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« Ma fréquence cardiaque ne veut plus monter au-dessus de 92 % et cela depuis deux mois alors qu’au mois d’octobre j’arrivais facilement à 100 %. Ce n’est pas du surentraînement, c’est sûr. Je fais une sortie le dimanche et deux séances d’home-trainer (2×10 minutes au seuil). »
Il n’est pas certain que la fréquence cardiaque que vous pouviez atteindre en octobre correspond réellement à votre FCMax. Cependant la stagnation est bien réelle puisque vous mentionnez 92 %, soit +/- 15 pulsations de perdues (si nous partons d’une FCMax à 180). L’écart est très important et cela engendre automatiquement une baisse de vos performances puisque vous ne disposez plus de cette « réserve » de quinze pulsations.
Le premier réflexe mène au surentraînement. Même si vous écartez cette hypothèse, prenez le temps de vous accorder une semaine de récupération active composée d’une seule séance de home-trainer de 30 à 45 minutes sans intensité en milieu de semaine et d’une sortie de deux heures sur terrain plat le dimanche. Si vous étiez émoussé vous verrez de suite la différence à la reprise de l’intensité.
Seconde hypothèse, sans parler de surentraînement : la fatigue. Surmenage (rythme de vie intense), stress, manque de sommeil, autant de facteurs qui peuvent expliquer que l’organisme soit « dans le rouge » et moins disposé à l’effort physique intense qu’il perçoit comme une contrainte.
Troisième piste, l’entraînement. La préparation repose sur plusieurs principes, parmi lesquels l’alternance travail/repos et la variation dans la charge. Si toutes les semaines vous réalisez les mêmes séances (2×10 minutes au seuil plus une sortie extérieure le dimanche) il n’y a guère de place pour la récupération. Je pense que vous manquez de fraîcheur physique car ce rythme pendant six mois est difficile à tenir ! D’autre part, cela manque cruellement de variété : vous ralentissez ainsi votre progression et ne travaillez pas d’autres domaines tout aussi capitaux tels que la vélocité, la force, l’explosivité ou encore la PMA.
Nous pourrions également évoquer un « effet diesel » même si le fait d’éprouver des difficultés à monter en pulsations ainsi qu’un freinage cardiaque insuffisant sont avant tout des marqueurs de fatigue. A ce sujet, après un effort très intense, la moyenne est de -25bpm en une minute si vous continuez à pédaler, de -40bpm en une minute si vous stoppez tout effort. Si vous vous situez largement en-dessous de ces données c’est inquiétant.
Autre fait marquant : sans entraînement, ou du moins avec moins d’entraînement, vous parvenez à monter en pulsations. Après six mois de préparation ce n’est plus le cas : il vous faut récupérer et modifier votre approche pour éviter que vos difficultés à monter en pulsations ne s’accroissent encore.
Benoît Valque – www.velotraining.net