Jordan, comment s’est passé ton retour en France après les Championnats du Monde de Pietermaritzburg ?
Je suis revenu dimanche. Je ne suis pas resté pour la descente des Elites, on a préféré partir plus tôt. Entre l’Afrique du Sud et la France il n’y a pas de décalage horaire, mais le voyage retour a été beaucoup plus long que prévu.
Tu as pris la 6ème place au Championnat du Monde Espoirs, que reflète pour toi ce résultat ?
C’est un très bon résultat, sachant que je termine à même pas 20 secondes du podium. Etant donné ma forme du jour, j’étais plus que content. J’ai manqué de fraîcheur en fin de course. En fait j’aurais bien eu besoin d’un jour de récupération supplémentaire après le relais par équipes du mercredi, deux jours plus tôt. Malgré tout je suis satisfait. Et puis si on prend les coureurs devant, un certain nombre va disparaître l’an prochain, notamment Gerhard Kerschbaumer, dont c’était la dernière année Espoir. Ça me laisse des chances pour l’année prochaine.
Le circuit de Cascades Park était très typé…
C’était la troisième fois que je roulais sur ce circuit. Il y a eu très peu de modifications par rapport aux années précédentes. C’est atypique avec deux, trois endroits vraiment typés, la section des rondins et les deux pierriers. Mais je me suis toujours senti à l’aise dessus. Ça se passe bien, c’est un circuit comme je rêverais d’en avoir plus souvent.
Julien Absalon y a laissé deux côtes et ses ambitions. Comment as-tu vécu cela de l’intérieur ?
En fait nous étions dans des réservations aléatoires. Les Espoirs et Juniors étaient hébergés d’un côté, les Elites de l’autre. On n’a pas vécu directement les incidents et soucis d’Absalon, mais on en a entendu parler par l’encadrement de l’équipe de France.
Tu rentres de Pietermaritzburg avec une médaille, l’argent du relais, peux-tu revenir sur cette performance ?
Le circuit était très dur, très chaud, avec pas loin de 40°. J’ai laissé du jus à cause de la canicule. On termine 2ème juste derrière l’Italie mais nous sommes contents du résultat. On l’a mieux vécu que l’année dernière, quand on avait mené toute la course et qu’on avait été battus au sprint. Là on a été battus par plus forts que nous. Les Italiens étaient au-dessus, l’argent c’est satisfaisant.
Il existe plusieurs stratégies dans le relais, celle que l’équipe de France a adoptée semble lui convenir à la perfection…
La stratégie de lancer l’Espoir en premier et non la féminine est définitivement la bonne, tout en gardant l’Elite pour le dernier tour. Tel qu’il était harmonisé pour l’équipe de France aux Mondiaux, le relais était parfait.
Quelle était l’ambiance en Afrique du Sud neuf mois après la disparition de Burry Stander ?
L’ambiance était vraiment très sympa. Le public encourageait l’ensemble des pilotes et c’était appréciable. Il y a eu une cérémonie pour Burry Stander, je n’ai pas pu y aller parce que c’était la veille de ma course. Mais la plupart des pilotes y sont allés naturellement. Maxime Marotte m’a dit que c’était vraiment très prenant.
Revenons sur la période écoulée depuis le Championnat d’Europe et ton dernier journal de bord. Comment t’es-tu remobilisé après ton titre européen ?
Avec l’entraineur Yvan Clolus nous avions décidé d’être relax après le Championnat d’Europe. J’ai relâché la semaine après Berne pour récupérer physiquement et mentalement, puis je me suis concentré sur les objectifs de fin de saison, avec pas mal de foncier sur la route. J’ai fait de l’intensité longue sur la route avant de me mettre de plus en plus au VTT pour travailler le spécifique.
Tu n’as pas été en mesure de préserver ton titre de champion de France Espoirs à Auron. Le regrettes-tu ?
J’ai fait un podium, 3ème, et ça me satisfait car je porte déjà le maillot de champion d’Europe, et je n’aurais de toute façon pas pu porter le maillot de champion de France. Malgré tout, j’estime qu’Auron était un circuit rapide, assez particulier, dans le sens où il n’y avait pas trop de parties techniques. On s’adapte mais je ne l’appréciais pas forcément. Ça ne restera pas un rendez-vous plus marquant que ça.
Un an après ta 2ème place à Val d’Isère, tu as accroché un second podium en Coupe du Monde à Vallnord fin juillet, quel est ton sentiment ?
C’était une étape importante, l’avant-dernière Coupe du Monde en Europe. Je suis content d’avoir accroché le podium mais ça reste un sentiment partagé car j’ai crevé. C’est une petite victoire d’avoir réussi à atteindre le podium car j’étais 7ème après ma crevaison et j’ai gagné mes dernières places dans le dernier tour. Je finis sur un sentiment très positif car un podium c’était inespéré, mais sur la forme que j’avais, sans cette crevaison, je pouvais aller plus haut…
En Coupe de France à Méribel, tu as pris la 5ème place parmi les Elites. Qu’en retiens-tu ?
Je n’avais absolument aucune ambition particulière car j’étais en pleine phase de préparation. Je ne m’attendais pas à jouer la première place. J’avais laissé de la gomme la semaine précédente à l’entraînement, mais j’ai été bien sur l’ensemble de la course. Sur le parcours j’ai pris le poids de ce que j’avais fait la semaine précédente et j’ai manqué de jump pour aller plus haut. La 3ème place de la Coupe de France XC Espoirs est encore plus inespérée.
La saison n’est pas finie. Comment aborderas-tu la dernière Coupe du Monde à Hafjell ?
J’irai sans ambition particulière. Mon seul objectif sera de reconnaitre le parcours dans la perspective des Mondiaux 2014. Je finirai ma saison au Roc d’Azur. Je ne m’y préparerai pas spécifiquement car ce n’est pas un objectif, maintenant si la condition est là je me prendrai peut-être au jeu. J’arriverai dès le jeudi, l’objectif étant d’aller voir les partenaires, les supporters, les remercier. Ensuite je soufflerai pas mal après une saison assez longue. Je n’ai pas encore réfléchi à 2014, je suis encore sur 2013, mais mes ambitions seront sensiblement identiques à celles de 2013.
D’un point de vue matériel, Nino Schurter s’est montré à l’aise en 27.5 avec des roues carbone à boyaux. Est-ce quelque chose que tu vas expérimenter ?
Je roule en 27.5, je resterai dessus l’année prochaine. Je considère que ça apporte les avantages du 29″ en confort, ça permet de passer partout, et les avantages du 26″ en matière de nervosité, de relance, l’énergie du bonhomme est transmise au vélo. Je n’ai utilisé des roues carbone à boyaux que sur route, j’aurai cette possibilité l’année prochaine mais ça supposera que je m’y mette dès cet hiver. Pour l’instant je suis bien sur pneus et je n’ai pas envie de changer, mais l’hiver sera peut-être propice à l’essai.