Julien, quel a été votre parcours professionnel ?
Je suis né à Reims, ville dans laquelle je suis toujours domicilié après avoir beaucoup voyagé durant ma carrière. Quand j’étais professionnel, j’ai vécu cinq ans à Saint-Raphaël avant de remonter dans la région. Je suis passé professionnel en fin d’année 2002 dans l’équipe Ag2r Prévoyance suite à mes victoires en Coupe du Monde et sur la Classique des Alpes en catégories Juniors et Espoirs. Ensuite, j’ai passé trois années chez Ag2r Prévoyance. Je n’ai pas obtenu de victoires, mais de belles places d’honneur comme une 2ème place sur une étape du Tour des Asturies et une 3ème place sur le Tour du Finistère en 2003. J’ai également participé à la Vuelta 2004 que j’ai abandonnée.
Quelle a été la suite de votre carrière ?
Je suis allé en Belgique en rejoignant la formation MrBookmaker.com-Sports Tech, qui se nomme aujourd’hui Wanty-Groupe Gobert. Ma dernière saison, je l’ai effectuée chez Pictoflex Thompson Hyundai, une équipe belge évoluant en Continentale Pro, pour finir chez les amateurs une année. Ensuite, je me suis occupé de mon fils, né handicapé en 2008. Je n’avais plus le temps de m’entraîner ni de courir. J’ai donc arrêté la compétition.
Votre fin de carrière n’a donc pas été anticipée ?
Non, forcément avec ma situation familiale, je n’ai pas pu continuer ou même anticiper la suite de ma carrière. Mais à cette époque, je n’avais pas de contrat, la maman de mon fils finissait ses études et du coup j’ai décidé de m’occuper de lui à plein temps.
Le fait d’évoluer dans des équipes de moindre importance vous ont-ils amené à réfléchir quant à la suite de votre carrière ?
Non, pas forcément. L’hiver qui précédait ma fin de carrière, j’avais d’excellentes sensations et je marchais très bien en début de saison. J’étais devant dans presque toutes les courses auxquelles j’ai participé. J’ai notamment fait un Top 20 sur le Samyn. Mais ma famille est plus importante que tout.
Comment avez-vous évolué les années suivantes ?
Je me suis vraiment occupé de mon petit garçon dès l’arrêt de ma carrière. J’ai travaillé un petit peu à la poste à mi-temps, mais pas très longtemps. Cela fait huit ans qu’il est sur liste d’attente pour intégrer une structure spécialisée sur Reims. Actuellement, il est à 80 kilomètres de notre domicile. C’est une logistique, il faut l’emmener, aller le chercher. C’est très compliqué ! J’ai quelques amis qui travaillent chez ASO, donc pourquoi pas revenir dans le vélo un jour. A voir.
Avez-vous passé des diplômes ou effectué des formations pour préparer votre après-carrière ?
Plus jeune oui, j’ai passé le Brevet Fédéral et le Diplôme Fédéral. Je suis plus dans l’optique d’être dans l’organisation d’une entreprise, de gérer des choses. J’ai un ami qui est cadre pour les VIP chez Amaury Sport Organisation qui travaille avec d’anciens pros comme Yannick Talabardon ou Tristan Valentin. Ce qui m’intéresse c’est l’encadrement.
Vous avez en outre participé au Tour d’Arad en Israël avec l’équipe de Moselle…
C’est une course par étapes où j’avais brillé l’an dernier. J’ai été leader de l’épreuve dans le même temps qu’un autre coureur jusqu’au dernier jour. C’est pour moi ma plus belle expérience en tant que coureur, au niveau de l’ambiance, de la destination, des paysages. C’est donc avec plaisir que j’y suis retourné cette année.
Aimerez-vous attirer des coureurs cyclistes du monde entier en Israël ?
Evidemment ! C’est vraiment un pays magnifique qui est loin de ce qu’on nous montre à la télé. Comme l’étape qui arrive à Massada qui est d’une splendeur incroyable, ou encore le lac de Tibériade, mer de Galilée, un petit peu plus grand que le lac d’Annecy avec des pentes incroyables à 15%. On en prend plein les yeux tous les jours.
Quels conseils donneriez-vous à des jeunes coureurs pour évoluer en Israël ?
Pour moi, il n’y a pas de grandes différences de climat entre Israël et la France. Le climat est sec. J’ai couru en Guadeloupe ou en Martinique, deux régions au climat humide et là c’est vraiment différent. La crème solaire utilisée reste la même que lorsque nous partons en vacances. Je me protège les deux, trois premiers jours et ensuite le corps s’adapte rapidement. Même chose pour l’hydratation. Et encore cette année il fait moins chaud que l’an dernier.
Auriez-vous aimé être épaulé pour entamer votre reconversion ?
Avec l’UNCP, nous pouvions effectuer des formations l’hiver. Mais pour ma part, je ne m’occupais pas vraiment de tout ça. C’est une erreur de jeunesse. Je ne pensais pas du tout à cela, loin de là. Avec le recul j’aurais pu faire deux ou trois formations.