Comment s’est déroulée votre fin de carrière ?
J’ai arrêté ma carrière en mai 2012, suite à une chute sur en Estonie, où je me suis fait une rupture des ligaments croisés. On m’a demandé ce que je souhaitais faire l’année d’après, si je souhaitais continuer ma carrière ou non, mais vu que mon genou n’allait pas très bien, on m’a donné l’opportunité de rentrer dans le staff, au sein de la même équipe. Après quelques temps de réflexion, je me suis dit pourquoi pas tenter l’aventure.
Vous pouvez rappeler en quelques mots votre carrière chez les pros ?
Oui, je suis passé pro en 2005, après avoir été formé à Vendée U. Je suis donc passé arrivé chez Bouygues, et j’ai suivi Jean-René quand c’est devenu Europcar. J’ai eu quelques résultats, ceux que les gens répètent c’est cette 19e place à Paris-Roubaix en 2010, après j’ai également joué une victoire d’étape au Giro, la même année. On était une quinzaine à jouer la gagne, et je finis septième ce jour-là.
Vous dites que vous avez réfléchi quand on vous a proposé de travailler dans le staff de Jean-René Bernaudeau. Pourquoi ?
En début d’année, avant ma chute, je pensais continuer ma carrière de coureur cycliste encore quelques saisons. Mais devant le fait accompli, quand j’ai vu ma blessure, je savais qu’il fallait que je fasse autre chose. L’équipe m’a alors proposé le contrat dans le staff, je me suis dit qu’il fallait peut-être tenter l’aventure. On se pose toujours la question quand le vélo s’arrête. On se demande toujours dans quelle branche on peut aller, à chaud c’est difficile. Mais après, quand on prend du recul, il faut également prendre le temps pour faire le bon choix.
Vous saviez déjà ce que vous vouliez faire après après votre carrière ?
Je ne vous cache pas que je m’étais déjà posé cette question effectivement. Que faire après le vélo ? Il y a tellement de choses qui m’intéressent dans la vie… Après j’ai saisi l’opportunité qu’on m’offrait, celle d’intégrer une équipe pro, où j’avais la chance de connaître déjà tout le monde, que ce soit le staff ou les coureurs… On va dire que mon introduction dans le staff s’est donc fait plutôt facilement (rires).
Quel est votre rôle au sein de Direct Energie ?
Alors je suis chauffeur de bus et assistant. Donc en plus de conduire, je masse les coureurs, mais je m’occupe aussi du linge, par exemple. Quand je vais sur une course en tant que chauffeur, je masse moins de gars, je dois plus m’occuper du bus et de tout ce que ça implique autour, c’est à dire veiller à ce qu’il soit propre, mais aussi préparer les boissons de récupération pour l’arrivée, faire en sorte que le confort des coureurs soit optimal pour les ramener jusqu’à l’hôtel le soir… Je dois vraiment tout faire pour qu’ils soient dans les meilleures conditions, c’est ma priorité.
Vous massez donc les coureurs après la course. Comment avez-vous appris ?
Au mois de décembre, j’avais demandé à venir au stage de pré-saison, pour apprendre le massage. Un stage que j’avais l’habitude de faire en tant que coureur, mais quand j’ai participé pour la première fois en tant que membre du staff, il a fallu que je prenne mes repères. Après avec l’expérience, on se rôde facilement. Il y a parfois quelques manipulations qui changent au fil du temps dans un massage, mais on s’y habitude rapidement.
Ça vous plaît de masser ? Qu’est ce que vous préférez ?
Oui, dans l’année, j’ai l’habitude de masser cinq coureurs grand maximum. Ce qui laisse le temps de prendre des habitudes avec certains. Tout le monde a ses préférences, ses petites manies…après on a chacun nos affinités, ce qui fait que chaque massage est unique.
J’aime ce côté où on échange avec les coureurs, ils se confient… C’est un moment important dans la journée, ils décompressent de l’étape, et parfois ont besoin de parler de choses qui n’ont aucun rapport.
En tant qu’ancien coureur, est-ce que vous estimez que ça vous aide ?
Déjà j’ai beaucoup d’affinités avec les coureurs qui étaient déjà là quand je courais moi aussi, mes anciens coéquipiers… Et puis avec les nouveaux ça m’aide aussi, parce que je perçois certaines choses que j’ai moi-même connues quand j’étais pro… Je ressens en les écoutant les choses qu’ils ont besoin de dire, ce qui les fait stresser. Après j’essaie de les mettre dans de bonnes conditions, en les mettant en confiance. Certains je leur parle des étapes qui arrivent et qui peuvent leur convenir… C’est ce côté-là que j’aime bien.