La saison européenne est derrière nous, l’automne est finissant et la fin de l’année s’annonce mais celles et ceux en mal de vélo au soleil et de dépaysement ou qui en 2019 n’avaient pas eu leur compte de cyclo-sportives pouvaient s’engager dans le Spinneys Dubai 92 Cycle Challenge qui s’est couru ce vendredi 29 novembre.
En ses 10 années d’existence cette épreuve, qui fait partie de la série des Gran Fondo organisés de par le monde sous les auspices de l’UCI — au même titre que la cyclo sportive des Tre Valli Varesine où La Bourgogne Cyclo qui sera l’épreuve française du calendrier 2020 — s’est imposée comme LA cyclo-sportive de cette région du Golfe Persique, une région où le cyclisme est en plein essor, particulièrement à Dubaï, cette cité très cosmopolite et hyper-dynamique où rien ne semble trop beau ni impossible.
Ce vendredi ce sont 1300 cyclos dont 150 féminines qui étaient engagés pour venir se frotter à l’asphalte des artères de la Ville-Emirat, sur 2 parcours : le Gran Fondo de 100 km, et une épreuve courte de 38 km. Des cyclos de plus de 60 nationalités différentes, originaires de tous les continents, une diversité tout à fait symptomatique de la mondialisation croissante du cyclisme. Parmi tout ce beau monde, un petit contingent français d’une une dizaine d’engagés.
Départ au petit matin | © Vélo 101
Comme pour beaucoup de choses à Dubaï, rien n’est laissé au hasard dans l’organisation : sponsors prestigieux, routes entièrement fermées, bénévoles en abondance sur le parcours pour le fléchage et le ravitaillement, motards et voitures de police en nombre et assistance médicale et mécanique pour protéger ou secourir les participants. Tout ce déploiement de moyens ne nuit en rien à l’ambiance générale de l’épreuve, très conviviale et sympathique, aussi bien avant la course, dans les sas de départ, qu’à la fin, où tout le monde prend part, accompagnateurs compris, à une très belle et très fournie brunch party au bord de la piste du circuit automobile de Dubaï, points de départ et d’arrivée du parcours.
Comme souvent dans le cyclosport, c’est une épreuve qui demande d’être matinal : départ du 100 km prévu à 6H15, d’abord pour les coureurs et coureuses de la catégorie élite, puis pour le gros des engagés, répartis en 5 sas de 250 participants environ, partant en cinq vagues espacées de quelques minutes. Après deux kilomètres sur le magnifique circuit automobile derrière un pace car à 25-30 km/h, on franchit la ligne de chronométrage dans la rougeur du soleil levant et c’est parti…
C’est une cyclo sur un parcours plat : le site web de l’organisation précisait bien que les seules montées étaient les ponts et échangeurs routiers. Même s’ils sont hauts et nombreux à Dubaî ce n’est pas le Mortirolo donc ça roule vite, et ça roule par grappes, d’abord parce que ça part par vagues, ensuite parce que dans le désert de ces régions-là —souvenons nous des championnats de Doha en 2015— il y a du vent. En anglais, langue de la course, cela donne de l’echelon riding, en français des bordures. Pas des bordures flandriennes, car on court sur des artères qui sont tout sauf étroites, mais des bordures quand même. Le parcours, fait de long bouts droits, amène les concurrents à travers quelques quartiers emblématiques de la ville : une boucle de la Motor City jusqu’à la récente Marina, un long crochet dans le désert jusqu’au site de la future expo universelle Dubaï 2020, puis demi-tour pour 25 km interminables, tout droit dans un vent de trois -quart face, avant de retourner vers le circuit pour y boucler les 2 derniers km. Au final un parcours de 103 km avec 370 m de dénivelé positif, comme quoi le désert n’est pas complètement plat, ce ratio dénivelé/distance étant pour ceux qui connaissent l’anneau parisien presque exactement le même que celui de Longchamp.
A l’arrivée, une très belle cérémonie de podium, avec prix multiples remis par les sponsors et officiels, dont Andy Schleck en personne. Pour avoir droit à ce podium, il fallait rouler à plus de 44 de moyenne pour les hommes, avec la victoire d’un concurrent slovène Bojan Durdic et à 41 km/h pour les féminines (victoire d’une concurrente néerlandaise, Annemiek Stegehuis).
© Spinneys Dubaï 92 Cycle Challenge
La catégorie élite faisait l’objet d’un classement séparé, au sommet duquel on retrouve Janez Brajkovic, ex-vainqueur entre autres du Critérium du Dauphiné, qui réside à Dubaï, et qui s’apprête à entamer une nouvelle saison dans l’équipe continentale slovène Adria Mobil. Selon lui son idée dans ce Gran Fondo n’était pas nécessairement de gagner mais de participer à un bel événement cycliste dont il connaît bien les organisateurs.
Un bel événement en effet, une expérience unique sur un parcours très singulier.
En compagnie de Janez Brajkovic | © Vélo 101
Une source d’inspiration dans la quête de nouvelles expériences cyclo-sportives. L’envie d’y retourner en 2020 est très forte !
Par Olivier Milliès-Lacroix