Vélo 101 avait rencontré l’un de ses mécaniciens (américain) dont l’expérience de 20 ans l’a conduit d’abord par des magasins de vélo et depuis 4 ans dans l’univers de la course tant auprès des coureurs que des coureuses de l’équipe Rally UHC, selon les besoins. Les 2 équipes roulent strictement sur les mêmes machines, c’est-à-dire sur des cadres Felt, dont la marque appartient aujourd’hui au groupe Rossignol qui détenait déjà Time.
© Vélo 101
– Première question pour entrer directement dans le sujet : quels sont les aspects que vous préférez et ceux que vous détestez dans votre travail ?
Parmi ce que je préfère, je dirais voyager, voir de nouveaux pays, découvrir d’autres cultures.
Ce que j’aime le moins, laver les véhicules (autres que les vélos donc) peut-être mais rien de vraiment notable ni de rédhibitoire.
– Quand il y a un attroupement de fans autour de vous en train de travailler sur les vélos sur une course par étapes, comment gérer-vous cela ?
Les fans, je comprends leur position, j’ai été à leur place avant. Ils sont en plus souvent très sympas donc tout se passe bien la plupart du temps.
– Quelle est pour vous la principale innovation technique : les groupes qui prennent régulièrement des pignons en plus, le DI2 ou l’électrique en général, le passage des câbles dans les tubes, les disques ou une autre innovation ?
Les freins à disques et pourtant j’ai été longtemps réfractaire. Les coureurs adorent de plus en plus en général. Ca s’installe pour longtemps. Il y a aussi l’absence de câbles visibles aussi.
Pour les disques, côté filles c’est peut-être plus une question liée au sponsor alors que les hommes c’est plus pour le côté technique. Au début, il n’y avait qu’une ou 2 équipes qui étaient fournies en vélos à disques mais aujourd’hui c’est tellement généralisé.
© Felt bicycles
– Avec les cyclistes que vous avez croisées dans votre équipe, qui est celle qui est la plus méticuleuse et la plus intéressée par le matériel ?
(Hésitations). Honnêtement, j’ai du mal à répondre à cette question. Je dirais que tout le monde l’est.
– Comment gérez-vous le fait que certaines coureuses ne font pas forcément la maintenance de leur propre vélo d’entrainement ou le tiennent sale ? Quelle est votre réaction face à cela ?
Alors, cette année il y a une nouvelle règle dans l’équipe : si les filles arrivent avec un vélo sale, elles doivent s’occuper de mon linge et le laver (rires).
– Selon-vous quel est le côté le plus stressant de votre métier, les chutes ou passer les contrôles sur les Contre La Montre par exemple ?
Je suis à l’arrière d’une voiture. Le CLM est le plus stressant et très prenant à coup sûr, tout au long de la journée. Sur une étape en ligne, après 30-40 km ça devient normalement plus tranquille, j’ai même le temps de prendre une petite collation.
© Felt bicycles
– Avez-vous un dialogue avec l’assistance neutre ?
Chaque course est différente : parfois l’assistance n’a pas de vélo à disque comme rechange et parfois l’assistance en a. Nous essayons effectivement de dialoguer afin de venir en aide le plus vite possible aux coureurs qui auraient un souci.
– Le monoplateau : quel est votre avis sur cet élément ?
Pour être honnête, je ne crois pas au mono plateau pour le moment. Ok pour le changement simplifié et même absent en l’occurrence mais j’attends de voir. Le souci est que l’éventail des développements est plus compliqué avec un seul plateau.
– Toujours dans votre travail, vous devez être adaptable comme par exemple quand un nouveau cadre doit vous équiper. Cet aspect est pour vous quelque d’excitant ou au contraire une source de stress ?
Les 2. C’est bien d’avoir un partenaire de longue date pour savoir où l’on met les pieds mais avoir un nouveau partenaire c’est également sympa car il faut se remettre en cause.
– Vous avez des coureuses venant de différents pays. Comment se passe le mélange ?
Beaucoup de nord américaines, donc Canada et Etats-Unis principalement. L’approche est un peu différente car c’est un sport plus « vieux », plus traditionnel.
– Comment vous voyez-vous dans 10 ans ?
J’aimerais rester plus en Europe pour la culture et notamment en France qui est un pays que j’aime beaucoup. Sur les courses américaines, j’ai en plus l’impression d’avoir fait le tour de la question.
– Pensez-vous que le futur du vélo est féminin ?
Oui, c’est bien possible ! Il y a régulièrement de nouveaux talents, l’engouement augmente, les courses sont différentes comparées aux hommes. Par exemple, il n’y a pas un ou deux coureurs comme chez les hommes qui peuvent gagner mais 5 voire 10 régulièrement, ce qui devient plus spectaculaire.
– Certaines personnes poussent pour un Tour de France de 3 semaines avec les filles, quelle est votre opinion sur la question ?
Le format 10 jours serait parfait, celui de 3 semaines serait au contraire quelque chose de trop compliqué à gérer, notamment au niveau des infrastructures.