Les particularités du Neilpryde Diablo ressortent très vite ! Il s’agit d’un vélo très rigide et très stable. Si l’on doit retenir une seule caractéristique de ce vélo, c’est l’impression qu’il donne en descente. C’est un vélo léger, typé pour la montagne. En descente, il est fabuleux, mais il l’est aussi en relance. Nous avions testé l’an passé son petit frère, l’Alizé, un vélo qui nous avait surpris dans sa manière de devancer la mode des vélos aérodynamiques. Avec le Diablo, on revient dans du vélo haut de gamme, léger, de montagne, que toutes les marques peuvent avoir. On joue dans la cour des vélos classiques, avec forcément plus de concurrence que l’Alizé.
Ce qui le caractérise, c’est sa géométrie et cette rigidité du triangle avant due à sa conception en fibres de carbone unidirectionnel monocoque. Au premier coup d’œil, on voit que la douille de direction est très massive. Ça donne un vélo d’une stabilité exemplaire. En descente, c’est comme si on était sur des rails. Le freinage est aidé par les freins Shimano Ultegra et les flancs usinés des Mavic Ksyrium. C’est probablement le vélo disposant du freinage le plus puissant que nous ayons eu à tester. Les freins freinent bien, les roues aussi, sans aucune déformation dans le cadre lors des freinages puissants dans une descente comme celle du Ventoux, où nous l’avons testé.
Pour un vélo en taille 56, le Neilpryde Diablo tel que nous l’avons eu, monté en Ultegra avec des composants FSA de milieu de gamme, pèse sur la balance 7,390 kg sans pédales. Les équipements proposés ne sont pas forcément le meilleur compromis pour un vélo comme celui-ci, qui à notre sens devrait être équipé avec du Dura-Ace ou ce qu’il y a de plus léger. Dans ce cas, il descendra bien en-dessous des 7 kg pour arriver aux alentours de 6,8 kg avec des composants haut de gamme. Il faut rechercher ce genre de compromis car un cadre léger avec des composants lourds n’a aucun sens.
La caractéristique principale du Neilpryde Diablo, c’est sa rigidité, renforcée par la fourche droite. Quand on se met en danseuse et qu’on regarde le poste avant, cette masse du tube de direction avec cette fourche droite, c’est assez impressionnant. Petit inconvénient de cette géométrie-là, c’est que ceux qui pédalent avec les genoux un peu rentrés peuvent venir heurter le tube horizontal, lui aussi un peu large à la sortie de la douille de direction. Les pédaleurs du type Schleck risqueraient d’avoir des bleus à l’intérieur des genoux ! La forme du tube supérieur peut obliger à s’adapter dès le départ.
Qui dit rigidité dit évidemment confort un peu rude. On ne s’attend pas non plus à avoir un confort titane sur ce genre de vélo, qui n’est pas là pour ça. C’est un vélo très joueur avec lequel il faut constamment en remettre. Il ne s’agit pas d’un vélo de cyclotouriste, c’est clair. D’un point de vue rigidité, il est plus rigide que l’Alizé, qui semblait être un vélo à mi-chemin entre un vélo de contre-la-montre et un vélo aérodynamique. L’Alizé, malgré sa forme aérodynamique est plus souple que le Diablo, qui offre peu de compromis et est typé ou montagne ou coursier pour ce qui est des relances. Ceux qui aiment un vélo rigide, ayant du répondant, l’adopteront tout de suite.
Le Diablo est également rassurant pour ceux qui jouent des sprints. Vu la proéminence de la douille de direction et de tout le poste avant, on est sécurisé quand on va vite avec un vélo comme ça, et notamment au sprint. Il permet de virer très fort dans les virages des derniers kilomètres. En relance ou au sprint, la puissance que vous développerez ne sera pas perdue. Ce vélo est capable de vous faire gagner un sprint d’une demi-roue.
Le kit cadre est à 2375 euros, ce qui autorise à des montages bien placés. Le cadre est en-dessous du kilo, à 970 grammes. C’est donc un cadre léger et très rigide.
Plus d’infos sur Neilpryde sur www.neilprydebikes.com. Pour toute question sur ce test matériel, vous pouvez nous contacter directement par email : testvelo101@velo101.com.