Le modèle Sutro est destiné à la base aux cyclistes urbains qui verront certainement dans son esthétique un modèle très tendance : l’écran est très large, à la manière d’un masque. Oakley n’est d’ailleurs pas le seul à s’être engouffré dans ce concept et il est possible de retrouver ce type de forme chez Poc par exemple. Ce sont d’ailleurs les lunettes fréquemment choisies par Egan Bernal lui même, en lieu et place des modèles plus classiques. Du fait des dimensions de l’écran, certains visages fins ne vont pas forcément s’accorder avec l’esthétique générale.
Si visuellement parlant, je ne suis pas fan de ce look – mais ceci est par définition tout à fait subjectif – ces Sutro ont été mises à rude épreuve durant plusieurs semaines dont 10 jours de canicule. De quoi vérifier si les « qualités urbaines » se prolongeaient également sur la route, à la belle saison.
© Vélo 101
Signalons que le prix public de cette paire de lunettes est moins élevé que les habitudes de la marque avec 152€. Pour ce prix vous aurez aussi droit à une boite de rangement de qualité, c’est-à-dire qui se s’écrasera pas quand elle se retrouvera au fin fond de votre valise de transport.
Un écran étonnant d’efficacité
Oakley annonce que l’écran ici testé, le Prizm Road, fait passer 20% de transmission de la lumière. Dans la gamme des écrans de la marque, vous pouvez des écrans qui laissent passer plus de lumière (donc prévus a priori pour des luminosités plus faibles) et d’autres qui laissent passer moins de lumière (donc prévus a priori pour des luminosités plus importantes). Quoi qu’il en soit, avec un soleil bleu azur et des températures avoisinant les 40°C à l’ombre, l’écran Prizm Road s’est montré parfait au niveau de la protection, sans provoquer la moindre sensation d’éblouissement même lorsque le soleil était à son zénith.
Le ressenti est également très agréable. En effet, si le cycliste « voit la vie en rose » avec cet écran, les contrastes sont clairement augmentés, ce qui est très agréable dès lors qu’il roule. En descente, c’est d’autant plus pertinent, surtout à grande vitesse. Seuls les passages brusques en forêt réclament à l’œil de s’ajuster mais là encore, les 20% de transmission de la lumière font du Prizm Road un excellent compromis… pour l’été ou pour les journées relativement à bien ensoleillées.
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Pour des saisons nettement moins lumineuses, il reste l’écran Prizm Trail qui se montre très efficace sur la route… malgré son appellation. C’est d’ailleurs un écran souvent utilisé par Pauline Ferrand-Prévot, en cyclo cross évidemment mais aussi sur la route.
C’est donc bien à l’usage que la forme de ces lunettes, ou plutôt de ce masque, fait merveille : il n’y a pas d’entrée d’air (celles qui provoquent parfois des larmoiements), les yeux sont parfaitement protégés et l’écran occupe tout le champ de vision (qui devient par la même occason très clair et précis), au contraire d’autres modèles plus « minimalistes » comme les Radar, un modèle emblématique chez les « routiers », dont le rendu est en comparaison nettement moins « panoramique ».
Seul petit revers de la médaille, en cas de très forte chaleur les Sutro ont tendance à tenir chaud. Ceux qui sont sensibles à ce phénomène auront tout intérêt à ôter ces lunettes pour les accrocher par exemple au niveau des ouvertures situées sur le casque.
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Mais le bilan général reste très favorable pour un accessoire choisi souvent en 1er lieu pour son aspect visuel. Au-delà de cette caractéristique, les Oakley Sutro remplissent parfaitement leur cahier des charges sur le plan technique : la protection est ultra efficace, les reliefs de la route sont mis en valeur par un contraste plutôt bluffant, ce qui concourt finalement à la sécurité. Si bien que le champ d’action du produit va bien au-delà de l’utilisation urbaine et branchée, affichée au 1er abord : ce sont de vraies lunettes pour une pratique sportive sur route.
A 152€, si l’addition peut semble salée pour une paire de lunettes, le rapport qualité/prix reste d’un bon niveau surtout quand on connait les prix habituellement pratiqués par la marque.
Pour toute information complémentaire, www.oakley.fr ou posez vos questions à testvelo101@velo101.com.
Par Olivier Dulaurent