Alexis, tu termines 23e du Roc marathon. Est-ce que ça fait du bien de revenir au VTT ?
Oui, c’est un retour aux sources qui est toujours agréable, j’ai été très content d’y participer et surtout de revoir tout le monde, tous ceux que j’ai connus pendant les nombreuses années où j’ai fait du VTT. Rien que pour l’ambiance… Je tenais à participer à cette fête qu’est le Roc.
Tu as retrouvé tes automatismes ?
Je n’ai plus le même coup de pédale, je ne suis plus aussi à l’aise en pédalant dans les montées, en revanche j’ai toujours un bon coup de guidon en descente, ce qui est une satisfaction. J’ai beaucoup souffert quand même (rires).
Surtout qu’on vous a vu avec Romain Bardet faire le départ…
Oui ! Romain voulait faire le start et la première montée à bloc. On a mis à exécution ces plans, et on n’a pas traîné. On a fait une première montée digne d’une étape du Tour de France. Mais sur route il y a toujours un moment un peu « ventre mou », où on est plus tranquille. En VTT c’est plus court, et plus intense, même si je sors de quatre heures d’effort quand même. Il fallait ménager ses efforts, mais aussi son matériel. Ce n’est pas pour rien que tous les spécialistes étaient devant…
Quel était ton rythme cardiaque ?
A la sortie de la base nature il n’était pas très élevé, par contre dès la première montée j’ai senti la différence ! Je suis monté à 175-180 pulsations mais c’est normal en fin de saison. Mon maximum, c’est 198 pulsations, mais ça n’arrive qu’en début de saison, quand j’arrive avec de la fraîcheur. Je redescends à 190 dès juin, avec la fatigue et l’enchaînement des courses qui commence à se faire sentir.
Le VTT est assez ‘individuel’ comme discipline. Le compares-tu à un contre-la-montre ?
Dans l’effort ce n’est pas tout à fait la même chose. En VTT on est confrontés tout le temps à des coureurs, il faut savoir être tactique, prendre les roues, suivre physiquement les gars et savoir gérer son effort… mais aussi son matériel, parce que c’est un tout. Sur la route c’est différent, on doit rallier l’arrivée, on ne bouge pas, on ne doit pas à ce point manœuvrer son vélo…
Tu te souviens de ton premier VTT ?
Oui, je ne me souviens pas de la marque en revanche. Je me souviens qu’il était jaune, mes parents me l’avaient offert de cette couleur parce que j’adorais le jaune quand j’étais gamin.
Revenons au Roc. Tu as pu recroiser d’anciens coéquipiers, adversaires ?
Forcément, j’ai revu les bons copains de l’époque comme Maxime Marotte par exemple, mais aussi d’autres, avec qui je courrais en Coupe du monde. J’ai pu aller prendre des nouvelles de plein de monde. Je suis de très près les résultats du VTT, et les coureurs de la discipline. Mais je pense que dans l’autre sens c’est le cas, les vététistes ont toujours un œil sur les anciens qui sont passés sur route.
Il y a quelques années on t’avait croisé en compagnie de Daniel Germond, qui allait devenir ton mécène, et te permettre de rejoindre AG2R La Mondiale. La suite on la connaît… Y repenses-tu parfois ?
Oui, et je me dis que ça tient parfois à peu de choses. Daniel Germond est quelqu’un de très attaché au Jura, mais aussi au sport. C’est quelqu’un qui est pourvu d’une extrême générosité, je lui dois beaucoup. J’ai eu la chance d’intégrer AG2R grâce à lui, je pense que ma trajectoire sur route n’aurait pas été la même si j’avais évolué dans une autre équipe.
Justement, ça bouge beaucoup dans ton équipe en ce moment. Ne crains-tu pas que l’état d’esprit ne soit plus le même ?
Beaucoup de coureurs talentueux et intelligents arrivent, et ils ont tous un bon état d’esprit. Ce qui faisait à la fois notre force et notre faiblesse, c’est qu’avant on avait un gros front, pour faire le Tour de France. Mais on avait du mal à vraiment peser sur les autres Grands Tours. Là, avec toutes ces arrivées, on a de quoi présenter trois grosses équipes aux départs des trois Grands Tours.
Que penses-tu de ton coéquipier Pierre Latour ? Il t’impressionne ?
Pierre m’épate depuis un ou deux ans déjà, et sa victoire d’étape sur le Tour d’Espagne ne m’a pas surpris. C’est un coureur très généreux dans l’effort, très offensif. Il ne lâche rien, j’ai beaucoup d’admiration pour sa force de caractère. Je pense que ce n’est que le début, qu’il va monter encore plus haut.
Quel est le programme maintenant ? Vacances, sport ?
Je pars à Saitama participer au Critérium, comme l’an dernier. J’en garde un excellent souvenir, le public japonais était venu en masse, c’était génial. Après, c’est les vacances ! J’aime beaucoup le vélo, mais j’adore encore plus le sport en général. Je suis quelqu’un qui a besoin de faire du tennis, de courir un trail, de faire du ski de fond… Je n’arrête pas à l’intersaison ! C’est ce qui me régénère.