311 pt
7. Movistar Team (ESP) 310 pt
8. Orica-GreenEdge (AUS) 283 pt
9. Trek-Segafredo (USA) 214 pt
10. Team LottoLN-Jumbo (PBS) 213 pt