Il ne s’agit pas du modèle le plus léger de l’équipementier – pour cela rien ne remplace les lacets – mais le but est clairement d’obtenir le meilleur rendement associé au confort, de préférence pour ceux qui parcourent des dizaines de milliers de kilomètres par an. Les « 1ers visés » sont les pros et les plus attentifs d’entre vous ont certainement remarqué que les Imperial équipaient les pieds de Thibaut Pinot.
Précisions ici que derrière le choix des champions, s’il y a parfois des contraintes de marque liées aux contrats, les chaussures – tout comme les selles – sont des éléments tellement importants jouant donc sur la performance qu’il est impossible d’imaginer un coureur utilisant des chaussures qui se déforment sous l’effort et qui ne soient pas confortables quand il s’agit d’aligner 35000 km dans l’année.
Les Giro Imperial ici portées par Thibaut Pinot lui même | © Giro
Pour justifier leur positionnement tout en haut de la gamme, les Imperial emportent bon nombre d’aspects techniques. La tige est constituée d’un monofilament, appelé Synchwire en interne. Ce matériau ultraléger est sensé s’adapter comme une seconde peau au niveau du pied et trouve son prolongement grâce à une double boucle Boa. Giro annonce que cette construction améliore la ventilation à l’intérieur de la chaussure sans en altérer la rigidité.
Giro Imperial | © Giro
1er contact
Ce qui surprend quand on tient dans la main pour la 1ère fois les Giro Imperial est le côté minimaliste du chaussant. En effet, le matériau est à la fois très léger, très souple et très aéré. L’inquiétude tend à gagner à propos de la rigidité mais heureusement celle-ci parait également bien distribuée avec un talon plus ferme. Sur la balance, cela donne 538 g vérifiés la paire en taille 45.
Les chaussures sont livrées avec une semelle intérieure astucieuse car forte de 3 hauteurs interchangeables de voûte plantaire, elle permet de s’adapter aux différentes formes du pied à ce niveau.
Pour bien préciser les conditions du test, les chaussures Giro me sont familières puisque j’ai principalement roulé avec le modèle Empire ACC et Empire SLX ces dernières saisons. Ces 2 modèles sont à lacets tandis que les Imperial proposent un serrage à l’aide de 2 boas.
Comme le montre la photo ci-dessous, avec la semelle d’origine même en adoptant la voûte plantaire la plus haute, il y a un léger excès de matériel. Davantage qu’avec les Empire dont les lacets permettent de répartir plus uniformément la languette quand la chaussure est serrée au maximum, comme c’est le cas ici. Mais il est important de souligner que mon pied est étroit et son coup de pied « bas ». Si les chaussures ont été régulièrement utilisées avec d’excellentes chaussettes Giro HRC, dans le cas présent des chaussettes plus « volumineuses » notamment sous la plante du pied comme les Defeet Cyclismo ont donné de meilleurs résultats. Une autre façon de procéder a été de placer une semelle interne plus épaisse permettant de diminuer le volume interne de la chaussure.
© Vélo 101
Cependant, il convient d’insister à nouveau sur la « configuration » rare du pied de l’utilisateur et la caractéristique décrite ici ne peut pas être considérée comme un défaut. C’est ici qu’intervient un vrai casse-tête pour les fabricants comme Giro qui doivent concevoir un modèle permettant de couvrir toutes les formes de pied, du plus étroit au plus large, sans compter les contraintes liées au coup de pied. Pour un pied allant d’étroit à universel, les Giro Imperial ont donc un chaussant parfaitement adapté. Pour les pieds extrêmement étroits il convient de faire éventuellement quelques aménagements, comme évoqué ici.
© Vélo 101
Sur la route
Cependant, une fois les conditions réunies, les Imperial ont répondu à toutes les attentes et ont montré que si le prix demandé (429€) est très élevé, la qualité globale de la chaussure est à l’unisson.
Précisons tout d’abord que la semelle extérieure plutôt plate, dans la tendance actuelle, permet de s’adapter à tous les coups de pédale, avec une préférence pour les cadences de pédalage élevées où le couple pied-chaussure offre un pédalage plus rond d’autant que la semelle extérieure est très fine, ce qui ajoute à l’impression de « rondeur » sur l’ensemble du cycle de pédalage.
Ensuite, les sorties effectuées ont tenté de pousser les chaussures dans leurs retranchements : pédalage dans des murs à 18% à 40 rpm ou au contraire en hypervélocité au-delà des 130 rpm, rien n’a été épargné aux Giro Imperial. Dans tous les cas, aucune faiblesse de la chaussure n’a été notée : le chaussant qui paraissait « léger » en statique s’est montré à la hauteur, le pied est parfaitement stable et le talon lui-même est bien verrouillé. La transmission de la puissance se fait ainsi dans les meilleures conditions.
Du fait du matériau et des nombreuses aérations, la ventilation est excellente. Si les chaussures ont été testées durant l’été, il faudra être vigilant quand les températures sont fraiches voire froides tant le cycliste ressent l’air passer à travers les ouvertures. Mais là encore, le cycliste va aisément s’adapter avec des couvre chaussures adéquates.
Le système Boa quant à lui, de plus en plus présent sur les chaussures de cyclisme, se montre toujours aussi versatile avec la possibilité d’ajuster le serrage au cours de la sortie ou en fonction de la météo. Le système est même garanti à vie sur simple demande !
© Vélo 101
Au final, une fois avalée la somme à dépenser pour les Giro Imperial, le modèle se révèle comme un excellent compagnon de sortie pour cycliste exigeant. Esthétiques, rigides, confortables et performantes, elles répondent aux besoins de ceux pour qui le look, le confort et les watts sont des critères primordiaux.
Pour aller plus loin :
www.giro.com
Vous pouvez poser vos questions à propos de l’essai à l’adresse testvelo101@velo101.com
Par Olivier Dulaurent