Sylvain, peux-tu rappeler les grandes lignes de ta carrière ?
J’ai fait quelques années chez les pros, ma première équipe était italienne, la seconde c’était Bigmat auber 93 où j’ai eu 5 victoires. Et ensuite, ma dernière équipe était AG2R la Mondiale avec qui j’ai eu 1 victoire.
Entre AG2R la Mondiale et aujourd’hui, quelles ont été les étapes ?
Quand j’ai arrêté avec AG2R, j’ai lancé ma société de consulting dans le conseil des entreprises sur les réseaux sociaux et puis Jean-Christophe Rattel, le directeur d’Ekoï m’a sollicité et c’est comme ça que je suis venu à travailler pour Ekoï et depuis maintenant 6 ans je gère les réseaux sociaux pour la marque et depuis 2 ans je gère également les réseaux sociaux « Europe ».
Qu’est-ce qui t’a conduit à t’intéresser aux réseaux sociaux ?
J’ai toujours été un « geek » et je passais beaucoup de temps à regarder ce que faisaient les autres sur les réseaux, à faire des photos, des vidéos. Et moi, je suis un passionné de photo et c’est ce qui m’a amené à travailler pour Ekoi. J’avais fait une vidéo pour AG2R, une parodie du chanteur M et Jean-Christophe m’a dit « voilà, ce que t’a fait j’ai aimé, est-ce que tu pourrais faire des choses comme ça pour moi ? » et c’est donc la vidéo et la photo qui m’ont amené à être community manager. J’ai appris beaucoup sur le tas et en regardant un petit peu ce qui se faisait chez d’autres marques et surtout dans d’autres domaines que le vélo parce que le vélo n’était pas très à la pointe il y a 6 ans tandis que le milieu de l’automobile, de la mode l’étaient. Ce sont des éléments où je pioche car ils sont en avance sur nous.
Sylvain Georges | © Sylvain Georges
Au début, tu as commencé un peu Franco-Français et maintenant tu es community manager Europe, comment as-tu fait la transition ?
J’ai commencé en effet, franco-français et puis il y a deux ans, notre communauté de pays s’est agrandie et on s’est rendu compte que Facebook était un très bon vecteur d’image pour notre marque et qu’il fallait absolument être présents dans tous les pays où la marque est. C’est pourquoi nous avons ouvert une page Facebook dans chaque pays où nous sommes présents. Aujourd’hui je chapeaute donc tous les agents que nous avons sur leur gestion des réseaux sociaux. ça veut dire que je fais de la veille sur leur pays et je leur communique des posts à faire dans leur langue puisque je ne parle pas toutes les langues. Le tout dans le but d’avoir la même communauté que celle que nous avons en France.
Vous êtes donc sur les réseaux sociaux en combien de langues et dans combien de pays ?
Ça fait en tout 9 pays donc 9 langues différentes et nous avons 11 pages avec Instagram. Cela étant, il y a un autre acteur aussi. Facebook pour nous, au départ est une communauté, c’est-à-dire que nous sommes proches de nos clients et grâce à ça, nous avons pu nous rapprocher d’eux, être réactifs à leurs demandes. C’est pourquoi quand on parle d’Ekoï, c’est une communauté. Souvent les fans m’appellent “mon lapin », c’est comme ça que je me suis fait connaître, nous sommes très proches de nos clients contrairement à d’autres marques qui sont justes là pour faire de la promotion, nous, on est là pour faire plaisir à nos clients. C’est un endroit où on échange beaucoup.
Hormis Facebook, quels sont vos autres réseaux sociaux ?
Notre réseau social N°1, c’est Facebook, on va atteindre 57 000 abonnés bientôt sur ce dernier réseau, soit 1 tiers de nos clients, c’est énorme. On est également présents sur Instagram où l’on va atteindre les 14 000 abonnés. Ça fait vraiment deux ans qu’on est présents sur Instagram. Pour nous, c’est un support vraiment qualitatif, on suit les coureurs pros et on n’a que du contenu de pros, avec des photos de pros donc c’est très qualitatif. Ensuite, on est présents un tout petit peu sur Twitter mais c’est vraiment pour relayer des informations très précises sur les équipes mais notre support N°1 reste Facebook.
