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« J’aimerais avoir un avis sur l’électrostimulation en guise de récupération. Je pense qu’il ne peut y avoir de progression sans une parfaite récupération. Or lorsqu’on effectue deux voire trois sorties par semaine avec de plus en plus de dénivelé à chaque fois, des raids divers, on puise dans ses réserves au fil de la saison et on finit par s’épuiser et inévitablement régresser. D’où l’intérêt entre autres de l’électrostimulation pour récupérer. »

C’est assurément une très bonne initiative que de vouloir s’équiper d’un appareil d’électrostimulation, notamment dans le cadre de la récupération. La récupération est effectivement un facteur de performance essentiel. Outre une bonne gestion de l’hygiène de vie (sommeil, hydratation, alimentation) et de la planification de l’entraînement, le port de chaussettes de contention et l’électrostimulation peuvent permettre d’accélérer la récupération.

Il ne faut pas perdre de vue que ces appareils sont destinés à un usage multisports. Aussi, les programmes qui vont intéresser de près les cyclistes sont minoritaires dans les appareils haut de gamme. Vous pouvez donc tout à fait vous contenter d’un appareil basique. Aujourd’hui, pour 200-250 euros, vous pouvez vous équiper facilement.

Vous évoquez la récupération. Les programmes « récupération », « récupération active », « décrassage », « capillarisation » sont à ce sujet très intéressants. Ils vont réduire sensiblement les tensions musculaires et accélérer l’élimination des toxines. Un apport indiscutable à condition bien entendu d’utiliser régulièrement l’électrostimulateur. Ce n’est pas une séance épisodique qui va engendrer une adaptation musculaire très marquée.

Ceci dit, il ne faut pas perdre de vue l’intérêt des autres programmes, et notamment celui de la fonction « endurance ». Son intérêt saute aux yeux : en complément des heures de selle, cette fonction va travailler sur votre structure musculaire et solliciter vos fibres lentes. Vous pouvez l’utiliser entre deux sorties espacées pour compenser une coupure voire avant une sortie pour travailler en pré-fatigue.

Comme tout entraînement, il s’agira toutefois d’être régulier, c’est-à-dire d’observer une fréquence d’entraînement assez élevée. Les fonctions récupération peuvent être utilisées sans modération. Pour les autres, soyez progressif pour ne pas engendrer de fatigue musculaire. Les fonctions « résistance » et « force » (sous différentes formes) seront réservées aux utilisateurs réguliers qui maîtrisent bien ces techniques d’entraînement.

Une question se pose souvent quant au placement des électrodes. C’est préférentiellement sur les quadriceps que vous concentrerez vos efforts, voire sur les ischios-jambiers si vous avez le temps matériel pour doubler le temps de travail. L’intensité sera quant à elle fonction des sensations. Le manuel livré avec l’appareil décrit précisément quel doit être le ressenti pour chaque fonction : l’intensité (exprimée en milliampères) sera donc fonction de la fatigue musculaire. Autrement dit elle variera d’un jour à l’autre, de même qu’elle pourra être différente entre la jambe droite et la jambe gauche. En fonction de la masse musculaire de chacun les intensités seront différentes. L’électrostimulation demande donc de l’expérience pour une utilisation optimale.

Benoît Valque – www.velotraining.net