Première expérience pour Vélo 101 d’immersion dans un stage de bornage d’équipe pro, un stage de début de saison, le premier véritable où les nouveaux équipiers sont là avec leur tenue de 2018, où les plus anciens accueillent et bizutent les petits nouveaux. Des kilomètres avalés bien sûr, mais pas que. On y parle programme, ambitions, calendrier, matériel, cotes à ré-adapter, diététique, études posturales, media training, …. On s’attendait à voir le fonctionnement d’une équipe pro continentale donc à « un degré moindre », on a vu bien plus que ça, récit, en réalités vécues, d’un week-end de rêve.
Samedi matin, 8 décembre, le parking de l’hôtel est squatté pacifiquement par le camion-atelier et les véhicules de directeurs sportifs de l’équipe Israël Cycling Academy, tous les véhicules ont la plaque ICA avec le numéro du véhicule, efficace en cas de perte quoique.. Mais surtout le signe, déja, d’un sens du détail, on avait déja vu ça, chez Sky, version unique jusqu’à présent. Le cheptel des vélos est rassemblé, les portants installés, et c’est le défilé, le bouquet De Rosa avec les millésimes des années 2018 et avant, normal, mais surtout déja les vélos 2019, avec le marquage ICA intégré à la peinture sur le tube horizontal, la classe à l’Italienne, beaucoup de coeur pour la marque Italienne dont le logo est justement un coeur designé, rouge, ça va de soi, quand on offre des roses, ça peut aider! On découvre que les coutumes du monde pro sont bien rodées et intelligentes, les recrues roulent avec leur tenue 2018 mais sont déja sur leurs vélos 2019, celui du Rudy Barbier (ex-AG2R la mondiale), version barre à mine pour sprinteur, normal, est règlé à ses cotes, tout est en ordre de marche pour que le début de saison et Rudy soient opérationnels très vite. Objectif 2020, étape 1.
vélo ica | © vélo 101
Les boss sont là, en tenue, prêts à rouler. Ron Baron d’abord, c’est lui qui a posé les premiers jalons en relation avec coureur pro, le premier pro Israëlien, ancien de Saxo Bank, Ran Margaliot, pour que l’équipe se lance en 2015 en continentale. Ensuite, Sylvan Adams qui a impulsé le second souffle et bien au-delà, celui du niveau Conti pro depuis 2017, l’homme qui a fait venir le Giro en Israël, et batit par son investissement privé, sa philanthropie, non seulement un vélodrome à 20 millions de dollars en Israël, mais surtout une équipe multiculturelle, multi-religions, multinationalités, accueillante à tout points de vue, la start-up de 2014/15 est devenue pro, continentale pro, extrêmement pro. Discours de bienvenue, Anglais ? Français, quelques mots en Anglais et c’est le Français qui s’installe. Accent chantant du Québec, Sylvan Adams est né au Québec, parents immigrés Roumains dès 1945, sortis des camps nazis indemnes après avoir été esclaves. Forcément la descendance voit la vie différemment, loin, très loin de tous les préjugés.
ica peloton | © vélo 101
L’accent est cette année un peu plus Francophone, Rudy Barbier on l’a dit est venu rejoindre Lionel Marie, un des directeurs sportifs sous l’autorité de Kjell Carlstrom en place depuis 2017, mais aussi Clément Carisey, le petit jeune stagiaire qui a fait sa place après 27 jours de course depuis le 1er août 2018, la veille il a été bizuté avec une chanson : La Marseillaise. Tout le monde écoute le big boss, qui fait état des ancêtres des Quebecois, les Bretons. Il sont pas loin, 4 exactement, 3 jeunes coureurs Damien Poisson, Alexis Renard et Stuart Balfour, avec leur manager Michaël Leveau. Pourquoi eux ? ils sont là dans le cadre du partenariat établi entre les deux équipes, Côtes d’Armor-Véranda Rideau est non pas la réserve, non pas le centre de formation, mais en quelque sorte l’antichambre de ICA, elle bénéficie des partenaires techniques de la formation Israëlienne (vélos, casques, roues, etc…) tout en gardant ses racines Bretonnes (les maillots sont faits par Noret, en Bretagne, comme ceux de Vital Concept). Surtout, côté coureurs, les jeunes Bretons et autres vont participer aux stages, à la vie de l’équipe pro, et surtout les jeunes Israéliens vont venir, pour 6 d’entre eux, compléter l’effectif de la formation de DN1, et s’aguérrir, compléter leur formation, apprendre à courir en Europe, se confronter, bagarrer, devenir coureur tout simplement, y compris sur le plan de la diététique, le cidre, la bière et les galettes-saucisses seront au menu des 3èmes mi-temps, sans aucun à-priori, ça fait partie du métier !
barbier ica | © vélo 101
10h30, départ du groupe disons majeur, une autre partie de l’effectif à démarré à 9h30 , ils sont là pour faire les fondations, et surtout, il fait déja presque 20 degrés. Bienvenue à Alicante, sud de l’Espagne, et même 60 kilomètres, plus au bord de la mer, à Benidorm exactement, là où sont beaucoup d’équipes pros. Pourquoi, on est sur la Costa Blanca, et les coureurs, au moins la moitié de ceux, celles qu’on a croisé, sont en court ! Venir sur la Costa Blanca en décembre pour prendre des couleurs, un comble, mais pas bête du tout, au fond ! 2 douzaines sur le vélo, caméra embarquée, voiture suiveuse, c’est parti pour 105 kilomètres, pour nous et Clément Carisey qui s’est mis à l’Anglais aussi vite qu’il s’est rendu indispensable et apprécié de tous. On croise des coureurs pros en pagaille, des équipes sont là, Astana, Gazprom, tout le monde se salue, l’ambiance entre les autos et les cyclistes est très bonne, malgré l’embouteillage, pas d’agressivité, bon esprit. ça roule tranquille mais Rudy Barbier est derrière ! problème ? Non, il fait ses intensités, retour sur le paquet à bloc, on voit qu’il est déja affuté, motivé, il arrive hublement et pourtant son recrutement « un coureur de presque 26 ans qui vient du world Tour » marque les ambitions de l’équipe. Il vise le début de saison, la réforme du système des points fait qu’encore plus qu’avant les points du début de saison vont compter double pour lancer la saison et celle d’après « objectif TDF 2020 ».