Sur les 7 derniers jours, le World Tour a été marqué par un format de courses quelque peu différent : aux courses par étapes (fin de Tirreno Adriatico et Tour de Catalogne) s’ajoute le début des classiques flandriennes. Si les 2 plus prestigieuses d’entre elles (Tour des Flandres et Paris Roubaix) n’ont pas encore eu lieu, inscrire à son palmarès le Grand Prix E3 ou Gand-Wevelgem classe déjà un coureur en haut de l’affiche.
Sur ces épreuves, le matériel est plutôt classique lui aussi : les équipes réservent surtout les gros boyaux et la double guidoline pour Paris-Roubaix.
Cependant, un œil averti peut remarquer que de plus en plus de coureurs adoptent une position des cocottes pour le moins inhabituelle. Comme en témoigne ce coureur de l’équipe Roompot – Charles Cycling :
© Roompot – Charles Cycling Team
© Roompot – Charles Cycling Team
Si la position semble ici extrême, signalons que le principe a déjà été adopté par Romain Bardet depuis le début de l’année :
Romain Bardet dans les éventails de Paris-Nice | © Getty images
Confort et aérodynamisme semblent être les principales motivations des coureurs à utiliser ce réglage, alors que dans le même temps la largeur des cintres diminue pour certains coureurs. Pour eux, il est loin le temps de la largeur des cintres choisie en fonction de la carrure – au sens propre – du cycliste.
Et puisque nous en sommes au chapitre du positionnement du coureur, il est également facile de constater que les positions « tout à l’arrière » encore en vogue il y a 10-15 ans, sont de moins en moins fréquentes. Prenons pour exemple Alejandro Valverde qui, du fait de sa longévité a utilisé de nombreux vélos depuis ses début professionnels en… 2003 !
Notez surtout le choix de la tige de selle et le réglage du chariot sur la tige elle-même, sur son vélo 2019 :
Le Canyon de Valverde
Valverde à l’entrainement
Au contraire, sa position il y a une dizaine d’années :
Valverde et son recul de selle
Valverde est ainsi passé d’une tige de selle avec recul et d’une selle posée au milieu à une tige droite et une selle très avancée. Certes, ces réglages permettent parfois de compenser un cadre à l’angle de selle trop redressé ou trop couché mais on parle alors de quelques millimètres alors qu’il s’agit ici de plusieurs centimètres dans le recul de selle ! Connaissant le professionnalisme du coureur, il est aisé d’imaginer que cette évolution a été validée, tout d’abord par une étude posturale puis ensuite sur le terrain. A raison de 35000 km par an environ depuis de longues saisons, un coureur tel que Valverde perçoit forcément toute modification, même de l’ordre du millimètre.
Il est établi qu’avancer ainsi la selle, permet d’être plus à l’aise sur les pentes importantes (pour vous convaincre, regardez la position des VTTistes, mais qui doivent en plus gérer la question de la motricité) et favorise des cadences de pédalage élevées. Au contraire, cela sollicite davantage les chaines musculaires situées sur l’avant de la jambe, celles qui « fatiguent » plus vite. C’est donc souvent un compromis à trouver. Quoiqu’il en soit, celui de Valverde a évolué au fil de ses 17 saisons professionnelles.
Pour revenir à notre classement cadres/groupes/roues, le détail n’est pas donné pour chacune des marques mais avec 46 points marqués cette semaine grâce à Deceuninck – Quick-Step et Bora Hansgrohe, le trio Specialized/Shimano/Roval continue d’accentuer son avance.
Classements du World Tour Matériel 101 #6 | © Vélo 101
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