Page Facebook Ekoi | © Ekoi
Tu dirais qu’entre la France et les autres grands pays du vélo où vous êtes présents il y a des différences de comportement ?
Oui, c’est pour ça que j’attache une importance particulière sur le respect de chaque pays. Ce qui fonctionne en France ne marchera pas en Italie ou ailleurs et ainsi de suite. Donc je propose des posts à chaque agent et chacun adapte en fonction de la mentalité de son pays. Une boutade qui peut fonctionner en France ne marchera pas du tout en Angleterre et vice-versa. C’est pour ça qu’il est important d’avoir un échange avec les agents, de se dire « qu’est-ce qui peut fonctionner chez vous ? ». Chaque pays à vraiment une communauté spécifique et c’est pour ça qu’on ne fait pas la même chose partout.
Alors évidemment les réseaux sociaux on en parle en ce moment beaucoup, il y a du contact direct donc des bonnes choses mais aussi des mauvaises choses. Vous avez chez Ekoï des produits très techniques, il peut y avoir à un moment un souci sur un casque, d’un modèle à l’autre. Comment vous gérez tout ça ?
Les réseaux ont en effet ce côté positif dans le sens où ça permet de faire l’image du qualitatif. Ça a aussi un côté négatif où comme les gens sont derrière leur écran c’est très facile de critiquer et ils sont à l’aise pour dire ce qui ne va pas. Et donc l’avantage des réseaux sociaux c’est que moi je suis branché toute la journée dessus donc dès qu’il y a un commentaire négatif, il est pris en compte, on regarde ce qui ne va pas et on répond. Le but c’est d’apporter une solution tout de suite pour éviter que ça s’envenime et que finalement ça devienne une fakenews. Vous avez un commentaire négatif, on fait le point et on apporte une réponse.
Quoi qu’il arrive, vous ne censurez pas ?
Non, je censure les gros mots, les insultes sont interdites. C’est un lieu d’échanges, il faut rester poli et courtois. Si les gens sont polis et courtois, je ne supprime pas, on peut dire tout ce qu’on veut sur la marque. Si on est content tant mieux, si on ne l’est pas tant pis mais il faut critiquer de manière objective. Critiquer pour critiquer je ne suis pas d’accord mais pour dire quelque chose de réel, c’est normal. Ensuite, je remonte les informations à nos services et on apporte une réponse dans l’heure qui suit.
Sylvain Georges en tenue Ekoï / ©Sylvain Georges
Tu dirais aujourd’hui que le monde du vélo est update ou obsolète ?
Non, on le voit aujourd’hui, il y a des influenceurs qui sont en train d’arriver. D’un point de vue personnel, je trouve ça très bien les influenceurs. Ils sont très beaux à regarder mais y’a certaines limites. Ce n’est pas forcément parce que la personne en photo est très jolie qu’elle est objective dans ses tests et autres. Et c’est pour ça que j’y vais avec parcimonie avec les influenceurs parce que nous les personnes que nous avons sur Instagram, ce sont des clients, ils achètent nos produits. C’est pour ça que quand on a des influenceurs qui parlent de nos produits, ils les ont achetés donc c’est de la critique objective, bonne ou mauvaise. Après, on suit la tendance. La mode ça fait 4-5 ans qu’elle est avec des influenceurs, nous à peine 2 ans donc on est en train d’arriver. On sera loin du million de fans par influenceur, c’est clair, en revanche, ça permet d’avoir de très beaux contenus, de bons visuels et un support de communication supplémentaire.
Enfin, tu vois comment ton métier dans 5 ans ?
Dans 5 ans, je verrais plus mon métier comme « animateur ». Mais animateur vidéo parce qu’on s’aperçoit qu’il y a de plus en plus de chaînes YouTube, de gens qui font des émissions. On fait une émission tous les 15 jours actuellement, un live. Je pense qu’à terme, on va en faire beaucoup plus puisque les gens adorent regarder du contenu vidéo. Je pense que l’avenir du community manager c’est celui qui arrivera à faire une émission.