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« J’ai commencé le vélo de route il y a un an et je totalise 3000 kilomètres depuis. Je ne fais qu’une sortie le dimanche de trois-quatre heures pour environ 100 kilomètres et deux séances de renforcement musculaire en période hivernale. J’envisage de disputer le Challenge Vercors sur 171 kilomètres puis la Serre Che mais je redoute la distance de 208 kilomètres. Qu’en pensez-vous compte tenu de ma préparation ? »

Vos inquiétudes sont bien fondées. Pour un parcours de 208 kilomètres avec plus de 4000 mètres de dénivelé il est encore trop tôt. D’une part votre expérience du cyclisme est encore insuffisante. Il faut augmenter le niveau de difficulté de manière progressive (en termes de distance et de dénivelé). Fixez-vous des objectifs saison après saison. D’abord maîtriser des épreuves de 150 kilomètres, puis passer sur des parcours de 170-180 kilomètres avant de franchir la barre des 200 kilomètres. Il faut du temps pour appréhender les spécificités de cette discipline qu’est le cyclosport. L’expérience fait progresser par une meilleure connaissance de soi et de ses limites. Actuellement, ce serait un saut dans l’inconnu et c’est voué à l’échec. Si vous aviez dix années de pratique avec ce même volume d’entraînement annuel notre discours serait différent.

D’autre part, votre préparation est trop légère pour se lancer dans un tel périple. Idéalement il faudrait arriver avec 6000 kilomètres au compteur minimum, fin juin, pour appréhender une telle distance. En dessous c’est comme se lancer en voiture pour un trajet de 1000 kilomètres avec la moitié du plein d’essence ! Le risque, c’est d’échouer sur cette Serre Che et de prendre un coup au moral.

Avec une sortie par semaine jusque mars cela ne laisse qu’avril et une partie du mois de mai pour préparer le Challenge Vercors. C’est peu mais la distance peut laisser de l’espoir. Trois sorties par semaine, ce sera un strict minimum, mais il faudra aller au-delà des quatre heures à l’entraînement. Une sortie de 120 kilomètres début avril, de 140 kilomètres fin avril, de 160 kilomètres début mai, et la confiance sera suffisante. Sur les deux sorties en semaine il faudra axer sur le dénivelé et les changements de rythme, ainsi que sur le travail de la force. Ne vous contentez pas du seul volume, faites de la qualité.

L’année prochaine, si vous faites du home-trainer tout l’hiver (2×1 heure + sortie le dimanche) et si vous enchaînez bien sur la route au printemps, alors le volume sera supérieur et votre condition physique bien meilleure. Vous aurez en janvier la forme que vous affichez habituellement en mars/avril. Il sera alors plus raisonnable de viser ce parcours de 208 kilomètres, en étant mieux armé.

Benoît Valque – www.rotorfrance.com