Professionnels, amateurs, cyclos sportifs, coursiers ou non coursiers, aujourd’hui la plupart des pratiquants de la discipline prépare leur saison par le biais d’un stage vélo en hiver.
Pourquoi faire un stage en hiver ? Comment le préparer ? Est-ce le même pour tous ? Vers quelle destination se diriger ? Autant de questions qu’il est tout à fait légitime de se poser et dont Nicolas Augugliaro coach professionnel certifié chez coaching4you va nous parler dans cet article.
Les professionnels en stage | © Groupama-FDJ
POURQUOI EFFECTUER UN STAGE ?
Un stage va permettre d’augmenter la charge de travail pendant une durée qui peut aller de 4 à 7 jours pour des amateurs jusqu’à 3 semaines pour certains professionnels. 3 semaines cela peut paraître long mais du côté des pros, dès le mois de Janvier, ils effectuent des stages en altitude et 3 semaines est le délai pour tirer tous les bénéfices de l’altitude. En augmentant la charge de travail pendant un stage vous allez créer une « surcharge », ce qui permettra au corps après récupération de s’adapter grâce à l’effet de surcompensation et donc de progresser et passer des paliers.
OU ALLER ?
Il peut être effectué à la maison pour ceux qui ont la chance de vivre dans le sud où l’hiver est plus doux ou bien de choisir une destination plus ensoleillée avec des températures plus chaudes comme en Italie ou en Espagne par exemple. Le stage peut être réalisé seul, entre amis, avec son club et même encadré par des professionnels qui vous proposent des formules « tout compris » avec l’encadrement qui va bien.
Col espagnol à Majorque | © Cyclotrip adékua
QUAND LE FAIRE ?
Certains y sont dès le mois de Janvier d’autres plus tard. Le choix va donc dépendre de plusieurs facteurs comme les objectifs de votre saison et surtout la date à laquelle vous allez accrocher votre 1er dossard pour les coursiers ou la date à laquelle vous souhaitez être en forme pour les non coursiers.
QUELS TYPES DE STAGE ?
Le stage hivernal sera différent selon le niveau de préparation et donc le délai avant les 1ères courses. En effet, à la sortie de l’hiver les inégalités de préparation peuvent être importantes. Certains cyclistes comptent déjà plusieurs de milliers de kilomètres au compteur avec une bonne base foncière alors que d’autres ont juste essayé de maintenir leur forme et le coup de pédale sur home trainer (les courageux). Certains s’apprêtent seulement à sortir le vélo de la housse. Le stage ne comprendra donc pas les mêmes objectifs.
Dans le premier cas, le cycliste dispose d’une bonne base foncière avec plusieurs milliers de kilomètres aux compteurs depuis la reprise et déjà des sorties longues entre 4 et 5h.
Ici nous serons sur un stage où le travail sera spécifique puisque la base foncière est bien présente et les premières courses dans un futur proche, environ un à deux mois. Ce stage va permettre de finaliser la préparation et nous serons sur des efforts qui sont produits en course donc des intensités hautes où le travail de seuil et PMA représenteront l’essentiel du travail. Ici nous serons plus sur un travail d’intensité que de volume. Si ce stage est effectué en groupe, il sera intéressant de l’effectuer avec un groupe de même niveau permettant une émulation intéressante lors des phase de travail.
En cyclo sportive | © Coaching4you
Le deuxième cas est donc celui dont la préparation n’a pas commencé et où la base foncière reste à acquérir. L’objectif est d’empiler les kilomètres et augmenter la durée des sorties pour arriver sur le temps des courses prévues 3, 4, 5 voir 7h. Nous serons donc plus sur du volume que de l’intensité où l’endurance de base sera l’axe prioritaire de travail. On pourra profiter pour y inclure du travail de force/vélocité. C’est le temps de préparer les fondations pour ensuite encaisser le travail plus spécifique dans un second temps. Toute la difficulté sera de faire attention de ne pas rouler trop vite sous peine de se retrouver en sur régime ce qui rendrait le stage foncier bien moins optimal. Il faudra donc privilégier ici aussi des groupes homogènes si le stage est effectué en groupe. En général on conseille ce type de stage à 4 mois minimum des premières échéances.
UN MOT SUR LA RECUPERATION
Lors d’un stage on s’entraine beaucoup plus et afin de tirer toute la quintessence de cette période, il faudra absolument prendre en compte la récupération. Pour bien récupérer, il vous faudra porter une attention toute particulière à plusieurs éléments :
La nutrition
Elle est capitale pendant un stage. Bien s’alimenter autour et pendant l’entrainement notamment. S’hydrater tout au long de la journée.
Le sommeil
Il occupe une place très importante dans la récupération puisque c’est lorsque nous dormons que notre corps se répare, grâce notamment à notre système hormonal. Si vous en avez la possibilité un massage après chaque séance sera bénéfique. Il existe de nombreuse alternative aujourd’hui au massage tels que le rouleau ou pistolet de massage, les bottes de pressothérapie (voir notre article test https://www.velo101.com/magazine/article/test-pressotherapie,-reboots-de-normatech–21319) ou encore le Compex qui permet une récupération par physiothérapie.
Alimentation équilibrée | © Amandine Martin
En conclusion, le stage en hiver est un ingrédient de la préparation devenu indispensable pour qui souhaite progresser et passer des paliers. La réussite d’un stage passera par une préparation méticuleuse pour déterminer le lieu, la durée, les parcours, les séances d’entrainement tout en prenant en compte de la récupération. Je ne cesse de dire à tous les coachés que l’entrainement est là pour se construire et non pas pour se détruire. Etre suivi que ce soit pour l’entrainement, la nutrition ou dans le cadre du stage permettra d’éviter les erreurs et d’en tirer tous les bénéfices. Une saison cyclisme se réfléchit, se prépare, s’organise et se réussit.
Nicolas Augugliaro
Coach en développement personnel
Préparateur mental
Coach en science de la nutrition et de l’entrainement