Une nouvelle rubrique sur Vélo 101, c’est toujours un plaisir. Qui plus est quand elle est à cheval sur la partie magazine et l’actualité que l’on traite sur le site. Qui plus est quand elle est traitée par Jade Wiel, elle-même, du haut de ses 19 ans, de son titre de Championne de France et qui va vers ses 20 ans, l’âge de Vélo 101, le 30 juin 2020, lors de la 4ème étape du Tour. Plein de symboles qui nous vont bien. Jade, elle s’évade où ça ? Selon son inspiration et deux fois par mois, le dimanche, souvent quand elle court, Jade Wiel traitera du vélo de route, du VTT, du cyclo-cross, du cyclosport, de la piste avec son oeil à elle, son inspiration. Elle traitera du cyclisme féminin, mais pas que, ça va de soi.
Les thèmes à venir pour vous imprégner de la sauce à laquelle vous allez être mangés !
Pas de soucis, Jade va jouer l’inspiration, la sienne, mais aussi la vôtre, vous connaissez des champions en herbe, ceux, celles qu’on pourrait retrouver à Paris en 2024 au hasard, vous organisez un événement vélo qui sort de l’ordinaire, chez vous ce sont les filles qui font la mécanique…? Ça nous intéresse d’en savoir plus, et pourquoi ne seriez-vous pas à la une de Jade s’évade vous aussi !! Rien de plus simple, envoyez-lui un mail à cette adresse : jade.velo101@gmail.com
Pour Jade s’évade, pas question de rester en rade !
Cette semaine, deux thèmes seront abordés : Mathilde Gros la pépite et sa vision du cyclisme ainsi que les différences d’entraînement entre filles et garçons vues par un entraîneur.
Arthur Quillliec a toujours voulu travailler dans le sport. Au collège, il voulait être professeur de sport. De 16 à 19 ans il est dispensé de sport à la suite d’une blessure. Il fait alors son entrée dans l’encadrement au sein de son club de vélo. Tout s’est rapidement enchaîné, il se dirige rapidement vers un BP APT (activités physiques pour tous) puis vers un BP VTT et conclut en passant son DE cyclisme traditionnel. Maintenant directeur sportif de la DN Bretonne Breizh Ladies le week-end et entraîneur la semaine, il a répondu à nos questions.
Arthur Quilliec avec sa team Breizh Ladies | © Olivia Nieto
« Étant entraineur et aussi DS, avez-vous une préférence entre les 2 ? Qu’est-ce qui vous plait et déplait le plus dans ces 2 missions ?
Je suis d’abord entraineur, c’est mon activité principale, j’apprécie la variété, l’échange avec des athlètes, et la perpétuelle remise en question de ce que je fais. Il faut savoir se réinventer, ne pas proposer toujours la même chose et faire la balance entre l’aspect scientifique et « l’humain » sans se laisser déborder par la culture très traditionnelle et empirique du cyclisme. Paradoxalement ce que j’apprécie le moins c’est d’être les deux en même temps. Je trouve vraiment difficile d’entrainer des athlètes dont je suis également le DS. Il faut gérer l’individuel d’un côté et le groupe de l’autre, la gymnastique n’est pas toujours évidente et en essayant de faire les deux en même temps on arrive rarement à faire les deux bien.
Quelles sont les plus grosses différences en terme d’entraînement entre les filles et les garçons dont vous vous occupez ?
Dans l’entrainement je pars toujours du principe que chaque athlète est différent et c’est tant mieux. Je ne pense pas que ce soit aussi facile que de dire « les filles c’est comme ça et les garçons comme ci ». Bien sûr il y a des différences physiologiques, morphologiques, hormonales dont il faut tenir compte. Mais le plus important c’est de comprendre l’individu qu’on a en face de nous. Dans l’entraînement, c’est l’athlète qui est au centre du processus, et ils sont tous différents.
Vous préparez les plans d’entraînements à quelle fréquence ? Pourquoi ?
Je fais mes plans d’entraînement à la semaine le plus souvent en saison pour pouvoir adapter en fonction des besoins de chacun par rapport à ce qui a été fait la semaine précédente.
L’hiver je programme souvent sur plus longtemps, 2 semaines ou un mésocycle entier parfois, il y a moins d’imprévus et c’est plus facile d’anticiper sur plusieurs semaines. »
Pas d’évolution majeure prévue cette année pour Arthur Quilliec qui restera dans la continuité de son projet actuel. Actuellement en train de finir son bureau avec son associé, l’entraineur-DS va se diversifier en proposant notamment des études posturales dès cet hiver. Une chose est sure : il veut continuer à entraîner et se concentrer sur sa société pour la développer.
Seulement 5 ans d’expérience et déjà Championne d’Europe et du Monde, Mathilde Gros est notre deuxième portrait de la semaine.
Mathilde Gros retire de cette saison 2019 un bilan très positif avec des hauts et des bas tout de même notamment sur la saison des coupes du monde où elle n’est pas parvenue à ramener de médaille. Pas de médaille mais un titre de championne d’Europe et une médaille de bronze au mondial qui lui feront tout de même plaisir et rêver pour cette future année olympique. Maintenant logée à Saint Quentin en Yvelines, nous l’avons interrogée.
Mathilde Gros la pépite pistarde | © Point.P
« Depuis quelques années maintenant vous avez été « mutée » à Saint Quentin en Yvelines. Quelles en sont les points positifs et négatifs comparé à l’INSEP ?
Les points positifs d’être à Saint-Quentin-en-Yvelines c’est que la piste est magnifique c’est un superbe outil pour s’entraîner, le point négatif c’est que ne nous sommes qu’entre cyclistes alors qu’à L’Insep, nous sommes avec tous les sports, ça permet d’échanger sur différentes cultures avec différentes athlètes et permet de créer des liens. Mais je pense que ces deux complexes que ce soit l’Insep ou Saint-Quentin-en-Yvelines sont très bien alors actuellement je suis à Saint-Quentin. Je suis épanouie je suis toujours en contact avec les gens de L’Insep et grâce au président de l’Insep je peux bénéficier des soins. C’est super d’avoir ces deux pôles à disposition.
Qu’est-ce qu’une semaine type pour toi à l’entraînement ?
Une semaine type pour moi d’entraînement c’est les deux à trois séances par semaine de musculation, le reste: des séances sur piste et une à deux séances sur route généralement deux séances sur la route pour travailler l’aérobie.
Toi qui viens du basket, trouves-tu des similarités entre ces deux sports ?
Je trouve quelques similarités entre le basket et le vélo, si on parle explosivité mais aussi le fait de réfléchir à la tactique. La tactique est très importante dans le vélo et elle est aussi dans le basket et notamment le fait d’avoir cette esprit d’équipe, basket et vélo l’ont. »
Du haut de ses 20 ans Mathilde Gros est vite passée de l’ombre à la lumière en excellant dès ses débuts. Et quand on lui demande comment elle se verrait dans des dix ans, elle ne peut s’empêcher de penser aux Jeux Olympiques de Los Angeles mais ne reste tout de même lucide et sait qu’il reste beaucoup de choses à faire d’ici là. On aimerait bien la voir sur route car nul doute qu’avec sa pointe de vitesse elle réaliserait de beaux sprints mais pour elle c’est plutôt « Des courses sur route ? J’en ai jamais fait (haha) ».
Par Jade WIEL