Organisateur du Tro Bro Leon
Au moment de votre carte de vœux, vous sembliez assez pessimiste quant au futur du Tro Bro Leon. Pour quelles raisons ?
– On se demande où l’on va, comment sera la Pro Séries en 2020 selon la réforme de l’UCI et quel plateau de coureurs va-t-on avoir.
Cela veut dire qu’au niveau de cette réforme de l’UCI, aujourd’hui quelles informations avez-vous ?
– En 2020, il y a aura des courses en Pro Séries composées des classes 1 et Hors Catégories. Pour en faire partie, il existe un critère sur la retransmission à la télévision. De ce côté-là je suis tranquille car je l’ai depuis 12 ou 13 ans.
© Tro Bro Leon
En ce qui concerne la présence des équipes. Il semble que le régime « Coupe de France » s’essouffle quelque peu. Pour l’heure avez-vous des informations sur les éventuelles équipes présentes sur le Tro Bro Leon ?
– Nous avons l’ensemble des équipes françaises mais n’avons pas d’équipes Pro Tour étrangères. Je sais bien que la Bretagne c’est loin mais c’est le constat qui est fait. Même au niveau des français, nous n’avons malheureusement pas beaucoup de grands noms, ce sont quasiment toujours les mêmes qui viennent.
Tout ceci semble paradoxal car vous êtes présenté comme le Paris-Roubaix breton, il y a ces fameux ribinoù. Et d’un autre côté vous dites que les équipes négligent votre épreuve. Avez-vous une explication ?
– C’est paradoxal en effet. Tout le monde dit que nous avons une belle épreuve et j’ai envie de répondre « mais alors, venez dans ce cas-là ! ». On nous répond parfois que certains coureurs participent à une autre course que la nôtre pour en préparer une plus tardive. Il s’agit alors peut-être d’une question de calendrier. Mais pour rester optimiste, en 2018 nous avons eu un beau vainqueur avec Laporte vainqueur et Gaudin 2ème. Nous avons réellement besoin de ces grands noms au départ.
Jean-Paul Mellouët bien entouré | © Vélo 101
Que pouvez-vous dire aujourd’hui, à quelques semaines finalement du départ et quelles garanties avez-vous concernant les équipes ?
– Nous avons, pour les principales, l’ensemble des équipes françaises ainsi que Wanty Groupe Gobert, Wallonie Buxelles, Israel Cycling Academy, Androni Giocattoli-Sidermec.
Stéphane Heulot et son équipe américaine Rally ne peut pas venir en raison des Wild Cards accordées pour la Flèche Wallonne. L’équipe est bien déçue mais voilà, c’est ainsi.
Il existe des bruits qui courent à propos d’un Paris-Roubaix féminin, est-ce que ça ne serait pas le moment de lancer un « Paris-Roubaix breton et féminin » ?
– C’est vrai que cela a été évoqué en interne, mais si ASO lance leur course, ils prendraient la place. Même si, comme vous le précisez ce ne sont pour le moment que des bruits les concernant. Quoiqu’il en soit, il existe une volonté locale et même des coureuses comme Audrey Cordon m’en ont parlé. Il faut aussi trouver une date pour le faire. Idéalement ça serait la veille des pros hommes mais ce jour là se disputent aussi les épreuves cyclo dont une nouveauté avec la formule Gravel (50% de ribinoù).
Le dimanche j’ai aussi 2 courses d’attente avec une course junior et une Trophée Madiot en cadets, soit 300 concurrents en 2 épreuves. Le weekend est donc réellement chargé !
A propos de cette cyclosportive, vous l’avez aussi placée sous l’angle vintage, que peut-on en dire pour cette année ?
– Il y a une petite centaine de cyclistes qui viennent pour ça mais la majorité des cyclistes viennent pour les formats plus classiques, parfois de loin comme de Californie, Nevada ou Australie, des anglais aussi ou encore des italiens. Nous avons aussi des français qui viennent d’assez loin alors que les bretons eux-mêmes attendent le dernier moment pour voir quel temps sera de la partie.
Par rapport à l’actualité de la Bretagne, le Tour du Bretagne féminin qui renait et « Plouay » (Bretagne Classic) qui était menacé il y a peu, qu’est-ce que ça vous inspire ?
– J’ai vu que le final serait à Lannilis, et ai été informé sur le tard mais en tout cas il s’agit d’une belle initiative qui pourrait reprendre le circuit final du Tro Bro Leon sur la fin. Je n’en sais pas plus et j’avoue avoir été surpris par cela.
A propos de « Plouay », le problème était surtout à propos de la retransmission TV mais a priori c’est rentré dans l’ordre.
Comment voyez-vous le Tro Bro Leon dans 5 ans ?
– Question difficile. Etant donné l’âge que j’aurai dans 5 ans, je me fais un peu de souci. Ça veut dire que j’aurai alors 40 éditions à mon actif. J’ai démarré à 35 ans, ça fait la moitié d’une vie à le faire, je me demande parfois pourquoi j’ai commencé à le faire. C’était vraiment sympa jusqu’en 1998-1999, nous sommes ensuite passés au niveau Pro.
Il faut resituer les choses dans leur contexte, en 1984 sur la toute 1ère édition, c’était la 1ère fois que des chemins de terre étaient ainsi mis sur une épreuve cycliste. Certains journalistes m’ont pris pour un débile, m’expliquant qu’il n’y aurait qu’une seule édition. Mais cela a rapidement beaucoup plu aux coureurs.
Nous avons ensuite fait le saut vers les pros, le budget a alors changé. Aujourd’hui il est de 400000€ dont 300000 à aller chercher.
© Vélo 101