Sur les courses qui se sont succédé dans le sud de l’Europe ces dernières semaines, aux abords de la Méditerranée, on a pu admirer les premiers arbres en fleurs de l’année. Mimosas et amandiers étaient déjà fleuris du côté du Tour Méditerranéen, et les premiers bourgeons ne tarderont pas à sortir dans les jours à venir. Le paysage change et avec lui c’est le printemps qui s’annonce. Et il s’annonce plutôt bien à en juger les premiers résultats. Que nous a enseigné le mois de février ? D’abord que notre cyclisme français, sur la base de ce qu’il avait démontré l’année passée (des victoires d’étapes sur les trois Grands Tours, un phénomène devenu rare mais révélateur d’un retour sur le devant de la scène), est à prendre au sérieux. Nos Français n’ont plus à rougir de leurs performances. Ils redeviennent acteurs et triomphateurs, et ça fait grand bien.
Février, ensuite, a mis en lumière la réussite précoce de plusieurs vedettes du peloton. Rien que la semaine dernière, on a vu Ivan Basso (Liquigas-Cannondale) et Damiano Cunego (Lampre-ISD) dresser les bras au ciel. C’est tôt les concernant et ça promet de sacrées joutes dans les semaines à venir, sur Tirreno-Adriatico d’abord, dans les classiques ardennaises ensuite. On a vu aussi un imposant Robert Gesink (Rabobank), un robuste Peter Sagan (Liquigas-Cannondale), un intéressant Alberto Contador (Saxo Bank-SunGard)… Bref, février a d’ores et déjà apporté des enseignements qu’il appartiendra à tous de confirmer dans les jours à venir, au moment où la saison monte d’un cran avec Paris-Nice, dimanche, puis Tirreno-Adriatico et Milan-San Remo, déjà, avant les classiques printanières.
Reste que, sur ces courses qui appartiennent à l’UCI WorldTour, les coureurs vont célébrer leurs retrouvailles avec l’oreillette chérie. Et cela pourrait bien fausser les scenarii entrevus jusqu’ici. Certes, il faut être fin observateur pour dénicher des changements dans le comportement des coureurs entre les courses pourvues ou non d’oreillettes. Mais il y en a pourtant. Et cela s’est particulièrement ressenti ce week-end en Belgique où, pour la première fois, le Circuit Het Nieuwsblad et Kuurne-Bruxelles-Kuurne se disputaient sans émetteur. En s’échappant à 50 kilomètres du but samedi, Sebastian Langeveld a réinventé l’exploit sportif. Au grand dam de favoris comme Tom Boonen et Philippe Gilbert. Des coups de génie du genre, on espère en voir d’autres dans les semaines à venir.