Elle était là lorsque Thibaut Pinot a fondu en sanglots devant une multitude de micros agglutinés dans l’espace arrivée d’Agen. Elle était également là lorsque le franc comtois a surgi victorieusement au sommet du terrible Tourmalet. Et elle était encore là lorsqu’il s’agissait de protéger le natif de Melisey de la marée de sollicitations médiatiques après son tragique abandon à 3 jours des Champs-Elysées, alors qu’il figurait comme un sérieux prétendant à la victoire finale. Attachée de presse au sein de la Groupama-FDJ, elle représente dans la rubrique des « 101 personnes qui font le cyclisme français » cette profession devenue indispensable dans le cyclisme moderne, de part la nécessité de communication mais aussi afin de former un écran entre les journalistes et les coureurs. Jeune femme passionnée, ayant fait de son rêve une réalité, son parcours de vie relève presque du registre merveilleux. Son talent, additionné à une pointe de chance, lui a offert la formidable opportunité de faire d’un loisir un métier. Portrait d’une amoureuse de la Petite Reine, Marion Gachies.Marion Gachies (à droite) | © Compte Twitter de Marion Gachies
Son parcours :
Native de Lédenon dans le Gard, Marion Gachies aurait pu être prise de passion pour la moto à la vue du circuit local, ou encore de l’athlétisme comme elle l’a longtemps pratiqué. Pourtant, c’est finalement sur le vélo qu’elle a jeté son dévolu, et cela d’une manière totale, pleine et aveugle. Le cyclisme, ce sport qu’elle a d’abord connu au travers de son père, coureur amateur de longue date, s’est ensuite présenté à elle sous l’angle de la magnifique fête populaire qu’est le Tour de France, formant un immense défilé de foule au sein des spectaculaires paysages nationaux. Durant toute son enfance, la Grande Boucle paraissait être ce qu’elle est aux yeux du plus grand nombre : une épreuve mythique, fascinante, légendaire, réunissant sur des pentes abruptes des héros venus d’un autre temps. La Ronde de Juillet conservait à son esprit cette image d’un évènement d’une ampleur grandiose, poussant l’Homme au plus profond de ses retranchements, devant un public infini se transcendant pour acclamer l’exploit produit. Mais cela, c’était avant le grand saut dans la plénitude et la complexité du fantastique cirque du Tour de France. Sélectionnée au sein des Jeunes Reporters du Tour en 2009, elle doit à ASO et à Vélo 101 sa prodigieuse illumination. En trois semaines de courses, elle parvient à être saisie d’une passion vive et impétueuse pour ce fabuleux sport dont elle découvre peu à peu chaque détail. Elle en apprend chaque histoire, chaque récit et chaque conte, elle pénètre progressivement dans son âme pour en déceler toute la richesse et toute la puissance. Son acclimatation s’effectuant à la vitesse Grand V, c’est avec une assurance sans faille qu’elle vient à la rencontre de Daniel Navarro, gregario dévoué du grand Alberto Contador, au matin du contre-la-montre entre Bordeaux et Pauillac. En l’espace de quelques minutes, elle décèle dans la sincère gentillesse de l’espagnol les liens d’une authentique amitié. Preuve ultime que le cyclisme lui était prédestiné.La brillante promo 2009 des jeunes reporters du Tour | © Podcast Journal
Par la suite, tout s’accélère donc pour la Gardoise. Eclairée par le phare de la passion de sa vie, elle poursuit sa route sans se poser de questions d’orientation. Après avoir effectué ses gammes au sein des colonnes de notre site entre 2010 et 2012, rédigeant articles, interviews et brèves en tout genre, elle est admise à la réputée Ecole Supérieure de Journalisme Lille-Montpellier, concluant ainsi l’essai d’une scolarité dévolue à ce domaine professionnel. Contactée par Eurosport lors du Tour de France 2012 pour y effectuer son stage en alternance, elle étonne par la qualité de ses prestations et détonne en étant immédiatement propulsée sur les plateaux de présentation d’épreuves cyclistes, dont les Vuelta 2013 et 2014. Intervenante télévisuelle mais aussi rédactrice d’articles ou réalisatrice de reportages, elle dévoile un panel de qualité nettement remarquable dans le milieu.
Recrutée par IAM Cycling peu après l’obtention de son diplôme, elle y découvre la fonction d’attachée de presse. Gardant un réel contact avec son monde initial des médias, elle pénètre aussi dans l’intimité des coureurs, façonnant ainsi son vif désir de rester au plus près des équipes cyclistes. Rejoignant le service presse d’ASO lors de la disparition des pelotons de la formation suisse, elle se décèle un véritable manque du milieu, une absence que sa présence sur les évènements majeurs de la société présidée par Jean-Etienne Amaury ne peut compenser. Alors elle y retourne, comme aimantée, irrésistiblement attirée par cette ambiance sans égale, par ce contact incomparable avec ces forçats de la route des temps modernes. Cette fois, c’est pour atterrir dans les bras d’une authentique famille du vélo, ceux de la Groupama-FDJ.
Son statut aujourd’hui :
Attachée de presse au sein de la formation de Marc Madiot, elle a eu fort à faire lors de la dernière Grande Boucle, face aux sollicitations médiatiques toujours croissantes pour Thibaut Pinot. Après un Tour en forme de montagnes russes pour le français, dont le twist final est digne des plus grands chefs d’œuvres dramatiques du septième art, elle a eu la lourde charge de protéger une santé mentale du français déjà bien entamée.
Mais surtout, Marion Gachies a aujourd’hui l’inégalable chance de vivre pleinement son rêve, en ayant pour métier une passion débutée il y a 10 ans, jamais éteinte et encore moins feinte. Son parcours peut aujourd’hui figurer comme un exemple pour tous les jeunes adolescents qui fantasment aujourd’hui sur les professions du vélo. Grâce à un talent façonné et peaufiné au fil des années et à une détermination de fer, elle est parvenue à faire de son désir une réalité qu’elle vit désormais au quotidien. Passionnée de vélo, elle a progressivement enraciné profondément son réseau dans le milieu de la Petite Reine, si bien que ces fiançailles ne font que symboliser une union plus ample au cyclisme français dans son entièreté.
Par Jean-Guillaume Langrognet