Quel regard as-tu porté sur le Giro ?
– Je dois avouer que je n’ai pas suivi le Giro comme un fanatique, je m’y suis intéressé mais je n’ai pas regardé chaque final ou chaque étape. Je suivais simplement les étapes importantes et les résultats. La fin restait excitante puisque la course restait ouverte avec notamment encore 3 protagonistes pour la victoire finale et d’autres coureurs attaquant de loin comme Zakarin ou Lopez.
On a le sentiment que l’équipe Israël Cycling Academy a été plus en retrait comparativement à 2018 ? ton avis ?
– L’an passé j’étais un peu dans le même cas, je n’ai pas regardé tous les résultats et n’ai pas suivi les résultats d’une équipe en particulier puisque je n’avais pas encore de contact avec l’équipe. Pourtant j’aurais dit l’inverse, mon ressenti est qu’elle a plus été en avant. Plaza et Neilands ont pris une échappée et ont presque joué la victoire, Cimolai lui a terminé bon nombre de fois dans le top10 sur les arrivées massives.
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L’équipe a moins joué les échappées matinales, alors que certaines sont allées au bout, c’était pour mieux en cibler quelques-unes ?
– Je ne sais pas ce qu’ils se sont dit en interne mais j’imagine bien que les gars avaient pour consigne de ne pas se tuer à la tâche dans les échappées pour rester aux côtés de Cimolai et lui donner toutes les chances de réussir. L’an passé il ne devait pas y avoir de sprinter aussi bon que lui et donc les coureurs étaient plus libres. On les a vu rouler en tête de peloton derrière les échappées justement.
De ton côté, comment as-tu géré ton mois de mai ?
– J’ai effectué un premier bloc de travail à l’entraînement puis j’ai enchaîné les courses, GP de la Somme, 4j de Dunkerque puis le Tour d’Estonie. J’ai donc essentiellement récupéré entre chaque course et les voyages. Même si on a la sensation qu’on peut en faire plus, il faut se freiner un peu pour ne pas casser le moteur comme on dit. Ce n’est que ma première année pro et il faut tenir bon jusque-là fin d’année. Je sens que j’ai déjà franchi un cap sur ces premiers mois dans le peloton professionnel.
Dans l’ensemble comment juges-tu ton début de saison ?
– Mon début de saison est bon. Je découvrais chaque course, le niveau, les nouvelles distances, de nouvelles méthodes d’entraînement etc. J’avais un peu peur de mettre du temps à m’habituer mais finalement ça a été assez rapide. Bien sûr j’ai souffert les 3 premiers mois, mais maintenant que je prends du recul ça a été une bonne chose de m’envoyer sur un calendrier qui n’était pas si simple. J’ai pu accélérer mon apprentissage et prendre rapidement mes marques. Tout en faisant le boulot pour l’équipe j’arrive à aller chercher quelques top10. Je suis donc satisfait de ce début de saison en tout point de vue.
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Les épreuves de montagne arrivent, à ton niveau comment évolue ton poids entre période des classiques et été ?
– Gérer son poids n’est pas simple, J’avais un peu une routine chez les amateurs avec des courses tous les week-ends, toutes les semaines à la maison donc c’était assez simple de faire attention. Maintenant entre les déplacements, les temps d’attente comme à l’aéroport ou les jours de repos entre les courses à l’hôtel, il faut trouver un bon compromis. Je pense avoir trouver mon rythme même si j’ai encore un peu à perdre, mais je ne me fais pas de soucis, avec la chaleur ça va fondre tout seul.
As-tu profité des jours off pour t’entraîner en montagne pour le coup de pédale ?
– Non puisque je n’ai pas un calendrier proposant de la haute montagne, les jours off me servent uniquement à me reposer et récupérer pour pouvoir enchainer sur la course d après. On n’attend pas encore de moins d’être leader sur telle ou telle course donc je ne peux pas me servir de courses comme préparation comme en arrivant fatigué pour travailler différemment. Pour moi les courses de haute montagne seront si rares que je n’ai pas un gros intérêt à travailler le coup de pédale en montagne puisque ce sera au détriment d’autres choses que je ne travaillerai pas.
Quel va être ton programme du mois de juin ?
– Pour juin j’ai déjà couru en Allemagne sur le Tour de Cologne, ensuite je fais un retour en Belgique pour les hammer séries Limbourg, le ronde van Limburg et le Tour de Belgique. La suite devrait être l’Occitanie puis le championnat de France. Ça fera un moins de juin bien chargé.
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On voit que J Alaphilippe choisit de rester chez Deceuninck-Quick Step, ton avis ? bonne ou moins bonne décision ?
– Bonne décision selon moi, c’est sûrement la meilleure équipe au monde. Le matériel est top, le staff est compétent, les coureurs sont tous de classe mondial, l’environnement est idéal pour une superstar. Tout semble lui réussir là-bas et il est épanoui alors pourquoi changer ? L’équipe a une histoire et une expérience incroyable donc il a fait le bon choix, du moins à sa place j’aurais fait le même.