Guillaume, dans le cadre de ta montée en puissance pour les Championnats de France de cyclo-cross, tu attendais de la manche du Challenge National de Quelneuc qu’elle t’éclaire. Quels enseignements en as-tu tiré ?
Que la forme était présente alors que je n’avais pas encore entamé la plus grosse phase d’entraînement de l’hiver. J’avais déjà attaqué des entraînements plus intensifs mais je n’étais pas encore entré dans un gros bloc de travail. Sur un circuit physique comme celui de Quelneuc, terminer 2ème après quasiment six tours tout seul m’a permis de voir que j’étais là physiquement. Ça m’a mis en confiance pour la suite de la saison.
A Quelneuc, Francis Mourey s’est vite porté hors d’atteinte. Comment as-tu alors négocié ta course ?
Francis a vraiment fait le départ à fond. Le temps que je me retrouve 2ème, au bout d’un demi-tour de circuit, il avait déjà pris une centaine de mètres d’avance. Je me suis dit que ce n’était même pas la peine d’essayer d’y aller. Il était en plein effort et je ne pouvais déjà plus rentrer. Dans ma roue, il y avait une quinzaine de coureurs. J’ai refusé de les emmener et je les ai laissés rouler sur deux-trois tours pour pouvoir les jauger. De là, j’ai voulu faire une première sélection. Mais lorsque j’ai démarré je me suis retrouvé isolé en 2ème position. J’ai alors poursuivi mon effort et géré de manière à préserver ma 2ème place.
Quel était ton objectif en démarrant si loin derrière Francis Mourey ?
Je voulais faire la sélection afin qu’on ne se retrouve pas trop nombreux dans les trois derniers tours. Je pensais ainsi voir qui était bien, sachant qu’au bout du 2ème tour, sans pépin mécanique, Francis Mourey avait déjà course gagnée avec quasiment une minute d’avance. Je voulais aussi assurer ma place sur le podium. M’étant vite retrouvé 2ème, l’objectif a été de préserver ma position jusqu’au bout.
Tu avais déjà fini 2ème d’une manche du Challenge à Besançon l’an passé, puis 3ème en ouverture à Saint-Etienne-lès-Remiremont, as-tu le sentiment d’avoir franchi un nouveau palier à Quelneuc ?
C’est vrai que cette deuxième manche était plus physique que la première. Physiquement, ça répondait bien et j’étais en bonne forme. Je n’ai peut-être pas passé un cap mais ma progression suit son cours.
La course de Quelneuc devait te permettre de voir où tu te situais, comment as-tu étalonné ton entraînement sur la base de ces enseignements ?
Nous avons effectivement établi mon programme d’entraînement à partir de la deuxième manche. Elle m’a permis de voir où je me situais et de constater que j’étais bien. Après il me restait du travail car je travaillais à mi-temps jusque fin octobre et je n’avais pas encore pu m’entraîner comme je le voulais. Ainsi, après Quelneuc, avec mon directeur sportif Maxime Larue nous avons opté pour une semaine de récupération, et c’est plutôt bien tombé puisque nous avons eu beaucoup de neige à Saint-Etienne durant cette semaine. Depuis trois semaines, la météo est clémente, ce qui me permet de réaliser de bonnes semaines d’entraînement.
En quoi consiste ton programme hebdomadaire ?
Maintenant que j’ai plus de temps libre je fais davantage de séances d’entraînement, du biquotidien, plus de volume, et j’emmagasine pour être plus en forme encore en fin de saison. Le lundi c’est souvent une sortie de récup, le mardi une sortie plus longue sur route, le mercredi et jeudi c’est du biquotidien avec différents ateliers dont une séance cyclo-cross le jeudi après-midi, le vendredi c’est repos avant les compétitions le week-end.
Quel type de circuit affectionnes-tu ?
J’aime bien quand c’est sec et physique, comme c’était le cas à Quelneuc. J’aime bien aussi la boue, quand elle reste très liquide et qu’elle ne colle pas. J’ai en revanche plus de mal à m’en sortir sur des terrains avec de la boue lourde qui colle vraiment au vélo et contrarie la progression.
Le froid s’est installé, comment l’appréhendes-tu ?
Pour moi ce n’est pas un problème. A la rigueur je préfère qu’il fasse un peu plus froid que lorsqu’on a des températures de 18° en début de saison. Le corps s’habitue à fournir des efforts par temps froid. Ce qu’il faut surtout bien gérer, ce sont les couches de vêtements que l’on peut mettre, savoir si l’on court ou non avec les jambières, si on porte des gants, de manière à pouvoir être pile dans les bonnes conditions sans avoir froid.
Les fêtes de fin d’année approchent à grands pas. En qualité de cyclo-crossman, comment gères-tu cette période ?
Au fil des années, on a pris l’habitude d’aborder les fêtes en gardant à l’esprit que l’objectif du Championnat de France arrive très vite derrière. Dès lors on ne fait pas d’écart. On gère au mieux l’entraînement. Les repas en famille sont importants, il ne faut pas les négliger, mais en prenant bien soin de ne pas faire d’écart. Il s’agit seulement de faire attention, comme on le fait tout au long de l’hiver. Quoi qu’on mange, tant que ce n’est pas en quantité astronomique, ça ne peut pas faire de mal. Il faut simplement se méfier de ce qui est gras et de l’alcool.