Il y a un an, Le Cannet-des-Maures a fait son entrée parmi les sites hôtes d’une grande course cycliste. Pour la toute première fois, la commune située en plein cœur du Var a accueilli le Tour du Haut Var. « Depuis trois ans, nous n’étions qu’une commune traversée par la course, relève le maire Jean-Luc Longour, élu en 2008. L’organisateur Serge Pascal, qui est un ami et dont la belle-famille réside dans la région du Cannet-des-Maures, m’a demandé si je souhaitais être ville-départ. J’ai tout de suite accepté. Par amitié mais aussi parce que je pense que le sport est socialisateur, comme l’art, et qu’une manifestation de cette importance a un impact économique non négligeable. »
Pour un investissement de 30 000 euros qui lui a permis d’accueillir le départ de la première étape du 45ème Tour du Haut Var, point de départ d’une course de 152,5 kilomètres en direction de La Croix Valmer, Le Cannet-des-Maures a vu, le temps d’une journée, déferler dans ses rues une course aux allures de petit Tour de France. La magie a pris, si bien que la mairie a fait le vœu de pérenniser chez elle le Grand Départ du Tour du Haut Var. La prochaine édition s’élancera de chez elle le samedi 22 février. « Je souhaiterais que, durant quelques années, Le Cannet-des-Maures reste ville-étape, admet Jean-Luc Longour. On a entendu chanter des noms qui bercent nos étés quand vient le Tour de France : la voix de Daniel Mangeas, les Cofidis, les Ag2r La Mondiale, les Europcar… Cela crée une animation très conviviale et en même temps assez technique où tout le monde intervient. »
Les services municipaux sont en effet mobilisés par le Tour du Haut Var. Deux à trois agents administratifs sont mobilisés sur l’aspect technico-administratif pour tout organiser en amont, prévoir l’intendance, la sécurité… Et quand s’approche la course, au niveau technique, dix à quinze agents sont nécessaires pour installer les barrières, ouvrir ou fermer les voies, accueillir la caravane…
Si les retombées économiques sont difficilement chiffrables, elles sont évidentes. « Il est prématuré d’en tirer des conclusions étant donné qu’il s’agissait d’une première, mais on peut déjà dire que les hôtels ont été pleins, les restaurants aussi, et que tous les véhicules sont allés faire le plein dans nos stations essence, se réjouit monsieur le Maire. Recevoir le Tour du Haut Var, je l’ai fait spontanément. Même si c’est de l’argent public et qu’il faut le gérer le plus strictement possible, je l’ai fait parce que les retombées pour ma ville sont importantes. » Au-delà de l’hébergement d’un nombre important d’équipes sur Le Cannet, la commune a été sollicitée au niveau médiatique. La notoriété de la ville en est bénéficiaire.
De là à naître à de plus grandes ambitions, il n’y a qu’un pas que Jean-Luc Longour se sent de franchir. Et pourquoi par le Tour de France ? « Oui, tout de go, je l’imagine et je l’envisage. Je pense que la réception du Tour du Haut Var va nous servir de galop d’essai. En fonction de cette première expérience nous verrons ce qui est envisageable. » D’autres communes de moins de 4000 habitants ont déjà reçu la Grande Boucle, reste que pour ce faire il faudra un solide montage financier. Mais le maire assure entretenir d’excellents rapports avec le Conseil Général du Var, qu’on sait être un département très actif.
Le patrimoine naturel fantastique protégé, constitué par la Plaine et le massif des Maures, et dont bénéficie Le Cannet-des-Maures, pourrait également, à l’avenir, devenir un terrain propice à la réception d’un bel événement. Inspirés par le Roc d’Azur de Fréjus, à 40 kilomètres de là, le village provençal pourrait s’appuyer un jour sur une manifestation VTT qui irait de la Plaine des Maures à la Crête des Maures, soit un super parcours à réaliser. « Je pense que, pour peu que nous arrivions à nous entendre, il y a moyen d’organiser des manifestations sportives qui respecteront le lieu et permettront à tout le monde de le découvrir. »
« Dire que je suis envieux du Roc d’Azur serait tendancieux, je suis surtout admiratif, conclut Jean-Luc Longour. Le Roc d’Azur est quelque chose de réussi. Je relève surtout que les activités de pleine nature prennent une grande importance. Ça va de pair avec le discours des médecins, mon métier, puisque nous incitons les gens à faire une heure de randonnée par jour pour s’entretenir. »