Il est étonnant d’associer systématiquement un département au nom aussi enchanteur que celui des Alpes-Maritimes au seul littoral. Lisons mieux. Dans Alpes-Maritimes, il est certes fait référence au littoral, mais c’est bien sur les Alpes (la cime du Gélas, son point culminant, s’élève à 3143 mètres) que le Comité Régional du Tourisme Riviera Côte d’Azur entend se concentrer. « L’image Côte d’Azur, qui est une marque de destination avant un découpage administratif, a été créée sur la base du balnéaire, reconnaît le directeur du CTR Eric Doré. La difficulté d’une telle notoriété internationale est de faire évoluer son image. Pour notre clientèle étrangère, l’arrière-pays s’arrête à Mougins ou Vence. Elle voit qu’il y a des montagnes derrière mais ne songe pas à prendre le vélo pour les explorer. »
C’est là tout l’objectif du Comité Régional du Tourisme. « Nous sommes marqués balnéaire, culture, tourisme d’affaire… Notre ambition est de faire découvrir une autre facette de notre territoire, des pépites souvent méconnues. » Si les côtes espagnoles, la Costa Brava et les Baléares ont réussi à capter la clientèle vélo, ce n’est pas encore automatiquement le cas des Alpes-Maritimes, qui entendent développer la nouvelle stratégie mise en place depuis un an seulement. « Jusque-là nous n’avions pas travaillé sur cet axe, admet Eric Doré. Les cyclistes venaient spontanément. Mais les Espagnols ont représenté une source d’inspiration importante. »
Et les premières évolutions sont intéressantes. En attestent les enquêtes qui donnaient le territoire en-dessous du pourcentage national s’agissant de la pratique du vélo et du VTT en 2009/2010, estimée à 2 % des visiteurs contre 4 % pour le pays. Aujourd’hui, ce chiffre s’élève au-dessus de la moyenne nationale. A presque 6 %.
Le cyclotourisme est une manière de faire découvrir une facette cachée de la destination. Les investissements vont dans ce sens. Des bornes indicatives ont été mises en place dans les cols, une volonté du Conseil Général des Alpes-Maritimes. « Le Comité Régional du Tourisme s’est lancé dans une promotion forte du vélo du fait des investissements très lourds réalisés par les collectivités locales, poursuit Eric Doré. Au-delà du cyclosportif/cyclotouriste, des circuits familiaux sont à présent créés. »
Le gros avantage d’un territoire qui se conjugue entre mer et montagne, c’est aussi la diversité des activités proposées aux accompagnants : mer, shopping, culture… C’est aussi ce qui a expliqué la réussite très rapide du Marathon des Alpes-Maritimes Nice-Cannes. « Nous avons la volonté d’investir sur le lien mer-montagne reflété par le nom Alpes-Maritimes, le gros de l’hébergement de qualité se situant précisément sur le littoral », estime le directeur du Comité Régional du Tourisme Riviera Côte d’Azur.
Pour promouvoir la destination Alpes-Maritimes auprès des cyclos, le département se réjouit d’accueillir chaque année l’arrivée de la Course au Soleil, Paris-Nice, bien qu’on puisse regretter que l’épreuve n’aille pas explorer les montagnes de l’arrière-pays au-delà du col d’Eze. Même constat pour le Tour de France qui se limite aussi à la Promenade des Anglais. « Malgré tout ces épreuves nous offrent une crédibilité sportive lorsque nous communiquons sur ces axes », salue Eric Doré.
S’il est encore trop tôt pour estimer les retombées du passage de la 100ème édition du Tour de France à Nice – « des images magnifiques ont été diffusées partout dans le monde à cette occasion, dès cet été nous constaterons certainement des retours » – la victoire d’une équipe australienne comme Orica-GreenEdge a été importante pour un territoire sur lequel les Australiens représentent une très grosse clientèle vélo, hors saison.