Il existe de nombreuses aventures d’ultra-cyclisme. Nous avions d’ailleurs réalisé un dossier sur les 10 courses cyclistes les plus extrêmes. Cependant, l’exploit réalisé par le français est d’autant plus remarquable du fait qu’il allie ultra-distance à des conditions climatiques extrêmes. Arnaud Manzanini, le fondateur de la Race Across France, a ainsi parcouru 1.500 Kilomètres sur les routes verglacées et enneigées de la Laponie pour atteindre le Cap Nord, le point le plus septentrional de l’Europe. Il a baptisé ce parcours « North Calling ». Retour sur cet exploit cycliste dans un environnement très hostile.
Un projet perturbé par la pandémie de Covid-19
Le projet d’Arnaud Manzanini était au départ de réaliser un record de temps pour un tour du monde à vélo. Un projet pensé dès 2019. Cependant, l’arrivée de la pandémie de Covid-19 a bouleversé le projet du français avec les fermetures de frontières, les restrictions et confinements. L’adepte d’ultra-cyclisme ne se laisse alors pas abattre et s’entraîne durement en intérieur sur son hometrainer. L’idée d’un nouveau défi germe alors, boucler un Tour de France de 5.000 Km par les côtes et les frontières en moins de 21 jours. Lors de l’ascension du Col de la Bonette, il vit une expérience de grand froid qui inspirera son projet « North Calling ».
Malgré les restrictions liées à la pandémie, Arnaud Manzanini part en janvier 2021 en Finlande pour entamer son aventure dans le grand froid. Malgré le couvre-feu et la fermeture des frontières, il parcourt 800 Km en 6 jours dans des conditions extrêmes. Cependant, la fermeture des frontières ne lui permet pas d’aller plus loin et le projet est mis en suspens à la frontière. Arnaud doit donc retourner en France. En janvier 2022, les restrictions étant différentes, il décide de reprendre son itinéraire là où il l’avait laissé pour ainsi boucler son projet « North Calling ».
Des conditions véritablement extrêmes
Les 700 derniers kilomètres que le bourguignon de 48 ans entend avaler sont encore plus difficiles que la première partie. La température moyenne est de moins trente degrés et des rafales de vent glaçant montant jusqu’à 120 Km/h sont un véritable supplice. Il lui faudra 5 jours pour parcourir ces 700 Km avec une moyenne de 16 Km/h. Son arrivée au monument marquant le Cap Nord, le point le plus au nord de l’Europe, a été différée d’une journée, car celui-ci était fermé à cause de conditions météorologiques trop extrêmes.
Fait notable, Arnaud surveillait toujours de près sa température corporelle. C’est elle qui lui servait de véritable rythme. En effet, il ne fallait pas que celle-ci tombe trop bas et donc présenter un risque d’hypothermie, mais aussi, elle ne devait pas monter trop haut pour ne pas transpirer ce qui, par ce froid, poserait de véritables problèmes de santé.
A son arrivée, avant de lever son vélo au pied du monument du Cap Nord, Arnaud a déclaré : « Au bout du compte, il faut toujours garder le cap, et avoir le plan A en tête » avant d’ajouter : « Ce projet, c’est l’aboutissement de 2 ans de réflexion et de nombreux
changements de direction sans jamais perdre de vue l’objectif ».