Le cyclisme d’aujourd’hui est-il moins sélectif ? Les niveaux sont-ils plus homogènes ? Toujours est-il que le vélo est devenu un sport de précision où chaque seconde compte. Année après année, la constante se vérifie encore et toujours. Il semble vraiment en être révolu des Grands Tours qui se jouaient à grands coups de minutes. Dans un passé encore tout frais, jusqu’à l’ère Armstrong en fait, un Tour de France se gagnait avec quatre à sept minutes d’avance (seule l’édition 2003 fit exception à la règle pour le Texan, vainqueur cette année-là avec 1’01 » d’avance sur Jan Ullrich). Depuis, il faut moins d’une minute à un lauréat pour se démarquer de son dauphin : 32 secondes entre Oscar Pereiro et Andreas Klöden en 2006, 23 secondes entre Alberto Contador et Cadel Evans en 2007, 58 secondes entre Carlos Sastre et Evans en 2008.
Cette nouvelle donne ne se vérifie pas que sur le Tour. Depuis cinq ans, les duels, sur les autres Grands Tours, sont tout aussi intenses. 28 secondes entre Paolo Savoldelli et Gilberto Simoni sur le Giro 2005, 18 secondes entre Denis Menchov et Carlos Sastre sur la Vuelta 2005, 46 secondes entre Alberto Contador et Levi Leipheimer sur la Vuelta 2008, 41 secondes entre Denis Menchov et Danilo Di Luca (déclassé ensuite) sur le Giro 2009, 55 secondes entre Alejandro Valverde et Samuel Sanchez sur la Vuelta 2009. Cette année 2010 n’aura guère échappé à la nouvelle tendance puisque si Ivan Basso s’est adjugé le Giro avec 1’51 » d’avance sur David Arroyo, seules 39 secondes séparaient Alberto Contador d’Andy Schleck à l’arrivée du Tour de France tandis que Vincenzo Nibali vient de remporter le Tour d’Espagne avec 41 secondes d’avance sur Ezequiel Mosquera. Des écarts infimes qui relèvent l’intensité des grands rendez-vous !