Strava est une application smartphone et un site web très connu des sportifs. L’application est particulièrement appréciée par les cyclistes qui peuvent y enregistrer leurs sorties vélo. Les amateurs de bicyclette qui autorisent l’utilisation de leurs données Strava Metro participent à une collecte de données anonymisée d’une grande importance. En effet, ces informations sont partagées avec le ministère des transports, mais aussi auprès des responsables de l’urbanisme de grandes villes. Ces informations permettent de faire ressortir des chiffres très intéressants et d’élaborer des cartes de chaleur des déplacements à vélo qui permettent aux responsables de prendre de bonnes décisions pour le développement de nouvelles pistes cyclables et d’environnements plus sûrs pour les cyclistes en ville.
Les chiffres Strava Metro sur les déplacements à vélo
Strava Metro met en perspective l’augmentation importante du velotaf ces deux dernières années. Ainsi, les données anonymisées de l’application montrent une augmentation de 45 % des déplacements à vélo à Paris entre les années 2019 et 2021. Selon le communiqué de presse du groupe, les sorties à vélo en milieu urbain varient d’un mois à l’autre. Ainsi, à Paris, à Lyon ainsi que dans le département des Bouches-du-Rhône et la région Nord-Pas-de-Calais c’est le mois de septembre qui voit le plus grand nombre de personnes enfourcher un vélo. En revanche, à Bordeaux, c’est le mois de juin qui est préféré par les cyclistes.
Paris
Marseille
Lille
Autres chiffres intéressants publiés par le groupe est le temps moyen de trajet à vélo. On y trouve des disparités notables. Il est de 40 minutes et 30 secondes à Paris, de 44 minutes et 59 secondes dans les Bouches-du-Rhône, 38 minutes et 16 secondes dans le Nord-Pas-de-Calais, 38 minutes et 46 secondes à Lyon, mais n’est que de 34 minutes et 24 secondes à Bordeaux.
Lyon
Bordeaux
Des cartes de chaleur pour améliorer les infrastructures pour cyclistes
Les données proposées par Strava Metro incluent aussi des cartes de chaleur des déplacements à vélo dans les grandes villes. Des données pertinentes pour l’urbanisme comme l’explique Benoît Chaumeret, le responsable de la mission aménagements cyclables de la Ville de Paris : « En visualisant rapidement les axes les plus utilisés par les cyclistes, nous pouvons mieux comprendre les déplacements à vélo à l’échelle du territoire Parisien. Cette vue d’ensemble permet également de mieux appréhender la logique d’itinéraires, d’identifier les déconnexions dans les flux et de déterminer les contraintes ou détours que font les cyclistes pour in-fine améliorer les itinéraires et rendre les déplacements plus fluides et naturels. Aussi, étant donné que Strava permet de mesurer la fréquentation d’une piste cyclable, il a été un des outils qui nous a permis de valider une partie du réseau des Coronapistes. Ces données de fréquentation ont été utilisées pour prioriser ou non la mise en place de nouvelles infrastructures ».
Ces données participent donc grandement à l’amélioration et l’optimisation des infrastructures pour cyclistes en milieu urbain. En favorisant l’utilisation du vélo au détriment de la voiture, les résultats en termes d’écologie et de pollution sont intéressants. Ainsi, en prenant en compte le niveau moyen de pollution émise par une voiture, les études montrent que 46% d’émission de CO2 sont économisés en moyenne à Paris par rapport à 2019. La Place de la Bastille à Paris, qui s’est beaucoup améliorée pour les mobilités douces, est la rue la plus fréquentée par les cyclistes et a connu 143 % d’augmentation de la fréquentation entre 2019 et 2021.