Nous sommes entrés de plain-pied dans la dernière partie de la saison, ponctuée par un Tour d’Espagne au dénouement pour l’heure totalement imprévisible (Anton, Rodriguez et Nibali ont pris un avantage mais Tondo, Mosquera, Schleck voire Sastre n’ont pas encore capitulé), une Coupe de France dont les deux manches finales vont plus que jamais nous tenir en haleine (Duque et Vachon n’ont qu’un point de différence avant le Grand Prix d’Isbergues le 19 septembre et le Tour de Vendée le 26 septembre) et un Championnat du Monde qui semble plus que jamais une inconnue cette année, et qui est plus ou moins en train de se jouer actuellement. On ne sait pas si c’est l’éloignement du terrain, 15000 kilomètres entre Paris et Melbourne, ou le territoire inexploré par l’événement, mais personne ne sait trop où on va…
Il a fallu que certains définissent le Championnat du Monde 2010 comme un terrain réservé aux sprinteurs pour que d’un coup tout le monde se mette à penser qu’on n’éviterait pas la confrontation des gros bras du sprint. Pourtant, ce Mondial dessiné en bord de mer n’a rien de comparable avec une course telle que celle qui avait été dessinée à Zolder en 2002, et qui pour le coup favorisait inéluctablement les finisseurs (victoire à l’arrivée de Mario Cipollini). Il comprend deux côtes, courtes certes mais pas évidentes. La première est longue de 1000 mètres à 7,5 %, la seconde seulement distante de 400 mètres à 11 % et présente un passage à 16 %. D’accord, il reste ensuite 6 kilomètres à accomplir jusqu’à la ligne, tracée au bout d’un bon faux-plat montant, mais ça peut très bien être suffisant.
Le dimanche 3 octobre, nul ne sait ce qu’il adviendra de ce Championnat du Monde qu’on a trop promis aux finisseurs. Convaincus de n’avoir rien à y faire, bien des potentiels favoris ont renoncé à faire le déplacement. Si l’on en croit la tendance actuelle, les équipes nationales risquent donc fort d’être pourvues de sprinteurs et de coureurs non pressentis pour un titre mondial. Or si le vent s’en mêle et que la couse s’avère plus rude qu’escompté, on pourrait bien assister à un drôle de final dans ce Championnat du Monde. Et comme les absents auront toujours tort, il sera alors trop tard pour regretter de ne pas avoir accepté une sélection. Le sort de l’équipe de France, qui comptera sept représentants cette année, se décidera pour sa part la semaine prochaine. La fin de saison est décidément bien incertaine.