Benoît, en mai, tu as partagé un grand nombre de courses entre l’équipe de France Espoirs et le Chambéry Cyclisme Formation, avec lequel tu as disputé le contre-la-montre par équipes de la Coupe de France, terminé à la 6ème place…
La performance n’est pas forcément celle que nous venions chercher, cependant je suis satisfait personnellement de ce contre-la-montre par équipes que nous avons géré parfaitement. Nous n’avions tout simplement pas l’équipe la plus forte ce jour-là et il y avait cinq équipes plus fortes.
Vous avez rapidement perdu un coéquipier puis un autre n’a plus pu relayer. Comment le gère-t-on une telle situation ?
Ce n’était pas facile car nous voulions avoir une allure régulière pendant pratiquement 30 kilomètres. Il a fallu adapter l’allure sur une partie vent de face et c’est à ce moment que nous avons perdu beaucoup de temps. Nous avons tout de même terminé fort sur une partie de parcours exigeante et difficile, c’est pour cela que je pense que nous avons bien géré l’allure.
Quel est l’état d’esprit du CCF vis-à-vis des Coupes de France qui sont toujours des courses un peu particulières ?
Nous venons sur les Coupes de France sans pression mais toujours avec l’envie de bien faire et de gagner la course. Les Coupes de France sont particulières car le niveau est très homogène et il y a souvent du marquage, mais à la fin c’est souvent le plus fort ou un homme en très bonne condition physique qui gagne. Ces courses sont très regardées et sont très importantes pour le monde amateur. Elles permettent de se montrer et de défier les meilleurs amateurs français. Nous n’avons pas de pression particulière sur ces courses là, même si on sait que c’est important pour le club de bien y figurer car il est révélateur du niveau du collectif.
Tu avais des partiels juste avant le Grand Prix du Pays de Montbéliard, comment gère-t-on études et cyclisme de haut niveau avec deux objectifs simultanés mais dans deux domaines totalement différents ?
Le double projet est relativement facile pour moi à gérer puisque je suis dans une école adaptée, le CESNI, qui me permet de bien répartir le temps de travail pour les cours et pour le vélo. L’école est vraiment ouverte et adaptable aux contraintes sportives. C’est sûr qu’il y des moments où l’un des projets prend le dessus sur l’autre. Il y a des grosses périodes de courses qui empiètent sur le projet scolaire et, au contraire, au moment des partiels et des examens, l’école prend le dessus sur le vélo. Je pense que c’est un équilibre à trouver. Il faut aussi être prêt à bouger et changer de région pour trouver des structures adaptées. J’ai quitté la Normandie pour ça.
Tu as couru le Grand Prix de Plumelec-Morbihan et les Boucles de l’Aulne avec l’équipe de France. Quel est le niveau sur ces courses 1.1 ?
Le niveau est élevé bien sûr. Il y a des grosses équipes et des grands coureurs. Le changement de rythme n’est pas forcément facile à gérer, surtout sur des Coupes de France pros, car ce sont des courses très peu contrôlées, donc ça roule très fort. Je trouve ça vraiment bien que l’équipe de France nous emmène sur des courses comme cela, ainsi nous prenons du rythme et de l’expérience. C’est toujours un plaisir de courir avec les professionnels quand on est en amateur.
Tu as réussi à terminer 6ème à Plumelec en haut de la côte de Cadoudal et derrière de sacrés coureurs, raconte-nous ce final…
A Plumelec, l’avant-dernière montée s’est faite très vite. Nous étions une trentaine au pied de la dernière bosse. Il y avait encore Aurélien Paret-Peintre avec moi, nous faisons un véritable duo qui fonctionne très bien en course. J’ai demandé à Aurel de me déposer dans la roue d’Arthur Vichot ou de Sam Dumoulin au pied de la dernière difficulté. C’est ce qu’il a parfaitement fait. Ag2r La Mondiale a roulé fort pour emmener le sprint et Alexis Vuillermoz a attaqué à 800 mètres de l’arrivée avec Sam, qui a fait la cassure. Après, le sprint s’est lancé, j’étais bien et j’ai voulu lancer mon sprint aux 200mètres mais je n’ai pas pu déboîter.
Comment l’équipe de France Espoirs est-elle perçue par les équipes pros ?
Je ne sais pas trop comment nous sommes perçus mais je pense que quelques coureurs du peloton me connaissent déjà vu que j’ai été stagiaire l’année passée et que j’ai signé mon contrat pro. Je ne suis pas en terre inconnue dans le peloton pro même si je n’ai que très peu d’expérience.
Tu as pris la 4ème place du prologue de la Course de la Paix, une manche de la Coupe des Nations Espoirs, as-tu fait une préparation spécifique en vue de celui-ci ?
Je n’ai pas forcément préparer spécifiquement la Course de la Paix, même si je voulais y arriver en forme. Le prologue est vraiment un type d’effort que j’affectionne. Il faut être fort mentalement et chercher des ressources supplémentaires à chaque coup de pédale. Il faut également avoir une résistance lactique importante.
En termes de chiffres, que représentent ces 2’30 » d’efforts ?
J’ai fait le chrono à plus de 500 watts, ce qui correspond à environ 120 % de ma PMA et donc un taux de lactates je pense élevé dans le sang.
Malgré cet excellent prologue, tu te retrouves à faire le travail de coéquipier, préfères-tu être un gregario au service d’un leader ou au contraire avoir une équipe à ton service ?
Quel que soit mon rôle, je fais tout à 100 % pour le remplir. Etre équipier donne forcément moins de pression mais j’assume complétement le rôle de leader quand je m’en sens capable. C’est souvent le cas avec le CCF et c’était également le cas avec l’équipe de France l’an passé aux Championnats d’Europe à domicile à Plumelec. Dans chaque rôle je prends du plaisir.
Quels vont être tes prochains objectifs ?
Mes prochaines courses vont être le Tour de Savoie Mont Blanc, le Championnat de France, le critérium de Bricquebec et le Tour du Pays Roannais. Le Tour de Savoie Mont Blanc n’est pas un objectif pour moi, d’autant que le parcours n’est pas forcément à mon avantage, mais c’est un rendez-vous à domicile pour l’équipe et nous avons de bonnes cartes à jouer au sein du CCF. Alors je vais être là pour épauler mes coéquipiers. Le Championnat de France en revanche est un objectif, tout comme le Tour du Pays Roannais, qui va être ma dernière Coupe de France DN1 avant de passer professionnel.
Cela annonce une seconde partie du mois de juin très chargée. Ton entraineur Vincent Terrier t’a-t-il programmé une semaine « light » avant ces courses ?
Oui bien sûr. Je fais une semaine plus légère au niveau du nombre d’heures. C’est important pour moi d’arriver assez frais avant un enchaînement comme celui-là.
Avec cette semaine allégée en volume, le retour des beaux jours, tu vas foncer au lac du Bourget prendre des bains de soleil ou tu préfères entretenir et afficher fièrement ton bronzage cycliste ?
Forcément qu’en étant à Chambéry le retour du beau temps rime avec bronzette au lac. J’adore profiter du beau temps et des atouts de ma région d’adoption. J’ai la mer en Normandie alors le lac, on va dire que ça dépanne !