Présenté en novembre dernier, le VAE Cannondale SuperSix EVO Neo fait sensation avec ses lignes semblables à celles d’un vélo de course classique. Pesant moins de 12kg (pour la version haut de gamme avec 11,3kg en taille L), il se classe parmi les poids légers dans le monde des vélos de course à assistance électrique. Trois modèles sont proposés à la vente : les SuperSix EVO Neo 1, 2 et 3. Le premier désignant le haut de gamme, le troisième l’entrée de gamme. Le modèle intermédiaire nous a été confié pour ce test, réalisé sur les routes de Savoie et de Haute-Savoie. Un terrain propice pour bénéficier d’une assistance.

Le VAE Cannondale SuperSix EVO Neo 2Le VAE Cannondale SuperSix EVO Neo 2 | © Vélo 101

L’assistance électrique est évidemment le point central chez un VAE. Pour rappel, les VAE sont bridés à 25km/h pour respecter la loi : au-dessus de cette vitesse, on rentre dans la catégorie des cyclomoteurs électriques ce qui impliquerait une immatriculation du vélo. Donc dès que cette vitesse est dépassée, l’assistance se coupe, il faut l’avoir en tête.

Cannondale a fait le choix d’un moteur Mahle ebikemotion X35 de 250 watts, qui n’est autre que le moyeu de la roue arrière. Massif avec ses 10 centimètres de diamètre, il reste cependant discret, caché par le disque et la cassette. La batterie est quant à elle nichée dans le tube oblique qui est à peine plus gros que celui d’un SuperSix EVO classique. En regardant le vélo de profil, difficile de déceler les signes d’un VAE. Ajoutons à cela une intégration des gaines et du serrage de la tige de selle, on obtient un vélo très bien fini, digne d’un très beau vélo de course.

Le vélo présente une belle finition, notamment sur le poste de pilotageLe vélo présente une belle finition, notamment sur le poste de pilotage | © Vélo 101

Lorsqu’on y regarde de plus près, on s’aperçoit que le serrage de la roue arrière qui contient le moteur est constitué de deux boulons de chaque côté du cadre. Cannondale nous a expliqué ne pas pouvoir envisager un autre système de serrage, un axe traversant n’aurait pas autant de force alors qu’il faut supporter les 40NM de couple du moteur. Il faudra donc s’équiper, à chaque sortie, d’une clé allen de 8 pour pouvoir démonter la roue arrière. En plus, une clé de 2,5 sera aussi nécessaire pour dégarnir le cache qui vient protéger le câble électrique d’alimentation du moteur. Attention de bien s’assurer d’avoir le nécessaire pour démonter l’ensemble avant de partir rouler. Nous en avons fait la mauvaise expérience en pensant que notre multi-outil ferait l’affaire. Une crevaison plus tard, on ne nous y reprendra plus. Mais on pense qu’à l’avenir, il pourrait être intéressant pour Cannondale d’équiper son vélo d’un système plus simple.

Le démontage de la roue arrière est rendu compliqué par le serrage et le cacheLe démontage de la roue arrière est rendu compliqué par le serrage et le cache | © Vélo 101

Le démarrage de l’assistance se fait grâce à un bouton positionné sur le tube supérieur. Un demi-tour de pédalier suffit pour « réveiller » l’assistance. Trois niveaux d’assistance sont proposés : vert (20% environ de la puissance maximale), orange (40% environ) ou rouge (95% environ). La couleur blanche indique que l’assistance est désactivée. Le même code couleur est utilisé pour contrôler le niveau de charge, blanc étant le niveau de charge maximal, rouge le plus faible. Le système se connecte aussi avec l’application ebikemotion, sur laquelle on retrouve le pourcentage de charge. Toutefois, cette application ne nous a pas particulièrement plu, en raison de coupures du Bluetooth notamment.

Le chargeur de batterie se connecte au-dessus du boitier de pédalierLe chargeur de batterie se connecte au-dessus du boitier de pédalier | © Vélo 101

Pour couper momentanément l’assistance, il faut simplement s’arrêter de pédaler (ou rouler au-dessus de 25km/h). Il est possible de changer de niveau à tout moment, que l’on soit en cours de route ou à l’arrêt. Ces paramètres s’appréhendent rapidement, on prend vite le coup.

A l’essai sur route, notre première impression est une sensation de facilité, procurée par l’assistance. C’est comme si quelqu’un nous pousse ou qu’un fort vent de dos nous vient en aide. On sent que « ça pousse » de la roue arrière, mais ce n’est pas dérangeant. L’assistance est silencieuse, elle est à peine audible sur le niveau vert, même à basse vitesse.

Si nous devions résumer chaque niveau niveau d’assistance, nous dirions que le niveau vert permet de passer les faux-plats avec aisance et des côtes jusqu’à 5% sans peiner. Au-dessus de ce pourcentage, l’assistance orange permet de conserver cette facilité et cela jusqu’à 7 ou 8% environ. A partir de 10%, si on souhaite toujours conserver cette aisance, l’assistance orange n’est plus suffisante et mieux vaut passer sur la rouge. Sur ce niveau, aucun pourcentage n’est alors trop raide pour le vélo, ça avance tout seul.

