Découvrir le monde à vélo représente pour certains l’aventure de leur vie. Réaliser un long parcours au rythme des coups de pédale est l’occasion de voir le monde d’une autre manière tout en réalisant une véritable performance sportive. Simon Parker est un journaliste et spécialiste du bikepacking et a notamment participé au documentaire « Earth Cycle » dont vous pouvez voir des extraits ici. Son dernier projet a été une traversée de la Scandinavie de 3.000 Km sur 6 semaines en vélo en phase avec son environnement en campant dans la nature, rencontrant les habitants et en découvrant les aliments locaux de la saison. Le britannique nous donne de précieux conseils pour réaliser un long parcours en bikepacking et faire en sorte que celui-ci se passe au mieux.
Bikepacking : bien définir ses objectifs avant de prendre le départ
L’aventurier britannique indique que, dans un premier temps, il est indispensable de bien définir ses objectifs. L’objectif d’un trip en bikepacking n’est pas d’être le plus rapide, le plus performant, le plus innovant dans son parcours mais bien davantage « d’imaginer une idée qui vous motivera du début à la fin de votre aventure ». Simon Parker conseille notamment de tout d’abord bien définir les dates de début et de fin de son aventure.
Ultra-distance à vélo : diviser son parcours en portions et en objectifs
Si lors de votre aventure d’ultra-distance, vous commencez à penser aux milliers de kilomètres qu’il vous reste à parcourir alors vous serez déjà fatigué avant de partir. L’aventurier conseille plutôt de diviser son parcours en différentes petites portions. Son secret est par exemple de définir à l’avance que telle semaine il allait parcourir par exemple 800 km et que cette semaine allait aussi inclure la visite de tel monument, la rencontre de personnes, la dégustation de tels produits locaux, etc. Cette approche rend le parcours nettement moins intimidant et bien plus gérable mentalement.
Il n’est pas indispensable d’investir dans les produits les plus chers
Il existe de nombreuses pages de sites web qui conseillent tel ou tel produit qui vous feront économiser quelques grammes de poids sur votre sac de couchage ou votre tente. Simon Parker explique qu’en se focalisant sur les équipements ultralégers, les prix peuvent rapidement exploser et grever votre budget. Le britannique assure qu’il n’est pas indispensable d’avoir les produits les plus chers. Il rappelle, malicieux, qu’il a traversé les Etats-Unis à vélo avec une vieille tente, un vieux réchaud de camping ainsi qu’une remorque d’occasion qu’il s’était procuré pour seulement 25 euros.
Le choix du vélo : faire simple et pas besoin de se ruiner
Durant votre aventure d’ultra-distance, votre vélo sera votre véritable compagnon. Beaucoup pensent qu’ils auront besoin du meilleur modèle et le plus léger. Or, il n’est pas indispensable d’y consacrer un énorme budget. Le journaliste explique qu’on peut faire simple lorsqu’il s’agit de bikepacking. Un vélo de type hybride est idéal pour les aventures longues distance. Il rappelle notamment qu’il a traversé les Etats-Unis avec un vélo qui ne lui avait coûté que 830 euros, bien moins que certains modèles ultralégers.
Ultra-distance : commencer progressivement et monter en puissance
Tout commence évidemment par un entraînement avant de se lancer dans l’aventure. Le spécialiste de l’ultra-distance recommande de parcourir 50 à 65 Km par jour, de préférence le matin, 4 à 5 jours par semaine afin de préparer son organisme à de très longues distances en bikepacking. Il conseille aussi de commencer progressivement et de monter en puissance pendant la première semaine. Il est évidemment tentant de vouloir commencer fort, mais cela peut être épuisant et démoralisant. L’expert recommande au contraire de ne faire que 80 Km le premier jour et d’augmenter progressivement de 8 à 16 Km les jours suivants pour atteindre une distance quotidienne de 160 Km.
Bikepacking : penser aux problèmes et les anticiper
Bien évidemment, un tel trip n’est jamais exempt de problèmes et de situations difficiles qu’il faudra affronter. Savoir que l’on risque d’être exposé à une crevaison au milieu de nulle part est, par exemple, un événement qui risque de se produire. En étant conscient de cela et en anticipant les problèmes, cela n’est plus une surprise. Il est donc indispensable de penser et d’anticiper les différentes situations désagréables auxquelles vous pourriez être confronté.
Il est impératif « d’écouter » son corps et éviter les blessures
Une aventure en bikepacking d’ultra-distance est aussi bien évidemment un véritable défi sportif. Les courbatures et les douleurs vont sans doute accompagner votre voyage et c’est normal pour un tel effort. Cependant, pour le spécialiste, il est indispensable d’être à l’écoute des signaux envoyés par l’organisme pour éviter les blessures. Simon Parker conseille notamment d’être à « l’écoute » de son corps et d’être attentif à ces douleurs ou courbatures. Il suggère spécifiquement qu’en cas d’apparition d’une douleur, par exemple dans le bas du dos, de descendre de vélo et d’essayer de mieux régler la position de la selle ou la hauteur de celle-ci. Forcer avec une douleur peut se convertir rapidement en une blessure qui pourrait être rédhibitoire pour la suite de votre aventure.
Pensez en termes de récompenses et au repos lors de votre aventure
L’aventurier à vélo rappelle qu’il est important de penser en termes de récompenses pour tenir sur les très longues distances. Une bonne nourriture peut, par exemple, est une véritable récompense après des heures d’effort à pédaler. S’offrir du repos est aussi indispensable pour les muscles. Le spécialiste du bikepacking, même s’il assume aimer aller chercher ses limites dans son effort, s’offre toujours une journée de repos par semaine dans ses aventures afin de détendre ses muscles avant de les solliciter de nouveau. Cette journée de repos peut être l’occasion de faire de belles rencontres, de visiter un lieu ou encore de se livrer à d’autres activités locales.
Penser à court terme pour rendre l’effort d’ultra-distance supportable
Simon Parker assure que « Si vous êtes prêt à vous asseoir sur votre vélo toute la journée, les kilomètres défileront d’eux-mêmes ». L’aventurier compare ses journées de vélo à un travail classique durant lequel on fait ses heures de travail sans penser à la distance qu’il reste à parcourir avant de descendre de vélo. Il assure qu’ainsi ce n’est qu’à la fin de la journée qu’il réalise qu’il a parcouru 160 Km à vélo.
Bikepacking : profiter de tous les instants comme un privilège
Le spécialiste du bikepacking assure que même si une telle aventure est bien évidemment éprouvante, il s’agit d’un véritable privilège en comparaison de ceux qui sont au travail. Le sentiment de liberté qu’offre le bikepacking doit être apprécié même dans les moments difficiles.
Ultra-distance : avoir des ambitions, mais s’y préparer progressivement
Enfin, l’aventurier britannique rappelle qu’il faut se montrer raisonnable lorsque l’on débute. Si l’on a l’ambition de se lancer dans l’ultra-distance à vélo, il est important d’y aller de manière progressive surtout si l’on est débutant. L’expert en bikepacking recommande aux débutants de commencer par rouler durant un week-end. Il conseille ensuite de le faire sur quatre journées afin de connaître la réalité d’une telle aventure, son inconfort et la dureté de l’expérience. Il conseille donc aux débutants ambitieux de commencer par faire 300 Km sur un week-end avant de penser sérieusement à se lancer dans une aventure de 3.000 Km.