Lancé à Eurobike 2016, il aura fallu attendre 3 ans pour voir enfin triompher un groupe FSA sur une course World Tour. Vainqueur de la 5ème étape de la Vuelta, Angel Madrazo (Burgos-BH) offre à FSA et son groupe K-Force WE sa première victoire majeure. C’est même un doublé puisque son coéquipier Jeste Bol vient prendre la 2ème place. Le premier était équipé d’un freinage à patins tandis que le second disposait d’un freinage à disques. Quoi de mieux pour mettre en lumière un groupe qui commençait à se faire désirer. Auparavant, les collaborations dans le développement du produit ont été multiples avec les équipes Cofidis, Astana, Direct Energie ou encore avec les coureurs Simon Clarke (EF Education First) ou Michal Kwiatkowski à l’époque de son passage chez Quick-Step.
Le groupe FSA K-Force WE Disc | © Vélo 101
Trois versions sont aujourd’hui proposées : l’une à freins traditionnels (2859,80€), une autre avec un montage de freins Direct Mount(2767,80€) en enfin la version avec un freinage à disques (3270€). Si on se fie aux tarifs, on s’oriente vers la catégorie des groupes haut-de-gamme. Qu’en est-il de la plus-value ? FSA annonce une autonomie de batterie plus longue que la moyenne, une connectivité avec son application dédiée WE Dashboard, une configuration de la transmission, et bien sûr, une technologie sans fil. Nous avons testé la version à disques du K-Force WE. Voici nos impressions.
Le groupe FSA K-Force WE (Wireless Electronic / Électronique sans fil) Disc est un groupe électrique 11 vitesses sans fil, ou presque dirons-nous. En effet, les dérailleurs avant et arrière sont connectés à la batterie par des câbles électriques. FSA a fait le choix de garder une connexion filaire pour l’alimentation des batteries afin de conserver une autonomie longue durée, dépassant les 4000 km et pouvant aller jusqu’à 6000 km suivant la fréquence des changements de vitesses de l’utilisateur. On surpasse largement les autres groupes du marché. Par contre, les leviers de changements de vitesses sont alimentés par une pile CR 2032 placée dans chaque levier. Ce mode d’alimentation particulier explique en partie la si longue autonomie de la batterie. Autre avantage, l’absence de câble de connexion au départ des leviers, donc un montage et un entretien des plus faciles. L’inconvénient est qu’il faudra contrôler attentivement le niveau de charge de trois éléments différents. Nous y reviendrons plus loin dans le test.
Le dérailleur avant FSA K-Force WE | © Vélo 101
FSA propose deux tailles de leviers de freins différents, standard ou compact, alors qu’un modèle unique est proposé par les autres groupes du marché. Le modèle levier standard est 6 mm plus long que le modèle compact. Pas de révolution, mais qui peut le plus peu le moins, alors bien vu FSA ! Par ailleurs, les leviers sont réglables pour se rapprocher ou s’éloigner du cintre. Ces poignées sont de petite taille pour un groupe hydraulique (et même s’il s’agissait d’un groupe mécanique), FSA réalise une sacrée performance sur cet aspect alors que les autres groupes du marché sont plus massifs. Les petites mains apprécieront. Cette taille minime participe à l’ergonomie de l’ensemble poignées/leviers car elle permet à tous les doigts de trouver leur place sur la poignée et d’agripper celle-ci fermement. Elles nous ont beaucoup plu.
FSA a conçu de très bons leviers | © Vélo 101
Le passage des vitesses se fait par communication ANT+. Pour changer de vitesses, le système retenu est une sorte de balancier vertical, avec un bouton d’action vers le haut, un autre vers le bas. C’est le même système sur les deux leviers. A ce sujet, on remarque un petit fil électrique qui parcourt l’intérieur du levier pour transmettre l’information d’action des boutons. C’est dommage car cela manque de finition. Concernant l’efficacité, le délai de réponse est instantané. Le passage des vitesses s’enchaîne avec fluidité et sans accroc. Il en est de même pour les plateaux, avec un dérailleur avant que l’on sent très puissant. Il est possible de passer plusieurs vitesses à la fois en maintenant la pression sur l’un des deux boutons de changement de vitesses. On dénote toutefois un léger manque de sensibilité des boutons. Il est arrivé qu’en cliquant mal ou avec peu de pression sur l’un des boutons, le dérailleur n’a pas réagi. Mais dans l’ensemble, on retrouve avec plaisir cette efficacité du changement de vitesses éléctrique.
Le dérailleur arrière FSA K-Force WE | © Vélo 101
Pour cet essai, nous disposions du nouveau capteur de puissance FSA Powerbox carbone, dont le test sera à retrouver sur Vélo 101 le mois prochain. D’ordinaire, un pédalier K-Force accompagne le groupe. A noter que la transmission est compatible avec des pièces Shimano.
