Quels ont été les grandes lignes de votre carrière ? (Début, fin, équipes et palmarès)
J’ai commencé en 1997 dans l’équipe Festina où j’y ai passé 3 années. Ensuite j’ai fait Cofidis durant 2 ans puis j’ai rejoint Jean-René Bernaudeau 7 ans. Une carrière de 14 ans avec 10 Tour de France, 2 Tour d’Italie et un Tour d’Espagne.
Pouvez-vous nous citer quelques succès ?
J’ai gagné 2 étapes de la Coupe de France, une étape au Dauphiné Libéré, le GP Villafranca en Espagne entre autres.
Vous êtes resté 7 ans chez Jean-René. Vous aviez d’autres propositions pour prolonger cette carrière ou ça a été de votre choix d’arrêter ?
J’avais fait 14 ans, je commençais à fatiguer, j’étais bien content d’arrêter.
Laurent Lefèvre ancien coureur de Bouygues Telecom | © Google Image
Le jour où vous avez pris la décision d’arrêter, au premier janvier suivant vous aviez déjà un plan de reconversion ?
Oui oui ! Mes beaux-parents ont un domaine viticole donc je savais que j’allais entrer au domaine. Aujourd’hui j’y suis toujours et j’ai aussi une boutique avec mon épouse à Larressingle, la plus petite île médiévale de France.
Avec la casquette de vigneron, vous êtes sur quel coin ?
On est dans le Gers à Mouchan à côté Condom. Il y a une partie vin : blanc, rouge, rosé et ensuite l’armagnac.
L’écusson de sa boutique à Larressingle | © DameCunegonde
Vous pensez que le fait de s’appeler Laurent Lefèvre et d’avoir eu la carrière que vous avez eu vous a aidez notamment sur l’aspect commercial, relationnel ?
Oui, c’est sûr que ça ouvre des portes. Quand on a été un peu connu c’est toujours plus facile et j’ai même travaillé à fournir le vin pour le Tour de France il y a quelques années.
Vous commercez uniquement en France ou aussi à l’étranger ?
On exporte beaucoup aux Etats-Unis, en Angleterre, Belgique, Hollande et en Chine un petit peu.
Ambassadeur Leclerc sur le Tour de France, vous auriez eu envie de rester dans le monde du vélo en tant que directeur sportif ou autres ?
J’avais passé mon brevet d’état avant d’être professionnel, j’aurai pu être directeur sportif mais je voulais prendre du temps à la maison, profiter de la famille. Si je n’avais pas eu le vignoble, pourquoi pas rester dans le monde du vélo à travers le métier de consultant ou journaliste mais sans partir 200 jours comme je le faisais.
Dans les coureurs que vous avez côtoyé, quel exemple de modèle de reconversion mettriez-vous en avant ?
Beaucoup de grand champions ont créé leur marque de vélo comme Merckx, Fondriest. D’autres sont devenus consultants comme Jacky Durand, Laurent Jalabert, ma cousine Marion Rousse aussi donc ce sont des belles reconversions.
Vous aviez pris connaissance des dispositifs d’aides accordés aux anciens coureurs professionnels pour se reconvertir comme c’est fait aujourd’hui avec l’UNCP où vous avez avancé seul?
Avec mon frère on avait acheté pas mal de maisons et d’appartements ce qui a été un très bon apport. De plus, je n’ai jamais dépensé mes sous à tort et à travers, à chaque fois que je gagnais de l’argent c’était pour les placer dans la pierre.
Vous auriez aimé être pro à quelle époque: la vôtre comparativement à maintenant ou l’inverse ?
J’aurais préféré courir à cette époque. Je suis tombé dans les mauvaises époques un peu noires avec l’affaire Festina après Armstrong. On va dire que je suis tombé au plus mauvais moment.
Laurent et sa passion du vin | © Google Image
D’être sur le Tour de France aujourd’hui en tant qu’ambassadeur, vous y apportez de l’importance pour entretenir votre réseau de connaissance pour votre activité économique ?
Oui totalement. Après ça me permet surtout de revoir tous mes amis. Le vélo ça reste un peu toute ma vie, jusqu’à l’âge de 35 ans j’étais dessus donc c’est une passion avant tout.
On peut donc annoncer que tous vos vins vont être dans les rayons Leclerc ?
Haha (rires). Pourquoi pas ! J’y travaille !