Le Cannondale SuperSix NEO Evo 2 est un vélo passe-partoutLe Cannondale SuperSix NEO Evo 2 est un vélo passe-partout | © Vélo 101

Après quelques semaines d’utilisation, on ressent une réelle facilité dans l’enchaînement des sorties. Même si rouler avec un VAE demande d’appuyer sur les pédales et de fournir une contraction musculaire, on se rend compte que les récupérations d’une sortie à l’autre sont plus rapides et les sorties difficiles moins éprouvantes.

Concernant les niveaux de puissance programmés sur l’assistance, nous aurions aimé avoir la possibilité de les ajuster, notamment le niveau rouge. Avec ce mode, le niveau de charge baisse vraiment très vite. Nous avons fait un essai sur une pente de 8% et en seulement 25′, 50% de la batterie s’était consommée, pour 8km. Avec ce mode, monter un grand col Alpin sera difficilement possible, ni même réaliser une sortie vallonnée de plus d’1h en totalité sur cette puissance. Il est donc impératif de « jongler » d’un mode à l’autre. Mais bien heureusement, les assistances verte et orange suffisent pour affronter la majorité des terrains. A plusieurs reprises, nous avons pu faire de belles sorties de 100km, sur 4h et avec un dénivelé supérieur à 2000m, en jouant correctement avec les niveaux d’assistance. A titre d’exemple, nous avons produit cette infographie qui résume les consommations de batterie sur des montées de référence.

Comparaison de la consommation de batterie en fonction du niveau d'assistanceComparaison de la consommation de batterie en fonction du niveau d’assistance | © Vélo 101

Mais le vélo, ce n’est pas seulement les ascensions, c’est aussi du plat et des descentes. Sur ces terrains où l’assistance n’est plus nécessaire, le vélo se comporte admirablement bien. Sur le plat, le vélo dispose d’un rendement suffisamment bon pour retrouver, à quelque chose près, les sensations que l’on peut avoir avec un vélo de course classique. Lorsque le pourcentage est nul, le poids du Neo 2 ne se fait pas sentir. En revanche, dès le moindre pourcentage, les 12,4 kilogrammes du vélo rappellent vite à l’ordre et la vitesse chute sensiblement jusqu’à ce que l’assistance prenne le relais.

En descentes, le SuperSix EVO Neo 2 nous a impressionné. En parcourant les cols de Savoie et Haute-Savoie, nous avions de quoi l’éprouver dans ce domaine. Le vélo est très bien posé sur la route, il respire la stabilité et la confiance. Son excellent confort dissipe à merveille les vibrations et le vélo s’emmène là où on veut qu’il aille. On redoutait avant le début du test que le poids du vélo nous déporterait dans certains virages, cela n’a jamais été le cas. Nous nous sommes vraiment fait plaisir avec, c’est la bonne surprise de ce test.

Au premier coup d'oeil, difficile de penser qu'il s'agit d'un VAEAu premier coup d’oeil, difficile de penser qu’il s’agit d’un VAE | © Vélo 101

Pour terminer, parlons de l’équipement du vélo. Pour monter son SuperSix EVO Neo 2, Cannondale a utilisé ses composants maison que sont le pédalier HollowGram, le système cintre et potence intégrés SystemBar SAVE carbon, ainsi que la tige de selle HollowGram 27 KNØT carbon. Ce sont d’excellents périphériques, qui sont montés sur les modèles hauts de gamme de la marque. C’est appréciable de les retrouver sur ce vélo. Toutefois, on relèvera un bémol en ce qui qui concerne le poste de pilotage. Les entretoises positionnées sous la potence viennent buter contre le tube de direction du cadre. C’est gênant pour faire du surplace ou lorsqu’il faut faire un demi-tour sec. De plus, ces mêmes entretoises sont massives, et l’intérieur des genoux vient régulièrement s’y frotter lorsqu’on est en danseuse. On appréciera si Cannondale corrige ces paramètres dans le futur.

Un groupe Shimano Ultegra mécanique à freinage hydraulique vient assurer une transmission et un freinage dont l’efficacité ne sont plus à démontrer. Enfin, les roues Cannondale Rde 1.0 sont basiques mais permettent de ne pas faire grimper le tarif du vélo qui se fixe à 5499€.

Dernier point important, le vélo et son système moteur/batterie ne doit pas être lavé avec un système haute pression mais il ne craint pas l’eau pour autant.

En résumé, Cannondale a réussi son SuperSix EVO Neo 2, pas seulement sur le plan de l’assistance, mais en construisant un vélo polyvalent, capable de bien rouler sur le plat et de descendre superbement bien.

Plus d’informations sur www.cannondale.com. Pour toute question sur ce test, vous pouvez nous contacter directement par email : testvelo101@velo101.com.