Côté freinage, la qualité est au rendez-vous puisque celui-ci est simplement excellent, au niveau de ce qui se fait de mieux sur le marché. Il est puissant, ça décélère très vite, l’action des leviers est très facile. Il peut arriver que la roue arrière se bloque, mais il faut freiner très fort pour y arriver. Ca arrive chez n’importe quel groupe, FSA n’y fait pas exception mais il n’empêche que dans ce domaine, c’est du très haut-de-gamme. La taille du disque avant est de 160 mm tandis que l’arrière est de 140 mm. Nous sommes sur les standards. Les deux sont de marque FSA.
Le freinage à disque du FSA K-Force WE est excellent | © Vélo 101
Avant de parler de la batterie, il est important d’expliquer que le groupe doit s’allumer via un bouton ON avant son utilisation. Si on oublie cette étape, il est impossible d’effectuer le moindre changement de vitesse. Ca arrive la première semaine, mais pas plus longtemps. C’est un réflexe qu’il faudra prendre. Le groupe s’éteindra après 1h sans activité (avec les paramètres initiaux), ou manuellement. Cette solution ON/OFF a été mise en place pour sauvegarder l’énergie de la batterie. Toutefois, grâce à l’application, il est possible de laisser allumer le groupe en permanence.
Nous l’écrivions plus haut, la batterie n’alimente que les dérailleurs. Elle vient se loger dans le tube de selle. Pour la recharger, il faut débrancher le câble d’alimentation du dérailleur arrière et venir brancher ce dernier sur le chargeur WE. A noter que FSA a prévu une sécurité par l’intermédiaire d’une petite vis de maintien, afin d’éviter que le câble ne se débranche à cause des vibrations. La charge dure entre 3h et 4h. Les piles, quant à elles, seront à remplacer une fois vidées de leur énergie.
Pour connaître l’état de charge de la batterie mais aussi des piles présentes dans chacun des leviers de freins, cela se passe du côté du dérailleur avant avec 2 LEDs présentes et quatre couleurs qui indiquent le niveau de charge : bleu pour une charge forte (77% à 100% de batterie), vert pour une charge satisfaisante (23% à 77%), jaune pour signifier qu’il faut penser à recharger (0% à 23%) et rouge pour le niveau d’urgence (0%). Pour le niveau des piles, à chaque action du levier droit ou gauche, la LED correspondante va s’allumer. Pour la batterie principale, l’une des deux LEDs clignote toutes les trois secondes de la couleur correspondante au niveau de charge. Une fois ces paramètres en tête, il s’avère qu’il est très simple de contrôler les charges. On gagne en sérénité d’esprit alors qu’au départ, nous avions un peu peur d’être pris en défaut avec trois composantes à vérifier.
Des LEDs font office de témoin de charge de la batterie et des piles | © Vélo 101
FSA a mis en place une application pour smartphones et pour ordinateurs, FSA Dashboard afin de personnaliser son passage de vitesses. On peut alors paramétrer la descente/montée des vitesses et des plateaux avec le bouton haut ou bas de chaque levier, selon sa convenance. Il est aussi possible de passer ses plateaux avec le levier droit et les vitesses avec le levier gauche. La rapidité de changement multiple de vitesses est aussi paramétrable, tout comme la durée au bout de laquelle le système doit d’éteindre lorsqu’il n’est plus actif. Par ailleurs, on retrouve sur l’application le nombre de passage de vitesses (plateaux et cassette) ainsi que le niveau de batterie. Même si elle est en anglais, l’application est facile d’utilisation et se comprend aisément.
L’application FSA WE Dashboard se connecte au groupe | © Vélo 101
Dernier paramètre important chez un groupe, le poids de ses composants. Nous n’avons pu peser les composants étant donné qu’ils nous sont arrivés montés sur un vélo. Nous nous fierons aux données constructeur. Complet, FSA indique 2057 grammes, ce qui est très léger, peut-être le groupe à disque le plus léger du marché. La paire de leviers/étriers pèse 455 grammes, le dérailleur avant 162 grammes, le dérailleur arrière 216 grammes, la cassette (11/28) 257 grammes, la chaîne 246 grammes (pour 114 maillons), les disques de 140 et 160 respectivement 100 grammes et 120 grammes. Le pédalier FSA K-Force pèse 534 grammes pour un développement 50/34. Toutefois, en faisant la somme de chacune de ces pièces, nous arrivions à 2090 grammes, sans la batterie. Qu’importe, 2057 ou 2090 grammes, ça reste très léger et c’est une vraie force.
Au terme de ce test, qu’en est-il du rapport qualité-prix. On dépasse les 3000€, un tarif conséquent à débourser pour le grand public. Pas de révolution, mais de bonnes surprises avec une autonomie très longue durée (la meilleure du marché), un poids très contenu et l’excellent freinage. Ces trois paramètres ont grandement retenu notre attention. Le passage des vitesses est fiable et rapide bien qu’on dénote un léger manque de sensibilité. FSA nous a indiqué que des vélos de série devraient arriver sur le marché équipés des groupes K-Force WE. C’est assurément la marche à suivre pour populariser le produit et placer enfin FSA dans la cour des groupes avec ce FSA K-Force WE.
Plus d’informations sur www.we-fsa.com. Pour toute question sur ce test, vous pouvez nous contacter directement par email : testvelo101@velo101.com.