Une nouvelle rubrique sur Vélo 101, c’est toujours un plaisir. Qui plus est quand elle est à cheval sur la partie magazine et l’actualité que l’on traite sur le site. Qui plus est quand elle est traitée par Jade Wiel, elle-même, du haut de ses 19 ans, de son titre de Championne de France et qui va vers ses 20 ans, l’âge de Vélo 101, le 30 juin 2020, lors de la 4ème étape du Tour. Plein de symboles qui nous vont bien. Jade, elle s’évade où ça ? Selon son inspiration et deux fois par mois, le dimanche, souvent quand elle court, Jade Wiel traitera du vélo de route, du VTT, du cyclo-cross, du cyclosport, de la piste avec son oeil à elle, son inspiration. Elle traitera du cyclisme féminin, mais pas que, ça va de soi.
Les thèmes à venir pour vous imprégner de la sauce à laquelle vous allez être mangés ! Que devient Clément Davy, victime d’une grave chute lors du Tour de la Martinique ? Comment le quotidien de Clara Copponi va être changé avec son passage chez la FDJ Nouvelle Aquitaine Futuroscope ? Comment fonctionne et se met en place le Tour de Tahiti ? Emilie Rochedy, et son titre de Championne du Monde de GranFondo où comment l’instinct de coursière, ça ne se perd pas comme ça ?
Vous en voulez encore ? Pas de soucis, Jade va jouer l’inspiration, la sienne, mais aussi la vôtre, vous connaissez des champions en herbe, ceux, celles qu’on pourrait retrouver à Paris en 2024 au hasard, vous organisez un événement vélo qui sort de l’ordinaire, chez vous ce sont les filles qui font la mécanique..? Ça nous intéresse d’en savoir plus, et pourquoi ne seriez-vous pas à la une de Jade s’évade vous aussi !! Rien de plus simple, envoyez-lui un mail à cette adresse : jade.velo101@gmail.com
Premier rendez-vous, ce dimanche 22 septembre, soyez présent ; pour Jade s’évade, pas question de rester en rade.
Quoi de mieux que de commencer par 3 féminines?
Isaure Medde a commencé le vélo grâce à ses parents qui eux aussi pratiquaient la discipline. Après un essai peu glorieux dans la danse, c’est dans le ski qu’elle débute la compétition. Permettant de « changer d’air », de se libérer de la « vraie vie » et de se calmer dans les moments pénibles, c’est dans le VTT qu’elle excelle. Membre du team Scott Creuse Oxygène, équipe UCI, elle est devenue cet été Vice-Championne du Monde et Championne de France de l’XCE tandis qu’elle prenait la médaille de bronze dans la catégorie espoirs en XCO. Alors qu’elle étudie en 2èmeannée de STAPS dans un but totalement différent puisqu’elle souhaite être gendarme maître-chien, nous l’avons interrogée sur les à-côtés de son sport.
Isaure Medde en mode cascadeuse sur son Scott | © CreuseOxygène
« On parle souvent du double projet études-sport, est-il facile à gérer ? Bénéficiez-vous d’avantages avec votre statut de haut-niveau ?
Je ne dirais pas « facile » mais je n’ai pas à me plaindre, grâce au CREPS d’Aix-en-Provence je bénéficie de tous les cours en E-learning.
Chez les femmes, en rentrant au lycée, beaucoup de filles raccrochent le vélo, comment expliquez-vous cela ?
La première chose qui me vient c’est l’influence, puis après certaines arrêtent à cause du « double projet » non réussi surtout lorsque c’est du côté sportif.
Avez-vous déjà pensé à tout arrêter par peur de ne pas pouvoir vous assumer financièrement plus tard ? Ou tout simplement après vous êtes rendue à l’évidence que le VTT ne faisait pas vivre ?
Non jamais pour cette raison, j’ai des parents qui me suivent depuis que je suis petite ainsi que mon petit frère qui lui fait du ski alpin. Ce n’est pas facile pour eux mais ils se sont toujours débrouillés et ils se débrouilleront toujours pour nous. Après en échange on a pour obligation de continuer nos études. C’est gagnant-gagnant. »
Isaure peut en revanche compter sur ses sponsors tels que la FDJ Sport, la mairie d’Istres, les marques Time, Overstims et Energescence. Elle est aussi rémunérée par son équipe et touche des primes de course où le montant varie en fonction du niveau : Coupe de France, classe 1 ou 2. Quand on lui demande comment elle se voit dans 10 ans, elle nous répond « aujourd’hui je me vois sur mon vélo, demain on verra, il faut vivre au jour le jour ».
Si pour Isaure Medde la saison est terminée, en revanche pour d’autres, les grands rendez-vous se poursuivent….
