On a aimé… le Tour de France 2010
« Pour que le Tour soit réussi, il faut une belle course, il faut du suspense, des émotions, des exploits, des défaillances, des larmes… » Voilà la définition donnée par Christian Prudhomme aux Jeunes Reporters encadrés par Vélo 101 lors de leur interview du directeur du Tour. Ces ingrédients du succès, le Tour 2010 les aura réunis. Du suspense jusqu’au contre-la-montre de Pauillac dans un duel Schleck-Contador des plus passionnants, des émotions avec les six victoires d’étapes françaises (ce n’était plus arrivé depuis l’extraordinaire cru 1997), des exploits avec le quintuplé de Mark Cavendish, des défaillances avec la fin du règne de Lance Armstrong, des larmes avec les raids de Sylvain Chavanel et le Maillot à Pois d’Anthony Charteau… Oui, on a aimé ce Tour de France 2010. Comment aurait-il pu en être différemment ?
On n’a pas aimé… les critiques envers le duel Schleck-Contador
Le Tour de France et ses suiveurs se sont pris de passion pour le duel qui a opposé Andy Schleck (Team Saxo Bank) à Alberto Contador (Astana). Et si les supporters des uns et des autres se sont sans doute montrés plus virulents que leurs idoles dans leurs échanges, on n’a guère aimé les critiques qui ont fusé ici et là quant à l’attitude des deux champions. Qu’ils s’apprécient en dehors du vélo et se respectent sur la route, tant mieux. Cela ne les a pas empêchés de se mesurer l’un à l’autre et de maintenir le suspense sur le sort réservé à cette édition du Tour jusqu’à vingt-quatre heures des Champs-Elysées, quand leur affrontement avait commencé deux semaines plus tôt dès l’arrivée à Morzine-Avoriaz. On leur a reproché un échange de politesses dans l’ascension du Tourmalet, mais le duel a bien eu lieu entre les deux champions. Simplement, ils étaient de niveau équivalent en montagne. Et ça, on ne peut pas le leur reprocher.
Le chiffre de la semaine… 5
En remportant le Tour de France pour 39 secondes d’avance vis-à-vis d’Andy Schleck (Team Saxo Bank), l’Espagnol Alberto Contador (Astana) a enregistré le cinquième écart le plus faible entre un vainqueur et son dauphin, lui qui détient déjà le deuxième écart du genre avec 23 secondes entre lui et Cadel Evans en 2007. Au titre de record absolu, il reste les 8 secondes ayant séparé Greg LeMond et Laurent Fignon en 1989, soit l’équivalent à l’arrivée de 140 mètres. Suit l’édition 2007 et les 23 secondes Contador-Evans, l’édition 2006 et les 32 secondes entre Oscar Pereiro et Andreas Klöden et l’édition 1968 et les 38 secondes entre Jan Janssen et Herman Van Springel. On notera qu’une constance s’établit dans ces écarts minimes, trois des cinq dernières éditions s’inscrivant dans ce Top 5.
L’image de la semaine… the end
Il aurait sans doute préféré une autre sortie, fidèle à celle qu’il avait faite cinq ans plus tôt, au moment du premier point final à sa carrière. Mais à bientôt 39 ans, Lance Armstrong (RadioShack) n’a pu déjouer les lois de la nature. Il a néanmoins été au bout de son périple avec beaucoup d’humilité pour quitter la course de sa vie la tête haute. La marque d’un grand champion qui s’en va.