Perrine, à un mois du coup d’envoi de la Coupe du Monde, où en sont tes sensations ?
Voilà quelques semaines que mes sensations ne sont pas excellentes, même si je sens que ça revient au fil des compétitions. C’était déjà bien mieux le week-end dernier à Saint-Pompon, même si une 9ème place en Elite en Coupe de France, ce n’est pas encore ça. J’ai pu faire une course complète avant de pécher un peu dans le dernier tour. Malgré tout j’ai eu de meilleures sensations que sur les précédentes courses, sur lesquelles je n’avançais pas. J’ai eu des courses difficiles et j’ai été contrainte à l’abandon à deux reprises, ce qui m’était rarement arrivé. J’espère bien à présent que la forme va monter progressivement d’ici les Coupes du Monde dans un mois.
T’expliques-tu la raison de ce retard à l’allumage ?
Tout à fait. La Coupe du Monde commence tard cette année avec une première manche à Nove Mesto le 21 mai, deux bons mois après le début de la saison, si bien qu’il n’était pas utile d’arriver en forme trop tôt. Je n’ai pas encore trop tapé dedans. Il fallait faire un choix. Afin de ne pas arriver crâmée aux Coupes du Monde, j’ai choisi l’option d’être un peu moins bien en début de saison, quitte à être en retrait sur les premières Coupes de France.
Ces moindres sensations en début de saison ne sont-elles pas non plus liées à une préparation différente des années passées ?
C’est vrai que je n’ai pas non plus suivi la même préparation hivernale que l’année dernière. J’ai observé une coupure de près d’un mois après ma saison de cyclo-cross, ce que je ne faisais pas les années passées. Avec cette coupure, j’ai le sentiment cette fois d’être repartie de zéro, ce qui rend plus laborieux d’arriver au top. Il m’a pratiquement fallu refaire toute une préparation. C’est aussi ce qui explique que ma remise en route soit un peu plus difficile que l’année dernière. Je ne m’affole pas. Ça va aller crescendo et ça devrait rouler correctement pour la première manche de Coupe du Monde !
Depuis ton départ du Pôle France Jeunes VTT de Besançon, tu t’entraînes essentiellement seule. Cela a-t-il également un impact sur ta condition du moment ?
J’arrive toujours à me motiver pour l’entraînement, même si les choses sont désormais différentes. J’ai passé six ans au Pôle France Jeunes VTT de Besançon, où j’étais suivie par Philippe Chanteau. Je m’entraînais avec une structure, j’avais l’habitude de rouler en groupe, et ça tire vers le haut. Quand on a un coup de moins bien, on a toujours quelqu’un pour nous épauler. Je faisais mes intensités avec ma sœur Hélène ou avec Loana Lecomte. Désormais je m’entraîne quasiment tout le temps toute seule. Et quand on se retrouve seule à faire de longues sorties ou des intensités, c’est toujours plus compliqué. Ce n’est pas une question de motivation mais ce n’est pas toujours simple. Il faut trouver un nouveau rythme.
Comment vas-tu gérer les quatre semaines à venir d’ici Nove Mesto ?
Nous avons prévu d’entamer un gros cycle d’entraînement route et VTT à compter de la semaine prochaine. Je vais ajouter un peu de musculation également chaque semaine. L’idée n’est pas d’en faire beaucoup plus mais de réaliser un gros cycle d’entraînement en marge des courses, ce qui doit permettre d’atteindre le pic de forme sur les deux Coupes du Monde qui se succéderont fin mai, à Nove Mesto le 21 puis Albstadt le 28. Mon approche de ces rendez-vous passera par l’Ötztaler Mountainbike Festival ce week-end en Autriche, une course régionale le week-end suivant, avant d’enchaîner avec la Coupe de France de Chamberet le 7 mai. Je ne courrai pas le dimanche 14 mai, une semaine avant la Coupe du Monde, de manière à garder de la fraîcheur, mais je privilégierai un gros entraînement.
Les épreuves de Coupe du Monde partent à 11h15. Comment organises-tu ta matinée ?
De manière générale, je me lève vers 8h00. Dans ce cas-là, j’opte pour un petit-déj léger avant de manger un Spordej, que le corps assimile vite et digère très bien, une heure et quart avant le départ, soit presque avant de monter sur le home-trainer pour quarante-cinq minutes d’échauffement. Pour une Coupe de France, dont le départ est donné à 10h00, j’opte en revanche pour un gros petit-déj. J’entends par là des protéines comme un œuf, du jambon avec du pain, des céréales avec un yaourt. Il faut éviter de manger trops de glucides, comme de la confiture, que le corps va trop vite assimiler, au risque d’arriver sans essence au moment de la course.
Sur le vélo, comment t’alimentes-tu ?
Je pars avec un bidon de Punch Power, une boisson énergétique au pH neutre que le corps digère donc assez bien. Certains produits peuvent donner mal au ventre mais si on tolère bien ce genre de boisson, on n’a pas de maux de ventre. Je prends également avec moi deux gels de la même marque, endurance ou à effet instantané. Généralement je prends un gel à mi-course. C’est quand même assez rare que je mange les deux.
On a évoqué l’alimentation avant l’effort, pendant l’effort, qu’en est-il de la récupération ?
Dès qu’on passe la ligne, on prend une boisson de récupération. C’est très important car on perd énormément de nutriments, de sel, et il n’y a que dans la boisson de récupération qu’on peut le reprendre.