Lachlan Morton est un cycliste australien qui courre pour l’équipe américaine UCI WorldTeam, EF Education-EasyPost. À son palmarès, on note une victoire en 2016 dans le Tour de l’Utah et plusieurs victoires d’étapes dans différentes courses ainsi qu’une participation au Tour d’Italie en 2020 (111ème) et au Tour d’Espagne 2017 (90ème). L’an dernier, vexé que son équipe ne l’ait pas retenu pour participer au Tour de France 2021, il a entrepris, avec succès, de rouler l’intégralité du parcours et même les transitions en Bikepacking en partant une heure après le départ réel du Tour de France. Il a ainsi avalé 5.500 km sans assistance. Emu par la situation de la famille et des amis de son coéquipier originaire d’Ukraine, Mark Padun, le coureur australien s’est lancé dans un nouveau défi afin de collecter des fonds pour aider les réfugiés ukrainiens.
Un défi né de l’émotion pour la situation en Ukraine
C’est dans un article publié sur le site de l’équipe cycliste EF Education-EasyPost que Lachlan Morton a expliqué sa motivation à aider les réfugiés ukrainiens. Alors qu’il participait au Gran Camiño en Espagne, il a appris la nouvelle de l’envahissement de l’Ukraine par la Russie alors qu’il prenait son petit-déjeuner accompagné de son coéquipier d’origine ukrainienne, Mark Padun. Lachlan a alors confié au rédacteur du site de son équipe cycliste : « Le fait d’avoir un coéquipier qui est directement touché par cette situation m’a rendu encore plus proche de la réalité » avant d’ajouter : « J’ai eu du mal à me concentrer sur la préparation d’une course alors que quelque chose d’aussi important se passait dans le monde. Je suis une personne plutôt optimiste en général, mais ces dernières semaines, j’ai eu l’impression qu’il y avait très peu de raisons de s’enthousiasmer. C’est difficile de s’y retrouver. C’est surréaliste d’une certaine façon. Vous regardez les informations, et elles sont si lourdes que vous vous en détachez presque, parce que c’est trop ».
Regardant à plusieurs reprises Google Maps afin de bien comprendre la géographie de la zone de conflit, le coureur australien confie : « Je n’arrêtais pas de penser, wow, je pourrais vraiment faire ça en un tour ». De là a germé l’idée de se lancer dans un défi pour collecter des fonds : « C’était donc mon idée. Je ne suis pas quelqu’un de très politisé. Je ne suis pas un expert en la matière. J’essaie simplement de faire la seule chose que je sais faire et d’inciter la communauté des cyclistes à m’aider. Mon idée est de souligner le fait que la guerre n’est pas un problème lointain. Les conflits sont à portée de vélo, partout dans le monde. C’est l’intention derrière tout cela, et nous essayons de collecter autant d’argent que possible pour aider les personnes qui ont été déplacées ».
1.063 km à vélo pour récolter des fonds pour les réfugiés ukrainiens
Ce samedi, Lachlan Morton va donc débuter son défi et s’élancera de Munich dans un parcours de 1.063 km qu’il pense réaliser d’un seul trait pour atteindre le poste frontière de Korczowa – Krakovets en passant par la République tchèque puis par la Pologne. Le coureur de 30 ans espère ainsi interagir avec la population en chemin et collecter 50.000 dollars afin d’aider les réfugiés ukrainiens qui fuient le conflit.
A travers de la plateforme mondiale de financement participatif pour des projets caritatifs locaux, GlobalGiving, Lachlan Morton a donc lancé une campagne d’aide aux réfugiés ukrainiens. L’objectif de cette collecte est de fournir aux Ukrainiens un abri, de la nourriture, de l’eau potable, ainsi qu’un soutien sanitaire et psychologique et un accès à l’éducation et à l’aide économique. Actuellement, la collecte a réuni 17.078 dollars sur les 50.000 espérés. Si vous souhaitez en savoir davantage sur la collecte ou faire un don, vous pouvez le faire ici.
Mark Padun ressent de l’impuissance pour sa famille toujours en Ukraine
Mark Padun, le coéquipier de Lachlan Morton, ressent de son côté une certaine impuissance pour sa famille et ses amis toujours présent en Ukraine comme il l’a confié dans l’article publié sur le site de l’équipe américaine : « Honnêtement, je ne sais pas ce que les gens devraient faire. Je ne sais pas ce que je peux faire personnellement ». Le coureur d’origine ukrainienne poursuit : « Il est difficile de se concentrer pleinement car vous êtes conscient qu’une guerre se déroule encore dans votre pays. Ce dont le peuple ukrainien a besoin, c’est que la guerre s’arrête. Mais ce que fait Lachlan est une bonne chose. Plus il y a de gens qui en parlent, mieux c’est. C’est formidable qu’il collecte également de l’argent pour les réfugiés ukrainiens ».