Séverine Eraud sera au départ ce dimanche de la première édition du contre-la-montre par équipes mixtes au Championnat du Monde disputé au Yorkshire (Grande-Bretagne). Titrée en juin dernier lors du Championnat de France de contre-la-montre individuel après quelques années à tourner autour, Séverine tire un bilan satisfait de cette saison où elle a pu s’épargner des chutes et faire de beaux résultats à l’image de son top 15 sur la deuxième étape du Tour de Norvège. Avec sa jolie combinaison bleu-blanc-rouge sur les épaules, elle a répondu à quelques questions sur ce nouvel exercice qui l’attend.
Séverine Eraud en route vers un premier titre national | © Patrice Fouques
« Est-ce votre choix de vous aligner sur ce contre-la-montre mixte ?
Ce n’est pas un choix personnel mais celui du sélectionneur. En revanche je respecte complètement ce choix et participer à l’épreuve mixte m’emballe vraiment. L’ambiance est bonne, autant avec les filles que les garçons.
Quels sont les principales différences entre un chrono individuel et mixte ?
Je trouve l’effort plus violent. L’intensité est vraiment très haute lorsqu’on passe le relais et il n’y a que peu de temps pour récupérer dans les roues.
Avez-vous travaillé cet exercice avec l’équipe de France ? Des choix stratégiques ont-ils été pris (durée du relais, position dans le trio) ?
J’avais participé à un stage en début de saison mais c’était plus pour étudier les différentes options techniques. Nous avons par exemple vu que faire des relais courts était plus efficace. Ici, au Yorkshire, nous avons effectué deux entraînements ainsi qu’avec les garçons ce qui nous a permis d’échanger sur les différents ressentis. »
Comme dirait l’autre, y’a plus qu’à écraser les pédales ! Nous avons déjà hâte de suivre cette nouvelle épreuve qui pourrait se trouver aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Pour Séverine, s’il y avait quelque chose à changer, ce serait de partir avant les hommes car dans le sens actuel, les femmes « ont plus de pression au moment du passage de relais. »
Notre dernière sportive prendra aussi le départ d’une course ce dimanche avec le grand prix d’Isbergues, sa dernière de la saison sur route avant de remonter en piste.
Clara Copponi a connu quelques changements cette année. En effet, après une première moitié de saison au sein de la DN Biofrais où elle enchaîne les places d’honneur et remarquables performances telles que sa 4èmeplace à l’Omloop Van Borsele (classe 2) et ses podiums au Tour de Bretagne, elle attire la convoitise. Stéphen Delcourt, le manager de la FDJ Nouvelle-Aquitaine Futuroscope est intéressé par son profil et lui propose alors un statut de stagiaire d’août à décembre puis un contrat de 2 ans avec l’équipe. Sa décision est alors prise, la jeune mimétaine à qui on laisse la liberté de continuer la piste en parallèle de la route, signe son contrat. Une nouvelle aventure démarre et elle nous en dévoile ses débuts.
Clara Copponi à Madrid pour sa première épreuve World Tour | © Thomas Maheux
« Qu’est ce que cela a changé dans votre quotidien ?
Au quotidien ça ne change pas grand chose car je m’entraînais déjà comme si j’étais professionnelle mais j’ai une motivation en plus. J’aimerais bien gagner une course sur route avant la fin de saison et il ne reste que demain (hier) sur le Grand Prix d’Isbergues (classe 2).
Quelles principales différences trouvez-vous au niveau d’une structure UCI et d’une DN ?
La plus grosse différence c’est le matériel, le vélo que l’on a avec la FDJ Nouvelle Aquitaine Futuroscope est vraiment top (Lapierre). Il possède des freins à disque et est équipé durace di2. Avant j’avais un vélo en mécanique et ça me suffisait mais c’est vrai que maintenant avec du recul c’est vraiment top ce que l’on a. Aussi, d’arriver sur les courses avec le camping-car de l’équipe c’est un confort supplémentaire. Enfin et évidemment, les courses World Tour ou les autres courses qu’on n’a pas la possibilité de faire en DN.
Quel est votre entraîneur ? Comment fonctionnez-vous avec lui ? (récurrence des programmes, moyens de communication, outils d’analyse) ?
Depuis l’année dernière, Samuel Monnerais est mon entraîneur. Je le vois très souvent sur les stages pistes et je l’ai très souvent au téléphone aussi. Mes entraînements sont vraiment personnalisés, on part sur une semaine mais si ça doit changer on fait au jour le jour. On est sur la plateforme Playsharp depuis peu. Tout est connecté au téléphone je reçois tout dans mon agenda et mon garmin est connecté directement dessus. »
Nul doute pour la Provençale, son passage dans les rangs professionnels est le « meilleur moment sa saison ». Une saison remplie par des podiums avec notamment 2 médailles d’argent aux Championnats d’Europe Espoirs de piste en poursuite par équipes et sur l’omnium. Clara Copponi retrouvera cet hiver le collectif tricolore pour tenter d’aller chercher une qualification olympique en poursuite par équipes pour Tokyo 2020.