Et de deux ! Le slovène Primoz Roglic a obtenu dimanche sa seconde victoire au classement général final de la Vuelta. Une victoire en forme de revanche, après son traumatisant échec lors du dernier Tour de France. Victorieux de Liège-Bastogne-Liège en suivant, le leader de la Jumbo-Visma a poursuivi en Espagne sa rédemption.
Mais le slovène a dû s’employer pour ne pas revivre la même désillusion qu’en juillet dernier face à son compatriote Tadej Pogacar. Cette fois, ce fut l’équatorien de l’équipe Ineos, Richard Carapaz qui l’a fait trembler jusqu’au bout samedi dans l’Alto de la Covatilla. Malgré une équipe tout aussi surpuissante que sur le Tour, Primoz Roglic a une fois de plus failli la veille de l’arrivée. Pour finalement 24 secondes, il devient ainsi le 8ème lauréat de deux Vuelta et le sixième coureur a la remporter au moins deux années consécutives. Vainqueur également du maillot vert et de 4 étapes, le numéro un mondial a atténué sa déception en Espagne. De quoi partir léger en vacances.
Jumbo Vimsa contrôle en montagne | © Jumbo Visma
Parcours accidenté, spectacle garanti
Avec une pléiade de favoris au départ d’Irun, la Vuelta 2020 a été pleine de suspense.
Et même si une bonne partie des principaux protagonistes annoncés au départ ont craqué ou abandonné en cours de route (Dumoulin, Froome, Pinot, Chaves, Martinez…), le spectacle a été garanti. Avec un parcours très accidenté, l’équipe Movistar a souvent agité la course avec ses trois leaders mais une fois de plus sans succès. Son premier représentant (Enric Mas) terminant à la cinquième place du général final, derrière le vétéran irlandais Dan Martin et le grimpeur britannique Hugh Carthy, d’Education First. Ce dernier, lauréat au sommet de l’Angliru, échoue à seulement 47 secondes de la victoire finale ! Malgré ses 26 ans, il incarne parfaitement l’émergence de nouveaux talents pour la victoire finale dans les Grands Tours. Enfin, Richard Carapaz attendra pour remporter son second Grand Tour après le Giro 2019. Les bonifications obtenues durant la totalité de l’épreuve par Roglic auront eu raison de lui. Il devient néanmoins le premier équatorien à monter sur le podium du Tour d’Espagne.
L’Angliru est ses terribles pourcentages | © Education First
Des Français omniprésents !
Malgré un début de Vuelta compliqué, les coureurs français ont été acteurs sur le reste de cette Vuelta. À l’image de David Gaudu, qui a parfaitement compensé l’abandon de son leader (Thibaut Pinot) et assumé avec succès un rôle de leader, qui lui va bien pour l’avenir. Avec deux étapes et une huitième place au général final, le breton a imité son ainé lors de sa Vuelta 2018. Il est le seul français à intégrer un top 10 au classement général d’un Grand Tour cette année. Désormais régulier sur trois semaines, le lauréat du Tour de l’Avenir 2016 peut rêver en grand pour la saison 2021. Le coureur de la Groupama-FDJ a pu compter sur un très grand Bruno Armirail, dans un rôle de coéquipier de luxe. Le Bigourdan a fait sensation et s’est révélé le long des trois semaines de course. Omniprésent, Guillaume Martin (14ème au général) a surfé sur sa dynamique du Tour de France pour s’octroyer le maillot blanc à pois bleu de meilleur grimpeur de cette Vuelta. Depuis 2008, il est le sixième français a ramené ce maillot et succède ainsi à Geoffrey Bouchard. À l’affût de la moindre occasion, le normand de la Cofidis a cumulé les accessits. La victoire d’étape s’est refusée à lui mais elle lui est promise dans ses prochains Grands Tours. On n’oublie pas non plus les numéros de Rémi Cavagna, élu supercombatif de cette 75ème édition et proche de la gagne lors de la 16ème étape. On retiendra enfin l’éclosion du jeune Clément Champoussin (AG2R la Mondiale) à l’attaque dans le final de la 3ème étape au Lagunas de Nella et 17ème du chrono au sommet du Mirador de Ézaro. Encore un peu tendre sur trois semaines, il a laissé entrevoir de très belles perspectives à l’avenir.
Par Maxime Lacaze