Le coureur de Deceuninck Quick Step nous donne son avis éclairé et de l’intérieur, sur les derniers standards adoptés par l’équipe (disques et tubeless), sur ses partenaires et plus globalement sur la qualité du vélo qu’il utilise.
On a vu que vous avez Oakley comme partenaire. C’est si important que cela ?
– Oui, c’est tout simplement la meilleure marque de lunettes de sport au monde. On le sent directement quand on les met sur le nez, elles sont légères et confortables. Les lunettes ce n’est pas un détail. Personnellement sur Paris-Roubaix, j’ai eu le passage de l’air et de la poussière dans les yeux et après la course, quand j’étais avec mes coéquipiers au restaurant j’ai eu les yeux qui pleuraient pendant 2h. Avec les Oakley ça n’arrive pas, y compris sous la pluie.
Les courses peuvent se jouer à peu de choses et pour les lunettes comme pour le reste c’est important d’avoir le meilleur matériel possible. Chaussures, vélo, lunettes, vêtements : tout est important.
Florian Sénéchal s’offre le Samyn | © Deceuninck Quick Step
Sur les parties ombragées ou bien le passage ombre-lumière, comment gérez-vous avec ces lunettes ?
– Il suffit qu’il y ait un rayon de soleil après une averse et on peut être ébloui. D’autant que je suis fragile de ce côté-là. Mais encore une fois, avec Oakley rien de tout cela n’arrive.
Il y a une liberté au niveau du choix de partenaire chez Deceuninck Quick Step ?
– L’année dernière, nous avions par exemple le choix sur les chaussures mais pour 2020 nous devons choisir parmi les chaussures Specialized. En ce qui concerne les compteurs c’est Wahoo.
Gloablement c’est imposé mais ça n’est pas un problème car on sait qu’on a le meilleur matériel.
Juin-Juillet, ça a été une phase de transition pour les boyaux vers le tubeless. Cela vous a posé un problème ?
– Non, je dirais qu’aujourd’hui boyaux et tubeless sont très proches donc pour moi le passage a été très facile. Normalement, plus de boyaux.
Au niveau des pressions, nous avons affiné et nous avons ajusté selon nos sensations.
Vous avez connu l’arrivée des disques. Est-ce que cela a été facile à appréhender ?
– Au début j’étais médisant (pour des raisons liées aux chutes) mais quand j’ai essayé la 1ère fois j’ai été agréablement surpris. Comme si j’avais le freinage d’une petite moto. Sans avoir la sensation de risquer le blocage des roues. On sait qu’on peut freiner au dernier moment. Sous la pluie également, c’est très agréable d’avoir la même puissance que sur le sec.
Cependant, ça doit être bien réglé. Dans le cas contraire, c’est vraiment pénible.
Pour résumer, j’adore les disques et je pense même que je ne pourrais plus m’en passer.
Sur les CLM, nous les utilisons aussi. Notre vélo est une vraie fusée.
La largeur et la forme de cintre : lesquelles utilisez-vous ?
– Honnêtement, la largeur je ne la connais pas. Pour la forme il s’agit d’un compact.
Pour le matériau, nous avions le choix entre l’alu et le carbone. J’ai personnellement choisi l’aluminium, non pas pour des questions de solidité mais davantage sur la rigidité : le cintre compact aéro en carbone est trop rigide je trouve. C’est une question de sensations.
Au niveau des hauteurs de jantes, vous roulez toute l’année avec le même format ou bien vous variez selon les épreuves ?
– Sur les classiques, c’est toujours 50 mm. Mais en plaine, sur les étapes qui arrivent souvent au sprint, j’aime utiliser les 64 mm qui sont des roues que j’apprécie beaucoup. Si j’étais grimpeur je n’utiliserais pas ces roues bien sûr. Je préfère jouer sur l’aéro et la rigidité.
Nous évoquions Paris-Roubaix, course sur laquelle la question du poids est relative. Quels critères avez-vous pour cette épreuve ?
– Le poids est important mais le comportement général l’est davantage. Vous avez certains vélos qui semblent stagner dès qu’on appuie fort sur les pédales au-delà de 50 km/h. A l’inverse, le Venge de Specialized, même à 60 km/h il semble encore en donner quand on lui en demande.
Sur Paris-Roubaix, nous avons aussi un super vélo, dédié, avec le même nom que la course. C’est aussi ce genre de choses qui nous motive. C’est un vélo qui nous épargne sur les pavés, avec son grand confort.
Sur Paris-Roubaix | © Facebook Florian Sénéchal
Si jamais vous deviez changer d’équipe, cette question du matériel serait un critère important pour vous ?
– C’est la 1ère chose que je prends en considération. C’est comme en Formule 1 finalement. Un pilote qui irait dans une petite équipe alors qu’il était chez Ferrari, sait qu’il n’aura pas le même matériel. En cyclisme, c’est pareil.
Ca se joue tellement à quelques secondes ou centièmes de seconde et dans ces conditions, le vélo est vraiment très important pour faire des différences.
Il y a beaucoup de coureurs qui se disent « qu’un vélo c’est un vélo » et que ça ne change rien. Au contraire et j’en ai fait l’expérience, ça compte énormément. Tant sur les compétences du vélo en elles-mêmes que sur le mental : quand on sait qu’on a un très bon vélo on est plus fort dans la tête.
Le monoplateau est-il quelque chose que vous aimez ?
– Je n’ai pas essayé donc je me base sur un a priori. Donc pour un chrono, pourquoi pas. Mais pour une étape en ligne se terminant par un sprint, je suis sceptique.
Avez-vous un tic concernant votre vélo, comme par exemple sur la pression ou encore les blocages rapides ?
– Je regarde le cintre surtout. Je vérifie un peu tout, comme le pédalier s’il tourne bien. Mais je n’ai jamais eu de problèmes, il tourne comme une horloge.