Brice, vous êtes remonté à la 16ème place du classement général grâce à votre présence hier dans l’échappée du jour. Etait-ce votre ambition ?
Je voulais avant tout faire une belle étape, je ne visais donc pas un rapproché au classement général. Gagner des places, c’est intéressant et toujours agréable, mais je termine 20ème à Serre Chevalier quand à un moment donné j’aurais pu vraiment espérer mieux. Dans le col du Télégraphe, je me sentais vraiment bien. Mais l’attaque de Primoz Roglic au pied du Galibier m’a surpris. Je le savais fort, mais pas de là à porter un démarrage aussi violent. J’ai alors pensé à gérer ma montée dans l’espoir de remonter un peu plus tard, mais je n’ai finalement jamais pu rentrer sur la tête de course.
Avez-vous tenté d’accrocher les roues du groupe Maillot Jaune lorsqu’il vous a rejoint dans le Galibier ?
J’ai fait 500 mètres avec eux avant que Romain Bardet ne mette une belle praline. Le groupe a alors bien accéléré. Je n’ai même pas essayé de suivre. J’ai continué à mon rythme pour finir 20ème. Ça reste malgré tout une belle journée, et je suis content de l’avoir passée à l’avant. Prendre l’échappée sur ce Tour n’est pas évident, ça bagarre toujours très fort, mais on a bien joué.
Retenter le coup vers l’Izoard est-il imaginable ?
Franchement, j’ai hâte d’avoir passé cette dernière étape de montagne. J’ai l’envie mais je commence à être crâmé. Je pensais être en meilleure forme sur cette troisième semaine. Non pas que je ne sois pas bien mais j’espérais être encore mieux. Maintenant on verra. Prendre l’échappée peut être intéressant, même si ses chances seront sans doute moindres. Cette étape, je l’ai reconnue quasiment entièrement il y a un mois avec des gens du Crédit Mutuel Arkéa qui ont participé à l’Etape du Tour dimanche dernier. Je sais à quoi m’attendre. Mais sincèrement je ne vois pas l’échappée aller au bout.
Combien d’avance faudrait-il à une échappée au pied de l’Izoard pour espérer réussir son coup ?
Je dirais presque dix minutes. Si on a quatre minutes au pied, c’est presque peine perdue. Pour avoir dix minutes d’avance au pied de l’Izoard, il faudra que derrière ils mettent un gros frein dans le col de Vars. Et je n’y crois pas. Ceux qui se battent encore pour le maillot jaune n’auront plus que cette étape pour le faire. Romain Bardet a attaqué dans le Galibier et on peut imaginer qu’il le fera encore. A cela s’ajoute que beaucoup d’organismes sont fatigués, beaucoup vont penser que prendre l’échappée sera déjà peine perdue. On verra combien se lancent dans la bagarre à l’avant…
C’est votre septième Tour de France. Celui-ci aura-t-il été plus usant nerveusement, physiquement, mentalement ?
Je ne sais pas trop. Disons que je me suis retrouvé classé au général, comme en 2014 (16ème), et que je me suis dit que je pouvais essayer de faire une bonne petite place. J’ai connu deux jours sans sur ce Tour, des étapes de montagne durant lesquelles je n’avais pas vraiment de bonnes sensations. J’ai tapé dedans ces jours-là pour essayer de perdre le moins de temps possible et je m’en ressens encore. Je ne sais pas trop quoi penser de ce Tour. Ça se tient en peu de temps pour les premiers du classement général et ça reste un Tour hyper usant. Ça a quasiment bagarré sur toutes les étapes.