C’est vrai que le cyclisme a souvent souffert de ses travers. C’est vrai qu’il a parfois mérité d’être décrié après les agissements de certains. C’est vrai aussi que des polémiques fondées ou non ont souvent créé des tensions au sein du peloton. Mais ce que nous venons de vivre ces quarante-huit dernières heures nous rappelle à quel point le cyclisme est avant tout une grande famille ô combien respectable. Le peloton a perdu un frère, Wouter Weylandt, un coureur du Team Leopard-Trek dont la mission sur le Tour d’Italie était de se frotter aux meilleurs sprinteurs dans les arrivées massives. Il avait pris la 9ème place dimanche à l’arrivée à Parme, vingt-quatre heures avant que sa vie ne vienne à s’éteindre sur le bord d’une route descendante, frappée par une terrible fatalité. Le peloton du Giro, touché et ému, lui a rendu le plus vibrant des hommages.
Aujourd’hui, il convient de saluer le courage émérite de ces champions qui nous fascinent au quotidien. Ils sont déjà exemplaires en termes de disponibilité, que ce soit auprès de leurs supporters ou pour une interview accordée de bonne grâce avant ou après un effort parfois très intense. Hier, ils ont véhiculé au monde entier les valeurs d’un sport dont on ne rappelle pas assez souvent qu’il est une véritable métaphore de la vie. Une vie faite de hauts et de bas, de peines et de joies. Et quand bien même les choses tournent mal, il faut trouver la force de se relever, de se serrer les coudes et de poursuivre sa route. Les champions du Tour d’Italie nous ont épatés. Par leur solidarité dans l’épreuve, par leur profond respect. Tous n’ont pas toujours fait preuve d’exemplarité par le passé, mais en ce jour de tristesse partagée, les coureurs nous ont profondément émus. Et ils nous ont donnés une belle leçon de courage. Respect.