En particulier Milan San Remo avec un magnifique Julian Alaphilippe, qui déclenche les hostilités puis s’impose au sprint sur la Via Roma de San Remo.
Cette semaine c’est donc Milan San Remo qui a attisé tous les regards. Le monument le plus disputé de l’année car beaucoup de coureurs peuvent rêver de gagner. Le scénario du déroulement de la course a été classique avec la constitution d’une échappée matinale.
Un peu plus tard, ce qui a davantage interpellé est la descente incroyable de Niccolo Bonifazio (Direct Energie) sur la Cipressa. Ce dernier a avoué n’avoir touché les freins que 2 à 3 fois. Il faut dire que le coureur, originaire de Diana Marina, décrit la Cipressa comme son jardin ou plutôt son « bureau » même s’il vit aujourd’hui à Monaco. Grâce à sa connaissance du terrain et sa dextérité il a pris un avantage de 20 sec sur ses poursuivants et atteint la vitesse de 85 km/h. Incroyable en connaissant la sinuosité de la route. Il a maintenu un écart sur la partie plate avant le Poggio mais a dû se « garer » ensuite, ce qui l’a fait passer la ligne d’arrivée à la 131ème place à 6min31 de Julian Alaphilippe (Deceuninck-QuickStep). Bonifazio explique que cette aptitude à descendre qui lui a permis de doubler des motos sur cette section, lui provient de l’enfance et du fait qu’il est passionné de moto au point d’avoir roulé longtemps avec, avant de monter sur un vélo.
Pour revoir ces images : https://twitter.com/Milano_Sanremo/status/1109520152217993216
Bonifazio dans ses oeuvres dans la descente de la Cipressa | © Eurosport
A propos de vitesse, si le scénario de Milan San Remo a mis en avant les puncheurs et relégué les principaux sprinteurs dans un 2ème rideau c’est bien parce que le Poggio a été monté extrêmement vite : environ 5min40 pour les meilleurs, confirmé par l’analyse des données Strava. Ce qui constitue certainement un record, dans des temps voisins de ceux de Laurent Jalabert et Maurizio Fondriest quand le français l’avait emporté en 1995. Ceci donne aujourd’hui des puissances très élevées, d’autant après 280 km de course et 6h30 d’efforts : entre 400 et 500w selon le poids des coureurs et très probablement selon leur placement, « dans les roues » ou « dans le vent ». Ainsi on peut donc noter que Julien Simon (Cofidis) a réalisé l’une des montées les plus rapides en 5min48 mais que cela ne lui a pas permis d’intégrer le groupe initié par Alaphilippe, au contraire de Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida) a pourtant effectué une ascension 6 sec moins rapidement.
Alaphilippe plante une attaque dans le Poggio | © RCS
Un autre aspect lié au matériel a dicté les derniers kilomètres : le saut de chaine de John Degenkolb (Trek Segafredo). Alors que l’équipe a utilisé en début d’année le groupe Sram Red eTap AXS dans sa version double plateau (avec des plateaux de dentures réduites et un petit pignon de 10 vitesses), Degenkolb a été victime de cet ennui mécanique avec un mono plateau ! On ne peut s’empêcher de penser que son saut de chaine est dû à l’utilisation du mono plateau, et il est certain que l’ambiance a forcément été plus que morose au niveau du camion de l’équipe, après la course. Etonnant que sur une telle course, l’équipe utilise une technologie aussi récente même si elle avait été employée l’année passée par l’équipe Aqua Blue sur un vélo 3T Strada… mais sans avoir donné totale satisfaction. A suivre dans les prochains World Tour Matériel 101.
Transmission Sram 1x | © Vélo 101
Du côté de nos classements, rien ne bouge : Specialized pour les cadres, Shimano pour les groupes et Roval pour les roues. Il faut noter que le nombre de points mis en jeu était peu élevé cette semaine malgré la présence du monument qu’est Milan San Remo (20 points marqués) et les 2 victoires de l’équipe Lotto Soudal sur les 2 autres possibilités de « scorer ».
Le podium World Tour Matériel 101 © Vélo 101
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