Maëlle, tu avais anticipé une coupure en novembre dès le début de la saison. Etait-ce pour éviter la saturation liée à ton enchaînement route-cyclo-cross ?
J’avais en effet prévu cette coupure avec mon entraîneur pour couper la saison de cyclo-cross en deux. Les mois de décembre et janvier sont chargés en compétitions et les déplacements sont importants. Les conditions météorologiques sont aussi plus difficiles, il fait froid, il fait nuit tôt, il pleut plus souvent… La récupération n’est pas tout à fait la même. C’est pour cela que je me repose et décompresse bien au mois de novembre pour repartir pleine de motivation et avoir de la fraîcheur en fin de saison.
Quitte à sacrifier la Coupe de France de cyclo-cross en renonçant à la manche de Bagnoles-de-l’Orne après ta 2ème place à Gervans…
C’est toujours difficile de faire des choix. D’autant plus que j’ai un caractère à vouloir tout faire, j’adore courir ! Le jour de la Coupe de France à Bagnoles, j’étais au ski… C’était pas mal non plus. En fait, cette coupure tombait à pic car j’ai fini ma première partie de saison hivernale fatiguée physiquement et mentalement. Je n’avais plus beaucoup d’essence dans le moteur, comme on dit, et c’est comme une voiture, sans essence ça n’avance pas comme on le voudrait.
Comment l’expliques-tu ?
J’ai fait un gros bloc depuis plusieurs mois avec notamment l’enchaînement route-cyclo-cross qui est délicat à gérer. J’ai réussi à bien négocier les premières compétitions, mais quand il a fallu en rajouter un petit peu au niveau de l’entraînement je n’ai pas réussi à bien récupérer. Tout le monde fait des périodes de repos car c’est difficile d’être performant une saison entière. Cette coupure m’a donc fait le plus grand bien, ma déception sur le Championnat d’Europe est derrière moi et j’ai hâte de remonter sur le vélo.
En ton absence, qu’as-tu pensé du résultat chez les féminines ?
Il reflète bien la forme des filles actuellement. J’avais fait des pronostics sur le podium et j’ai fait un sans-faute.
Des championnes comme Marianne Vos, Julie Bresset ou Pauline Ferrand-Prévot ont connu les effets néfastes d’une saturation. Est-ce le genre de situation à laquelle tu ne veux jamais arriver ?
C’est sûr que j’aimerais éviter les situations vécues par ces championnes car ça ne doit vraiment pas être facile. C’est pour ça que je fais attention à mes coupures. J’adore pratiquer deux disciplines, ça me permet de varier et d’éviter la lassitude, mais le risque est de vouloir tout faire, alors il faut lever le pied parfois car le corps n’est pas une machine.
Au cours d’une trêve comme celle-ci, es-tu doublement vigilante quant à ton hygiène de vie ?
J’essaie d’y faire attention au quotidien tout en me faisant plaisir de temps en temps. En saison, je me couche à heure régulière, pas trop tard, je m’étire presque tous les jours et je bois beaucoup.
Sur quel domaine penses-tu perdre le plus après une telle coupure ?
Je ne sais pas trop, je n’y pense pas vraiment… Je verrai bien quand je remonterai sur mon vélo, mais en général je retrouve vite de bonnes sensations. En tout cas, je l’espère pour cette fois-ci. Cette coupure m’a surtout permis de faire le plein d’énergie mentale, et quand la tête est à 100 %, les jambes suivent.
Par où va passer ta reprise ?
Je vais reprendre la compétition au Championnat Rhône-Alpes le 4 décembre, puis je serai sur la finale de la Coupe de France à Nommay le 11 décembre. J’ai déjà repris l’entraînement depuis le début de la semaine. Je suis allée faire une sortie de ski de rando pour profiter de la neige qui est tombée, et je vais faire un peu de musculation et de course à pied. Je reprendrai le vélo demain si le temps le permet.
Quand as-tu prévu ton prochain pic de forme ?
Pour mes partiels du mois de janvier ! Plus sérieusement, j’espère vite retrouver le bon feeling à l’entraînement. Ensuite, je vais tout mettre en œuvre pour arriver en forme au mois de janvier.