Viatcheslav, pouvez-vous nous retracer votre carrière de cycliste dans les grandes lignes ?
Je suis passé professionnel à l’âge de 24 ans, c’était en 1990 avec la formation Panasonic. Directement au sein d’une grande équipe, alors que la plupart des coureurs soviétiques de l’époque couraient au sein de la formation Alfa Lum. Il y avait un contrat mais j’ai pu aller chez Panasonic car ma spécialité était la piste, donc c’était un peu différent. Je pense que j’ai fait le bon choix en débutant avec une des meilleures équipes du peloton car j’ai réellement appris ce qu’était le métier de cycliste professionnel. J’ai pu progresser plus vite. Ensuite, j’ai toujours couru au sein d’une équipe de très haut niveau, excepté en 1999 avec Amica-Chips. J’ai conclut ma carrière à la Discovery Channel, l’équipe de Johan Bruyneel, à l’âge de 40 ans. J’ai terminé 15 Tours de France et j’ai fait au total 26 Grands Tours. Mes plus grands succès ont bien sûr été une étape sur le Tour et deux médailles d’or aux Jeux Olympiques.
Diriez-vous que vous avez choisit d’arrêter votre carrière ou y avez-vous plutôt été contraint ?
J’ai eu une blessure importante au dos, j’ai été opéré en 2005 et l’année suivante j’ai eu beaucoup de mal à retrouver mon niveau, j’avais 40 ans. Je voulais me préparer pour les Jeux de Pékin en 2008 mais cela faisait trop pour moi. Et dans le même temps j’ai eu une proposition pour rester dans l’équipe et travailler en tant que directeur sportif, et j’ai pensé que c’était une meilleure solution que de courir un an de plus et de ne plus faire de résultats.
Pendant votre carrière, pensiez-vous à votre reconversion ?
La seule chose que je savais, c’est que je voulais rester dans le cyclisme. Et cette transition en tant que directeur sportif était parfaite pour moi. Mon rêve était de devenir manager d’équipe, et ce rêve est également devenu réalité pendant quatre années avec Katusha. Quand vous êtes encore au top niveau, vous pouvez décider si vous voulez continuer ou non, si vous aimez toujours ça ou si vous voulez faire autre chose. Maintenant, je suis président de la fédération russe de cyclisme, c’est un nouveau challenge pour moi, très difficile mais aussi très excitant. Je le suis pour les quatre prochaines années et je vais voir ce que je peux gérer, quels changements je pourrai apporter.
Désormais, quelles sont vos relations avec la formation Katusha ?
Je ne dirais pas que je suis un ambassadeur de l’équipe Katusha, mais je suis en charge de la marque. J’interviens sur le programme des VIP, peut-être que nous pouvons appeler cela ambassadeur, cela s’en rapproche un peu. Je pense que c’est un rôle parfait pour un ancien professionnel. Je sens que je suis encore important dans le monde du cyclisme professionnel
Avant votre carrière, aviez-vous un contrat avec l’armée de votre pays qui vous assurait une suite à votre carrière de cycliste professionnel ?
Oui, j’ai fait mon service militaire pendant deux ans avec l’équipe de sport de l’armée. Et ensuite j’ai été promu et j’ai signé un contrat avec l’armée. Donc j’ai fais ce que j’avais à faire pendant deux ans et ensuite c’était fini.
De tous les coureurs qui ont terminé leur carrière et que vous côtoyez, quel est celui qui, selon vous, a réussi la meilleure reconversion ?
Tout d’abord, je pense que c’est un choix personnel pour chaque ancien coureur. Mais je pense que pour un ancien pro comme moi, rester dans le cyclisme était une bonne option.
En tant que président de la fédération russe de cyclisme, que diriez-vous à propos du cyclisme en Russie aujourd’hui et pour les années futures ?
Il y a toujours du potentiel, il y a toujours de jeunes coureurs, mais le fait est que nous devons établir un système de détection et de formation cohérent. Pour le moment, nous avons de nombreuses compétitions mais il n’y en a aucune qui regroupe les coureurs, où les meilleurs peuvent être détectés. Mon rêve est de créer un challenge national, que les jeunes viennent et fassent plusieurs courses les uns contre les autres, pour ensuite faire une sélection nationale, et que les équipes professionnelles russes puissent détecter les meilleurs.
Combien y a-t-il de clubs en Russie ?
Nous ne savons pas précisément, car ce sont les régions qui gèrent cela localement au niveau régional. Mais nous avons 62 régions où le cyclisme est un sport majeur.
Est-ce qu’il existe des épreuves de cyclosport comme la GranFondo en Russie ?
Le cyclisme est devenu un sport très populaire en Russie, et il y a une entreprise européenne, comme GranFondo, qui organise huit épreuves de ce genre en Russie.
Continuez-vous à travailler avec les médias ?
J’ai beaucoup de travail, mais certaines fois je vais commenter des courses pour Eurosport, certaines fois je vais écrire sur les réseaux sociaux. Je collecte toujours les questions que les personnes ont pour ensuite les faire suivre via les responsables de la communication à la fédération.